PARIS : La France compte aller "le plus loin possible" au cours de sa présidence du Conseil de l'Union européenne sur le sujet de la renégociation du Pacte de stabilité, a affirmé vendredi le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire.
"Ce sont des débats qui vont être animés pendant la présidence française et sur lesquels je compte que nous allions le plus loin possible", a affirmé le ministre au cours d'une conférence de presse à Bercy vendredi, au moment où la France vient de prendre la présidence tournante pour six mois (janvier-juin 2022).
Paris milite pour un allègement des règles encadrant les finances publiques sur le continent.
Selon le Pacte de stabilité, le déficit public des Etats membres ne doit pas dépasser 3% de leur PIB, et leur dette publique doit rester inférieure ou égale à 60% de la richesse nationale. Il prévoit également des mécanismes progressifs de retour à l'équilibre des finances publiques.
Or la pandémie a fait s'envoler les niveaux d'endettement - celui de la France devant par exemple atteindre autour de 115% à la fin 2021 - et a rendu ces règles parfois difficiles à satisfaire sans mesures d'austérité majeures.
Bien que de nombreux pays européens, à l'instar de l'Allemagne ou des Pays-Bas, sont réputés comme plus "frugaux" et plus réticents aux réformes des règles financières, "il y a un consensus général pour simplifier le système", a affirmé vendredi le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis.
"Il semble clair que les règles actuelles qui prévoient de réduire le ratio dette/PIB d'au moins 5% chaque année sont trop exigeantes. Il va falloir en trouver de nouvelles à la fois crédibles et réalistes", a-t-il développé dans un entretien au journal Les Echos.
Le ministre français des Finances a salué un débat "bien parti" se concentrant sur "l'équilibre entre les finances publiques et l'investissement" et non plus sur "un débat frugaux contre dépensiers".
"Ce débat il est aujourd'hui porté par Olaf Scholz, il est porté par Mark Rutte, il est porté par Mario Draghi, Pedro Sanchez et il est porté par Emmanuel Macron", a-t-il ajouté, en référence aux chefs des gouvernements allemand, néerlandais, italien et espagnol, ainsi qu'au président français.
Paris vise un accord politique lors du sommet européen informel de mars en France.