L’entreprise Soudah Development vise deux millions de visiteurs par an à plus de 3 000 mètres d’altitude

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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

L’entreprise Soudah Development vise deux millions de visiteurs par an à plus de 3 000 mètres d’altitude

  • Cette initiative est un élément phare des ambitions du pays dans le cadre de la Vision 2030, qui a pour objectif principal de diversifier l’économie du Royaume
  • Le Rallye Dakar 2022 est le premier événement sportif parrainé par l’entreprise Soudah Development depuis son lancement, au mois de février dernier

RIYAD: L’année a été chargée pour Soudah Development, après que le Fonds d’investissement public du Royaume a déclaré qu’une nouvelle entreprise aurait pour mission de transformer la destination montagneuse de la région d’Asir en un complexe luxueux de classe mondiale.

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a fait part de cette décision le 24 février dernier. L’entreprise Soudah Development dépensera 11 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit plus de 2,6 milliards d’euros, pour stimuler le tourisme à Soudah et dans certaines parties du gouvernorat de Rijal Almaa.

Cette initiative est un élément phare des ambitions du pays dans le cadre de la Vision 2030, qui a pour objectif principal de diversifier l’économie du Royaume et de réduire sa dépendance au pétrole.

La montagne de Soudah, couverte de genévriers, constitue le plus haut sommet d’Arabie saoudite. Elle culmine à plus de trois mille mètres d’altitude et attire environ un million de visiteurs par an. Toutefois, l’entreprise a pour ambition de porter ce nombre à deux millions pour faire de la région de Soudah une destination touristique internationale.

EN CHIFFRES: UN MILLION

L’entreprise a annoncé au mois d’octobre dernier, à l’occasion de l’Initiative verte saoudienne, qu’elle planterait plus d’un million d’arbres à Soudah et dans certaines parties de Rijal Almaa d’ici à huit ans afin de réduire les émissions de carbone de 4%.

Selon Soudah Development, cette attraction touristique apporterait 29 milliards de SAR au produit intérieur brut d’ici à 2030. La firme a l’ambition de créer 8 000 emplois directs et indirects entre-temps.

Au mois de mai, l’entreprise a signé un protocole d’accord avec la municipalité d’Asir pour organiser les permis de construire et autoriser des activités commerciales de toutes sortes. L’accord a également défini les zones proposées par la municipalité pour les investissements.

L’entreprise a annoncé au mois d’octobre dernier, à l’occasion de l’Initiative verte saoudienne, qu’elle planterait plus d’un million d’arbres à Soudah et dans certaines parties de Rijal Almaa d’ici à huit ans afin de réduire les émissions de carbone de 4%. Les zones naturellement protégées constitueront plus de 30% du Royaume.

Lors du sommet sur l’écologie, le PDG de Soudah Development, Houssameddine al-Madani, a déclaré à Arab News que 3 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) seraient consacrés aux transports, avec la construction de routes primaires, secondaires et tertiaires, tandis que d’autres investissements seraient employés dans le cadre de projets énergétiques et de miniréseaux.

Houssameddine al-Madani, PDG de Soudah Development. (Photo fournie)
Houssameddine al-Madani, PDG de Soudah Development. (Photo fournie)

L’entreprise a signé un accord avec la Suisse au mois de novembre dernier pour offrir des bourses aux jeunes de Soudah et de Rijal Almaa afin qu’ils étudient dans les meilleures écoles suisses de cuisine, d’hôtellerie et de gestion des affaires.

Cette initiative permettra de décerner des diplômes et proposera des cours du premier au troisième cycle dans quatre des meilleures écoles suisses: la Swiss Hotel Management School, le Cesar Ritz Colleges Switzerland, la Culinary Arts Academy et l’Hotel Institute Montreux.

De plus, l’entreprise Soudah Development est devenue membre du Partenariat de la montagne des nations unies, une alliance de pays qui a pour objectif de renforcer la durabilité des bâtiments dans la région.

La société de développement est également devenue un partenaire essentiel de l’un des événements de sport automobile d’endurance les plus exigeants du monde, le Rallye Dakar 2022, qui se court dans le désert d’Arabie saoudite, afin de promouvoir les sports d’aventure dans la région.

L’entreprise a terminé l’année en beauté en devenant, au mois de décembre, membre affilié de l’Organisation mondiale du tourisme, ce qui lui a permis de travailler avec plus de cinq cents entreprises mondiales, établissements d’enseignement et de recherche, centres de villégiature et organisations non gouvernementales.

La firme Saudi Development, une fois qu’elle aura discuté avec les communautés d’investissement locales et internationales, publiera son plan directeur lors du premier trimestre 2022.

«Nous avons entamé les activités de démolition et les travaux de préparation du site pour lancer notre vaste programme de construction d’ici au mois d’avril 2022», s’était félicité son PDG à Arab News l’année dernière.

Récemment, l’entreprise Soudah Development est devenue le partenaire officiel du Rallye Dakar 2022. (AFP)
Récemment, l’entreprise Soudah Development est devenue le partenaire officiel du Rallye Dakar 2022. (AFP)

Grâce à ce partenariat, Soudah présentera des spectacles traditionnels en direct dans le cadre des loisirs d’après-course. À cette fin, des bivouacs ont été mis en place à destination des participants, des parties prenantes et des médias.

Des centaines de conducteurs et de membres d’équipage, après une journée de course éprouvante, auront ainsi l’occasion de découvrir en direct la musique et les traditions d’Asir ainsi que les ressources culturelles de Soudah et de Rijal Almaa.

Ces spectacles auront lieu lors des étapes du rallye suivantes: Riyad, Djeddah, Bisha et Haïl.

Le partenariat, affirme l’entreprise, illustre son engagement à «promouvoir la région de Soudah et de Rijal Almaa en tant que destinations pour le tourisme sportif et d’aventure» dans le cadre d’un objectif plus large: devenir une incontournable destination montagneuse de luxe.

La 44e édition du Rallye Dakar est organisée par ASO (Amaury Sport Organisation, NDLR) en partenariat avec la Fédération internationale de l'automobile (FIA), la Fédération saoudienne de l’automobile et de la moto (SAMF) ainsi qu’avec d’autres autorités locales.

Plus de 1 000 participants, qui viennent de 70 pays et prendront place dans de plus de 600 véhicules, traverseront Haïl, Riyad, Djeddah et la région d’Asir à l’occasion de cette course.

Le Rallye Dakar 2022 est le premier événement sportif parrainé par l’entreprise Soudah Development depuis son lancement, au mois de février dernier.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".