Mali: Goïta dit rester ouvert au dialogue avec la Cédéao après les sanctions

Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a dit lundi rester ouvert au dialogue avec la Communauté des Etats ouest africains. (AFP)
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a dit lundi rester ouvert au dialogue avec la Communauté des Etats ouest africains. (AFP)
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Publié le Mardi 11 janvier 2022

Mali: Goïta dit rester ouvert au dialogue avec la Cédéao après les sanctions

  • La Cédéao a suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des Etats membres avec le Mali, hors produits de grande consommation et de première nécessité
  • L'embargo commercial pourrait mettre plus de temps à produire ses effets. Des inquiétudes se sont exprimées sur les réseaux sociaux quant aux risques d'inflation ou de pénurie

BAMAKO: Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a dit lundi rester ouvert au dialogue avec la Communauté des Etats ouest africains, tout en appelant ses compatriotes au calme et à la "résilience" après que l'organisation régionale a infligé des sanctions à son pays.


"Même si nous regrettons le caractère illégitime, illégal et inhumain de certaines décisions, le Mali reste ouvert au dialogue avec la Cédéao pour trouver un consensus entre les intérêts supérieurs du peuple malien et le respect des principes fondamentaux de l'organisation", a-t-il dit dans un discours diffusé à la télévision publique.


Il n'a pas annoncé de nouvelle mesure de riposte, mais n'a pas non plus fait de nouvelle proposition pour sortir de la crise politique.


"Je vous demande de rester calmes et sereins car nous avons fait le choix d'être sincères afin de prendre notre destin en main en forgeant notre propre voie. La Cédéao et l'Uémoa se sont assumées, nous en ferons autant", a-t-il dit.


La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a imposé dimanche une batterie de mesures de rétorsion qui ouvrent pour le pays, en proie à une grave crise sécuritaire et politique depuis neuf ans, une nouvelle période de grande incertitude.


Elle a durement sanctionné le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années et le manquement à sa promesse de tenir le 27 février des élections ramenant les civils au pouvoir.


La junte au pouvoir en Guinée, pays frontalier avec le Mali, a annoncé que "les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères conformément à sa volonté panafricaniste".


Dans un communiqué lu lundi soir à la télévision publique, le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD, composé de militaires) déclare que la Guinée, "en aucune façon, n'a été associée à la décision du quatrième sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cédéao relative aux sanctions prises contre le Mali". 


La junte avait déjà exprimé sa colère dans un communiqué lu à la télévision nationale au milieu de la nuit par le porte-parole du gouvernement en uniforme.


Elle a dénoncé des sanctions "illégales et illégitimes", accusant la Cédéao de se laisser "instrumentaliser par des puissances extra-régionales", une référence évidente à certains partenaires au premier rang desquels la France, engagée militairement au Sahel mais avec laquelle les relations se sont sérieusement dégradées depuis 2020.


Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la France a apporté son "plein soutien aux efforts de la Cédéao", les autorités maliennes, "une fois encore", n'ayant "pas respecté les exigences de la Cédéao et leurs propres engagements".


Les Etats-Unis se sont dits "profondément préoccupés par l'absence de progrès au Mali" et ont exhorté les autorités maliennes "à revenir à la démocratie en temps opportun".


Après les sanctions, la junte a décidé de rappeler ses ambassadeurs dans les Etats membres de la Cédéao et de fermer les frontières avec ces pays, des mesures de réciprocité largement symboliques. 


La Cédéao a aussi suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des Etats membres avec le Mali, hors produits de grande consommation et de première nécessité.


Elle a aussi gelé les avoirs du Mali dans les banques centrales de la Cédéao et dans les banques commerciales des Etats membres et suspendu toute aide et transaction financière en faveur du Mali de la part des institutions de financement de l'organisation.

«Un club»

Les mesures ont commencé à se faire sentir. Le ministère des Transports a assuré "les vols des compagnies +non-Cédéao+ continueront à desservir les aéroports du Mali". Mais Air France a annoncé ne pas pouvoir assurer la desserte de Bamako "en raison de tensions géopolitiques régionales".


L'embargo commercial pourrait mettre plus de temps à produire ses effets. Des inquiétudes se sont exprimées sur les réseaux sociaux quant aux risques d'inflation ou de pénuries.


Dans un pays pauvre et enclavé, éprouvé par les violences de toutes sortes et la Covid-19, l'embargo imposé après le premier putsch de 2020 et levé après quelques semaines avait été durement ressenti.


Il passe pour avoir poussé les colonels à accepter de remettre les commandes à des civils élus au bout de 18 mois, engagement sur lequel ils sont revenus.


Daoulata Haïdara, bamakoise, déplore le bras de fer avec la Cédéao: "on ne sait pas où cela pourra conduire notre pays".


Les experts mettent en garde contre le danger, pour la Cédéao, de rassembler derrière la junte une population dans laquelle résonne le discours de souveraineté nationale.


"S'il faut que le Mali se libère, ce bras de fer est nécessaire pour la liberté du Mali", dit Daoulata Haïdara.


Pour Lassana Camara, bamakois lui aussi, "la Cédéao est aujourd'hui un club. Et ce club va à l'encontre de l'Afrique, de la population ouest-africaine".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.