PARIS: Le gouvernement veut développer massivement ses investissements dans le numérique dans son projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) en y consacrant la moitié des 15 milliards d'euros supplémentaires annoncés par Emmanuel Macron.
"Les investissements dans le cyber représentent 50% de l'enveloppe supplémentaire annoncée", soit 7,5 milliards d'euros sur cinq ans, a-t-on appris mardi auprès du ministère de l'Intérieur.
Néanmoins, l'avenir de ce projet de loi, qui sera présenté début mars en Conseil des ministres, est suspendu à l'élection présidentielle. Il constitue donc en l'état actuel le programme sécurité du futur candidat Macron.
Lundi, lors de son déplacement à Nice, le chef de l'Etat a longuement insisté sur la nécessité de lutter contre la cyberdélinquance, évoquant la création de cyberpatrouilleurs.
L'ambition du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est de parvenir à numériser l'intégralité des documents officiels (cartes d'identité, permis de conduire, cartes grises...) et des procédures pénales (enregistrement de la plainte, audition, signature...).
Le ministère a ainsi mandaté une start-up pour retranscrire numériquement les voix d'enfants lors de leur audition, ce qui n'est pas possible actuellement.
A plus court terme, il s'agit aussi pour le gouvernement de se doter de tous les outils nécessaires à la sécurisation des grands événements sportifs à venir, comme la coupe du monde de rugby en 2023 et les Jeux olympiques de 2024.
Lors des Jeux de Tokyo, qui se sont déroulés sans public en raison de la pandémie, "le principal défi des autorités était de gérer la menace cyber", avait expliqué en octobre à l'AFP, le général Marc Boget, commandant de la gendarmerie dans le cyberespace.
"Il avait eu alors des milliards d'événements cyber recensés et 70.000 alertes avérées à vérifier durant les vingt jours de la compétition, soit 3.500 par jour", avait-il dit.
Pour les Jeux de 2024 à Paris, les autorités s'attendent à un chiffre astronomique, de "l'ordre de 400.000 attaques cyber". Il est prévu de consacrer "un milliard d'euros" d'investissement à la sécurisation de l'événement (nouveau centre de crise, caméras dans les stades, moyens de lutte contre les drones...).
Le député LREM de la Loire, Jean-Michel Mis, a été chargé d'un rapport sur les nouvelles technologies et l'intelligence artificielle qu'il doit remettre prochainement au gouvernement.
Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.
"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".
La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".
Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".
"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.
La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).
"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.
Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.
Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.
Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.
Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.
"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.
Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".







