L'UE menace Ankara et sanctionne le régime au Bélarus

Le président du Conseil Charles Michel au cours d'une conférence de presse commune avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen lors du sommet de Bruxelles (Photo, AFP).
Le président du Conseil Charles Michel au cours d'une conférence de presse commune avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen lors du sommet de Bruxelles (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 02 octobre 2020

L'UE menace Ankara et sanctionne le régime au Bélarus

  • « Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition », a averti Ursula von der Leyen
  • Le président Recep Tayyip Erdogan a été invité à « saisir cette offre », a précisé Charles Michel

BRUXELLES: Les dirigeants de l'UE se sont accordés sur un message de fermeté assorti de menaces de sanctions à la Turquie à l'issue d'âpres négociations à l’issue desquelles ils ont egalement donne leur feu vert pour sanctionner le régime au pouvoir au Bélarus, mais pas Alexandre Loukachenko.

Vis-à-vis d'Ankara, les dirigeants de l’UE ont adopté une double approche, avec l'engagement d'améliorer certaines coopérations et de relancer l'union douanière si la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux de Chypre, a expliqué le président du Conseil Charles Michel..

« Si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition », a averti la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. La Commission a été chargée d'élaborer des sanctions économiques et elles sont prêtes pour être « utilisées immédiatement », a-t-elle précisé.

Le président Recep Tayyip Erdogan a été invité à « saisir cette offre » et les dirigeants de l'UE sont convenus de juger « avant la fin de l'année si des développements positifs ont été enregistrés », a précisé Charles Michel.

« La solidarité à l'égard de la Grèce et de Chypre (...) est non négociable », avait averti Emmanuel Macron à son arrivée à Bruxelles.

« Nous espérons une nouvelle dynamique dans nos relations avec la Turquie », a commenté Angela Merkel, jugeant le sommet « réussi ».

« L'Union européenne a beaucoup d'intérêt à développer une relation réellement constructive avec la Turquie, malgré toutes les difficultés », avait fait valoir la chancelière allemande.

Signe d'une volonté d'apaisement de la part d'Ankara, un accord a été trouvé jeudi à l'Otan entre la Grèce et la Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits et le président Erdogan s'est dit déterminé « "à maintenir les voies du dialogue ouvertes » avec l'UE.

Les tensions avec Ankara ne sont pas apaisées pour autant. Les dirigeants européens ont dit leur préoccupation face à la montée des hostilités au Nagorny Karabakh, théâtre de combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais, et ont condamné toute « ingérence extérieure », une mention visant implicitement Moscou et Ankara.

Loukachenko épargné

Par ailleurs, les dirigeants de l’UE se sont également penchés sur la situation au Belarus. « Nous avons décidé la mise en oeuvre des sanctions contre les responsables de la répression au Bélarus », a annoncé le président du Conseil Charles Michel au cours d'une conférence de presse commune avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Avec cet accord, « nous sommes crédibles », a-t-il insisté au terme du premier jour de ce sommet consacré aux relations internationales et destiné à affirmer le rôle de l'Europe comme « puissance géopolitique ».

Il a précisé que le président Alexandre Loukachenko ne figurait pas sur la liste qui comprend « une quarantaine de noms ». 

Ces sanctions seront « effectives dès vendredi », a-t-il assuré. Et la liste n'est pas fermée, a-t-il précisé. « Si ça se durcit, on ne s'interdit pas de mettre M. Loukachenko sous sanctions », a assuré le président français Emmanuel Macron au cours d'un point de presse.

Leur adoption était réclamée par l'opposition bélarusse. « Cela pourrait nous aider beaucoup », avait plaidé jeudi à la radio RTL sa cheffe de file, Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie après avoir contesté le résultat de la présidentielle du 9 août.

Le principe de ces sanctions avait été approuvé il y a plusieurs mois, mais Chypre conditionnait son accord à une prise de position ferme de l'UE contre les violations de sa souveraineté par la Turquie. L'unanimité des 27 était requise pour leur mise en oeuvre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.