Des suspects détenus après la fausse vente en ligne de femmes musulmanes indiennes

Les femmes indiennes, en particulier les musulmanes, sont souvent victimes de haine et d’abus sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. (Photo, AFP)
Les femmes indiennes, en particulier les musulmanes, sont souvent victimes de haine et d’abus sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 04 janvier 2022

Des suspects détenus après la fausse vente en ligne de femmes musulmanes indiennes

  • La plupart des victimes affirment que le faux site Web est la dernière tentative d’intimidation à leur encontre
  • Le week-end dernier, les photos de plus de cent Indiennes musulmanes célèbres ont été publiées en ligne dans un simulacre de vente aux enchères

NEW DELHI: La police indienne a arrêté un homme et une femme qui seraient impliqués dans la mise en vente de femmes musulmanes éminentes sur un faux site Web de vente aux enchères selon des représentants du gouvernement. Cette affaire a suscité l’indignation dans tout le pays.

L’unité cybernétique de la police de Mumbai a détenu les deux suspects à la suite d’une plainte déposée par l’une des femmes visées. On ignore si les deux personnes ont créé le site Web. La police a engagé des poursuites contre l’homme, un étudiant en ingénierie de 21 ans, et a indiqué qu’elle poursuivait son enquête sur la femme.

Le week-end dernier, les photos de plus de cent Indiennes musulmanes célèbres, notamment des journalistes, militantes, actrices et artistes, ont été publiées sans leur autorisation sur un site Web, dans un simulacre de vente aux enchères. Parmi les images publiées sur le site figurent celles de la mère d’un étudiant indien disparu, âgée de 65 ans, ainsi que celle de Malala Yousafzai, lauréate pakistanaise du prix Nobel.

Le site Web, appelé «Bulli Bai», un mot en argot péjoratif désignant les musulmans indiens, a été retiré dans les 24 heures. Bien qu’aucune vente n’ait vraiment eu lieu, les femmes musulmanes qui figurent sur le site estiment que cette vente aux enchères avait pour but de les humilier. Nombre d’entre elles ont dénoncé la montée du nationalisme hindou en Inde et certaines des politiques du Premier ministre, Narendra Modi.

Le site web était hébergé sur GitHub, une plate-forme de codage basée à San Francisco. Un porte-parole de l’entreprise a assuré que GitHub avait supprimé le compte de l’utilisateur qui avait hébergé le site Web et qu’il coopérerait avec les autorités chargées de l’enquête.

La fausse vente aux enchères a suscité l’indignation sur Twitter après les plaintes des victimes, plusieurs femmes ayant publié des captures d’écran après avoir trouvé leur photo sur le site. Des groupes de défense des droits des femmes et des politiciens des partis d’opposition ont exhorté le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party («parti du peuple indien»), à prendre des mesures contre le harcèlement en ligne des femmes musulmanes. À la suite du scandale, le ministre indien de la Technologie, Ashwini Vaishnaw, a promis des mesures strictes.

La police d’au moins trois États a déclaré avoir ouvert des enquêtes sur l’incident et déposé des plaintes pénales contre les développeurs du site Web, sur la base des plaintes des femmes visées.

Ce n’est pas la première fois que des femmes musulmanes figurent sur un faux site de vente aux enchères. En juin dernier, un site similaire du nom de «Sulli Deals», également un terme péjoratif pour désigner les femmes musulmanes, a été créé dans le même but. Ce site est resté en ligne pendant des semaines et n’a été retiré par les autorités qu’après avoir reçu des plaintes de victimes. La police a mené une enquête sur cette affaire, mais personne n’a été arrêté.

Les femmes indiennes, en particulier les musulmanes, sont souvent victimes de haine et d’abus sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. Des femmes musulmanes qui s’expriment ouvertement, dont des journalistes, des militantes et des personnes qui critiquent Modi et son parti nationaliste hindou, ont reçu des menaces de viol et de violence.

La plupart des victimes affirment que le faux site de vente aux enchères est la dernière tentative d’intimidation à leur encontre. Khadija Khan, avocate et journaliste pour le site Bar & Bench, a déclaré avoir reçu une notification sur Twitter la veille du Nouvel An l’informant qu’elle avait été identifiée dans un tweet où figurait sa photo dans le cadre de la fausse enchère. Le compte a depuis été suspendu.

La première réaction de Mme Khan a été de signaler le tweet et de bloquer l’utilisateur, pensant qu’il s’agissait d’un spam. Mais elle a rapidement reçu des messages de ses amis et collègues qui lui ont confirmé qu’elle figurait également sur la liste. «Ma première réaction a été l’indifférence et le rejet, car nous sommes habituées à recevoir des messages haineux tous les jours, mais le lendemain, j’étais choquée et horrifiée. Lorsque j’ai réalisé de quoi il s’agissait réellement, j’ai fait des cauchemars», a confié Mme Khan.

Mme Khan a été soutenue par sa famille et ses collègues, mais cet incident l’a ébranlée. «C’est un message qui signifie:Regardez! Nous pouvons effrontément humilier et vendre des femmes musulmanes en ligne et nous en tirer impunément», a souligné l’avocate.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com