Menacé de procès, le prince Andrew perd ses titres militaires

Le duc d'York n'utilisera plus l'appellation d'«altesse royale» à titre officiel. (Photo, AFP)
Le duc d'York n'utilisera plus l'appellation d'«altesse royale» à titre officiel. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Menacé de procès, le prince Andrew perd ses titres militaires

  • L'annonce retentissante du palais de Buckingham jeudi intervient au lendemain du rejet à New York des recours du prince Andrew
  • «Avec l'accord et l'approbation de la reine, les affiliations militaires et parrainages royaux du duc d'York ont été rendus à la reine», a annoncé le palais

LONDRES : Sous la menace d'un procès au civil aux Etats-Unis pour agressions sexuelles, le prince Andrew, deuxième fils d'Elizabeth II, a perdu ses titres militaires, s'enfonçant dans la disgrâce provoquée par l'affaire Epstein, de plus en plus embarrassante pour la monarchie britannique.

L'annonce retentissante du palais de Buckingham jeudi intervient au lendemain du rejet à New York des recours du prince Andrew pour tenter de mettre en échec la plainte au civil à New York d'une Américaine qui l'accuse d'agressions sexuelles en 2001, quand elle avait 17 ans. Le prince Andrew conteste vigoureusement ces accusations.

"Avec l'accord et l'approbation de la reine, les affiliations militaires et parrainages royaux du duc d'York ont été rendus à la reine", a annoncé le palais.

Le prince "continuera à ne pas assumer de fonctions publiques et se défend dans cette affaire comme citoyen privé", précise Buckingham, laissant entendre que la reine ne financerait pas ses frais d'avocat.

Le duc d'York n'utilisera par ailleurs plus l'appellation d'"altesse royale" à titre officiel, a précisé une source royale.

Le prince Andrew s'est retiré de la vie publique depuis son interview calamiteuse à la BBC à l'automne 2019, où il avait affirmé n'avoir aucun souvenir d'avoir rencontré Virginia Giuffre et défendu son amitié avec Jeffrey Epstein, retrouvé pendu en prison.

«Probité et comportement honorable»

Jeudi, plus de 150 anciens membres de l'armée britannique "en colère" avaient demandé à la reine de retirer ses titres militaires à l'ancien pilote d'hélicoptère pendant la guerre des Malouines (1982), qui a passé 22 ans dans la Marine.

Dans cette lettre publiée par le groupe opposé à la monarchie Republic, les signataires font grief au prince d'avoir manqué aux critères de "probité, honnêteté et de comportement honorable" qui incombent aux militaires britanniques.

La plaignante, Virginia Giuffre, affirme avoir été livrée au prince par le Jeffrey Epstein, ami du deuxième fils de la reine, mort en prison en 2019.

A moins qu'un recours couronné de succès ou un accord n'intervienne d'ici là, le procès pourrait se tenir à l'automne.

Une source proche du duc a affirmé qu'il entend "continuer à se défendre" et souligne que la décision rendue mercredi par le juge new-yorkais ne constitue pas un "jugement sur les mérites des accusations" de Virginia Giuffre. 

"C'est un marathon et non un sprint", a fait valoir cette source.

«Lapin qui détale»

Cette affaire fait planer un nuage noir au-dessus de la couronne britannique, quelques jours après l'annonce du programme des festivités du jubilé de platine pour les sept décennies de règne d'Elizabeth II en juin, avec défilés, concert, concours de pudding et jour férié supplémentaire.

Mercredi soir, l'un des avocats de Virginia Giuffre, David Boies, a déclaré sur la BBC que sa cliente n'écartait pas un accord, mais qu'une simple transaction financière ne suffirait pas.

"Il est très important" pour elle "que cette affaire soit résolue d'une manière qui lui donne raison et qui donne raison aux autres victimes", a-t-il déclaré.

Aller jusqu'au procès, risquer révélations et défaite ou conclure un accord qui sonnerait comme un aveu, pour le prince Andrew, "il n'y a pas de bonne solution", déclare Anna Whitelock, historienne spécialiste de la monarchie à la City University de Londres.

Et un accord financier apporterait son lot de questions sur "l'origine de cet argent", souligne-t-elle.

Selon la presse britannique, le prince a soldé récemment un différend sur une dette de 6,6 millions de livres sterling (près de 8 millions d'euros), qui va lui permettre de vendre un chalet en Suisse qu'il avait acquis en 2014, pour une somme qui s'élèverait à 18 millions de livres (21 millions d'euros).

Ces derniers mois, le prince Andrew a "donné l'impression d'être un lapin qui détale" ou de "se cacher dans les jupes en tartan de sa mère à Balmoral pour éviter les documents judiciaires qui lui étaient adressés", a commenté jeudi sur Sky News l'ancienne chroniqueuse royale Jennie Bond.

"Quel embarras pour une femme de 95 ans que d'avoir à questionner son fils de 61 ans à propos d'accusations de comportements sexuels répréhensibles", a poursuivi l'ex-chroniqueuse de la BBC.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.