À l'anniversaire de l'assaut du Capitole, Trump est omniprésent

Joe Biden a accusé son prédécesseur Donald Trump d'avoir tenté d'empêcher un transfert pacifique du pouvoir le 6 janvier 2021. (Photo, AFP)
Joe Biden a accusé son prédécesseur Donald Trump d'avoir tenté d'empêcher un transfert pacifique du pouvoir le 6 janvier 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

À l'anniversaire de l'assaut du Capitole, Trump est omniprésent

  • Par ses attaques, Joe Biden a offert à son rival la chance de redescendre dans l'arène politique
  • L'ex-président a enfilé les gants et riposté à coup de communiqués

WASHINGTON : Les républicains par leur silence, Biden par ses attaques... Le premier anniversaire de l'assaut du Capitole a offert un large espace politique à Donald Trump, plus que jamais au coeur de l'équation politique américaine.

En marquant l'attaque il y a un an jour pour jour contre le Congrès américain, Joe Biden a surpris. Lui qui n'évoque d'habitude son prédécesseur que par des détours de phrases, des surnoms comme "l'autre type" ou "le gars d'avant", n'a pas ménagé le moindre coup contre son adversaire, dont les partisans avaient envahi le temple de la démocratie américaine le 6 janvier dernier.

Donald Trump a créé un "tissu de mensonges" et "tenté d'empêcher un transfert pacifique du pouvoir", a tancé le démocrate.

Mais par ses attaques, Joe Biden a aussi offert à son rival la chance de redescendre dans l'arène politique.

Sans se faire attendre, l'ex-président a enfilé les gants et riposté à coup de communiqués.

Un premier pour dénoncer le "théâtre politique" qu'a selon lui constitué le discours de Biden, destiné à faire oublier ses "échecs".

"Tout ce qu'il touche se transforme en échec!", a-t-il répété dans un second, à quelques minutes d'intervalle.

Avec un troisième, il a enfoncé le clou: "N'oubliez jamais le crime qu'a été l'élection présidentielle de 2020. N'abandonnez jamais!"

Donald Trump avait pourtant été contraint de renoncer à tenir une conférence de presse jeudi, et il semblait résigné à se tenir en retrait de cette journée de commémorations.

Au contraire, le violent mano a mano entre les deux septuagénaires a parfois eu des accents de remake de la campagne de 2020. Jusqu'à planter le décor pour 2024?

Tout paraît possible.

Mutisme républicain

Car aux diatribes du tempétueux milliardaire, les républicains – quasi unanimes à condamner les actions des manifestants pro-Trump il y a un an – opposent un mutisme déconcertant.

Les rares à se fendre d'un communiqué jeudi, comme le puissant sénateur Lindsey Graham, le font pour aller dans le sens de Donald Trump, signe une fois encore de la mainmise de l'ex-président sur son parti, plus d'un an après sa défaite à l'élection de novembre 2020.

"Si la présidence Biden est en chute libre un an après le 6 janvier, ce n'est pas en raison de l'attaque contre notre Capitole, mais bien à cause de ses politiques ratées et de la faiblesse de son leadership", accuse l'élu de Caroline du Sud.

Selon lui, Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris tentent de transformer l'assaut du Capitole en affaire politique.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell a également accusé ses collègues démocrates "d'exploiter cet anniversaire pour promouvoir des objectifs politiques partisans". Absent des commémorations, il a quitté Washington pour assister à des obsèques dans le sud du pays.

Couloirs désertés

Seules voix dissonantes au sein du "Grand Old Party": Liz Chenez, élue opposée à Donald Trump, et son père Dick Cheney, ancien vice-président de George W. Bush.

Les deux étaient présents lors de la minute de silence en hommage aux policiers morts des suites de l'attaque.

Liz Cheney est aussi l'une des deux élus républicains qui ont accepté de participer à la commission d'enquête parlementaire qui cherche à faire la lumière sur les responsabilités dans les événements du 6 janvier 2021 et les tentatives de rejeter les résultats de la présidentielle.

Malgré les innombrables preuves du contraire, bien plus de la moitié des électeurs du parti conservateur croient toujours que ce scrutin a été volé à Donald Trump.

Alors pour cette journée de commémorations et à moins d'un an de législatives cruciales, les républicains ont déserté les couloirs du Capitole.

Pas un républicain dans l'hémicycle du Sénat où, quelques heures après l'allocution de Joe Biden, le chef démocrate Chuck Schumer a accusé Donald Trump de "continuer aujourd'hui à répandre sa bile venimeuse".

Les deux seuls élus à avoir rompu le silence républicain appartiennent à la frange la plus farouchement pro-Trump du parti.

"Le 6 janvier n'était pas une insurrection", a plaidé l'élu de Floride Matt Gaetz, lors d'une conférence de presse rythmée de vidéos censées appuyer cette théorie.

Sa collègue Marjorie Taylor Greene a déploré que "les électeurs républicains, les partisans de Trump soient traînés dans la boue depuis un an".

Comme Donald Trump, l'élue sulfureuse a vu un de ses comptes bannis de Twitter. Comme l'ancien président, elle épouse la théorie d'une "élection volée".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.