Ethiopie: au moins 108 morts dans des frappes aériennes au Tigré depuis janvier, selon l'ONU

Des villageois passent devant des véhicules incendiés lors d'une frappe aérienne alors qu'ils retournent dans la ville de Yechila, dans le centre-sud du Tigré, le 10 juillet 2021. (REUTERS/Giulia Paravicini/File)
Des villageois passent devant des véhicules incendiés lors d'une frappe aérienne alors qu'ils retournent dans la ville de Yechila, dans le centre-sud du Tigré, le 10 juillet 2021. (REUTERS/Giulia Paravicini/File)
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Publié le Samedi 15 janvier 2022

Ethiopie: au moins 108 morts dans des frappes aériennes au Tigré depuis janvier, selon l'ONU

  • A ce jour, la frappe aérienne la plus meurtrière a touché le camp de déplacés de la ville de Dedebit le 7 janvier, faisant des dizaines de morts et de blessés
  • Le Tigré est le théâtre depuis 14 mois d'un conflit armé entre gouvernement fédéral et anciennes autorités locales, issues du TPLF

GENEVE: Au moins 108 civils ont été tués depuis janvier dans des frappes aériennes qui auraient été menées par les forces aériennes éthiopiennes dans la région du Tigré, a indiqué l'ONU vendredi, évoquant de possibles crimes de guerre.


"Nous sommes alarmés par les multiples informations profondément troublantes que nous continuons de recevoir concernant les victimes civiles et la destruction de biens civils résultant des frappes aériennes dans la région du Tigré, en Ethiopie", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Elizabeth Throssell.


"Au moins 108 civils ont été tués et 75 autres blessés depuis le début de l'année, à la suite de frappes aériennes qui auraient été menées par les forces aériennes éthiopiennes" dans cette région, a-t-elle indiqué, lors d'un point de presse régulier des agences de l'ONU.


A ce jour, la frappe aérienne la plus meurtrière a touché le camp de déplacés de la ville de Dedebit le 7 janvier, faisant des dizaines de morts et de blessés. "Nous avons depuis établi que trois des personnes grièvement blessées sont décédées à l'hôpital (...), ce qui porte le bilan de cette seule frappe à au moins 59 morts", a indiqué la porte-parole du Haut-Commissariat.


Dans un tweet vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a une nouvelle fois appelé les belligérants à "arrêter les combats sous toutes leurs formes". "Toutes les personnes qui ont besoin d'aide humanitaire doivent la recevoir le plus rapidement possible. Il est temps d'entamer le dialogue et la réconciliation", a-t-il ajouté.


Le Tigré est le théâtre depuis 14 mois d'un conflit armé entre gouvernement fédéral et anciennes autorités locales, issues du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), qui a dirigé l'Ethiopie durant près de 30 ans jusqu'à l'arrivée au pouvoir d'Abiy Ahmed en 2018.


Couronné du Nobel de la paix l'année suivant sa prise de fonctions, M. Abiy a envoyé en novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré pour en destituer les autorités régionales qui contestaient son autorité depuis plusieurs mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.


"Les parties au conflit doivent (...) suspendre toute attaque s'il apparaît que la cible n'est pas un objectif militaire ou que l'attaque serait disproportionnée. Le non-respect des principes de distinction et de proportionnalité peut constituer un crime de guerre", a averti Mme Throssell.

Du carburant pour 10 jours
Le Haut-Commissariat est également préoccupé par "la poursuite des arrestations et des détentions arbitraires" dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur dans le pays.


L'ONU salue la libération de plusieurs détenus, "notamment des figures clés de l'opposition qui étaient en détention depuis de nombreux mois, mais nous restons préoccupés par le fait que de nombreuses autres personnes - plusieurs centaines au moins - restent détenues pour une durée indéterminée dans des conditions épouvantables", a souligné Mme Throssell.


Le Tigré est par ailleurs soumis, selon l'ONU, à un "blocus de facto" de l'aide humanitaire.


"Nous sommes au bord d'une catastrophe humanitaire majeure", a prévenu un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Tomson Phiri, qui a participé au point de presse.


Le PAM est sur le point de devoir suspendre ses opérations d'assistance alimentaire dans le nord de l'Ethiopie en raison des combats qui empêchent l'acheminement du carburant et des vivres.


"L'escalade du conflit dans le nord de l'Ethiopie signifie qu'aucun convoi du PAM n'a atteint Mekele (capitale du Tigré) depuis la mi-décembre. (...) Les travailleurs humanitaires du PAM sur le terrain disent que les entrepôts sont complètement vides", a indiqué M. Phiri.


Le PAM réclame des "garanties immédiates" de la part de toutes les parties au conflit afin de mettre en place des couloirs humanitaires terrestres dans le nord de l'Ethiopie.


"Les stocks de vivres et de carburant sont dangereusement bas. Il reste au PAM 4 000 tonnes de nourriture, ce qui ne suffira qu'à couvrir 10% des 2,1 millions de personnes que le PAM doit atteindre", a indiqué le porte-parole. Et le carburant ne suffira que pour les dix prochains jours.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.