Christiane Taubira s'ajoute dans la course à la présidentielle

L'ancienne ministre française de la Justice, Christiane Taubira s'est officiellement déclarée cadidate lors du journal de 20h sur France 2, le 15 janvier. (Photo, AFP)
L'ancienne ministre française de la Justice, Christiane Taubira s'est officiellement déclarée cadidate lors du journal de 20h sur France 2, le 15 janvier. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 16 janvier 2022

Christiane Taubira s'ajoute dans la course à la présidentielle

  • Christiane Taubira a officialisé samedi sa candidature à la présidentielle, avec pour objectif de rassembler une gauche plus que jamais divisée
  • Les yeux se tournent maintenant vers la candidate PS Anne Hidalgo, en déplacement non loin de là à Vaulx-en-Velin, désormais en concurrence frontale

LYON: Elle avait promis de clarifier sa position à la mi-janvier: Christiane Taubira a officialisé samedi sa candidature à la présidentielle, avec pour objectif de rassembler une gauche plus que jamais divisée, au risque pourtant de la morceler encore davantage.

"La pandémie a révélé une souffrance sociale qui a frappé toutes les générations", a déclaré l'ex-candidate à la présidentielle de 2002 (2,32% au premier tour), lors d'un rassemblement d'environ 400 soutiens dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon.

Dans le brouillard et des températures négatives, elle a affirmé vouloir répondre "aux colères" face aux "inégalités, aux injustices, aux discriminations", précisant notamment qu'elle convoquerait une "conférence sur les salaires", avec un programme qui repose sur la jeunesse, la justice sociale, l'écologie et la démocratie.

"Je veux prendre toute ma part contre la démoralisation, contre les discours de haine et les propos belliqueux" et affronter "le risque de dislocation sociale", a-t-elle déclaré.

Elle a réclamé un gouvernement "qui sache dialoguer au lieu de moraliser et de caporaliser", en allusion à la polémique sur les propos d'Emmanuel Macron pour "emmerder les non-vaccinés" contre le Covid-19.

Souhaitant "rendre l'État plus attentionné, plus juste, plus efficace", Mme Taubira a présenté quelques propositions: introduire dans tous les débats publics des "conventions citoyennes" et "le référendum d'initiative citoyenne", "un revenu de 800 euros par mois pendant cinq ans" pour les étudiants, un Smic revalorisé à "1.400 euros net", la fiscalisation des grandes fortunes "à partir de 10 millions d'euros de patrimoine" ou le recrutement de 100.000 soignants.

Sans tabou

Elle dit aussi vouloir revoir "sans tabou" les conditions d'installation des médecins traitants, pour lutter contre les déserts médicaux, améliorer les droits des travailleurs des plateformes numériques et instaurer "une TVA à taux zéro pour les produits de l'agriculture biologique".

"Elle représente l'égalité et l'union (...) et un certain bien-être entre les gens", a salué Samuel, agent d'accueil de 30 ans, alors que la désormais candidate s'octroyait un petit bain de foule sous les cris de "Taubira présidente".

"Elle peut apporter beaucoup de choses pour les petites personnes, pour les gens qui ont besoin de social, elle est très humaine, c'est pour ça que je voterai pour elle", a renchéri Collette Mornas, retraitée de 69 ans.

Les yeux se tournent maintenant vers la candidate PS Anne Hidalgo, en déplacement non loin de là à Vaulx-en-Velin, désormais en concurrence frontale. "Chacun est libre de faire comme il l'entend. Maintenant c'est projet contre projet", a réagi la maire de Paris.

Christiane Taubira, ex-garde des Sceaux de François Hollande, connue pour la loi reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'humanité et son combat pour l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, veut unir une gauche fragmentée.

Peut-elle réussir à moins de trois mois de la présidentielle alors que certains socialistes la regardent encore comme ayant contribué à l'éviction de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle de 2002?

Cinq autres candidats sont déjà en lice à gauche, sans réussir à s'imposer: l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l'écologiste Yannick Jadot, le communiste Fabien Roussel, le chantre de la "Remontada" de la France Arnaud Montebourg et Anne Hidalgo.

Christiane Taubira a promis de se soumettre à l'initiative citoyenne de la primaire populaire, un vote d'électeurs de gauche (120.000 inscrits) prévu fin janvier pour lequel elle part favorite, d'autant que les autres principaux candidats de gauche dont les noms ont été confirmés samedi - Hidalgo, Jadot, Mélenchon-, ont tous refusé de s'y soumettre.

"Nous sommes convaincus que la seule chance de la gauche, c'est l'union (...), c'est la condition de la victoire", a justifié Mme Taubira au JT de 20 heures de France 2, en récusant apporter toute "confusion".

L'ex-frondeur PS Christian Paul, qui fait campagne avec elle, fait lui "le pari" qu'au mois de février "plusieurs candidats tireront les conséquences du résultat de la primaire".

Le maire PS de Marseille, Benoît Payan, a annoncé qu'il soutiendrait le vainqueur de cette primaire.

Déjà confortée par le soutien des plus de 80 comités qui portent son nom et par la présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, Christiane Taubira voit arriver "tous les jours des personnes qui se manifestent pour participer", assure une proche.

Le président du PRG Guillaume Lacroix, qui la soutient, voit lui un rassemblement qui "est déjà en train de se faire par la base".


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.


Macron au Brésil, pour évoquer une "relation transatlantique réimaginée"

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de l'ouverture du festival « Notre avenir – Brésil-France, dialogues avec l'Afrique » à Salvador, dans l'État de Bahia, au Brésil, le 5 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de l'ouverture du festival « Notre avenir – Brésil-France, dialogues avec l'Afrique » à Salvador, dans l'État de Bahia, au Brésil, le 5 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron est arrivé à Salvador de Bahia pour promouvoir une « relation transatlantique réimaginée » entre l’Amérique du Sud, l’Afrique et la France, à travers la culture, la mémoire et la jeunesse
  • Cette visite s’inscrit dans une refondation des liens franco-africains, marquée par la reconnaissance de l’esclavage, la restitution d’objets coloniaux et la préparation du sommet Afrique–France à Nairobi en 2026

SALVADOR: Emmanuel Macron est arrivé mercredi à Salvador de Bahia, au Brésil, pour plaider en faveur d'une "relation transatlantique réimaginée" associant Amérique du Sud et Afrique, avant de participer à un sommet climat à Belem, a indiqué l'Elysée.

Le président français doit participer à l'ouverture du festival "Notre futur – Brésil-France, dialogues avec l'Afrique", qui réunit "les jeunesses et les nouvelles voix des sociétés civiles brésiliennes, africaines et françaises", a expliqué la présidence.

Il s'agit d'un "temps fort de la saison culturelle France-Brésil" qui a scandé l'année 2025.

La capitale de l'Etat de Bahia, dans le nord-est du pays, fut l'un des points d'arrivée majeurs des esclaves africains déportés. Elle est aujourd'hui le foyer vibrant de la culture afro-brésilienne.

Cette étape vise donc "à célébrer et à travailler avec Brasilia à une relation transatlantique réimaginée", associant les "partenaires africains", selon la présidence française.

Emmanuel Macron doit aussi visiter une galerie dédiée au photographe et anthropologue français Pierre Fatumbi Verger (1902-1996), et la Maison du Bénin, où il découvrira l'exposition "Je suis un fleuve noir".

Pour Paris, "cette visite à Bahia s'inscrit dans la politique de refondation et de renouvellement de notre relation avec l'Afrique", au moment où les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines sont souvent distendues, voire glaciales comme au Sahel.

La culture est un point fort de cette "refondation", fait-on valoir dans l'entourage du président français, qui a enclenché une démarche de restitution des "objets volés pendant l'époque coloniale".

Autre volet: "la reconnaissance de l'esclavage", qui sera aussi mise en avant à Salvador, point de débarquement "d'un très grand nombre d'esclaves, qui venaient notamment de tout le golfe du Bénin et notamment du port de Cotonou", a fait valoir une conseillère présidentielle.

"Bahia, c'est un point d'étape. On se donne rendez-vous également à Nairobi en mai, pour le nouveau sommet Afrique-France qu'on organise pour la première fois dans un pays anglophone", a souligné l'Elysée.

Jeudi, Emmanuel Macron se rendra à Belem, en Amazonie brésilienne, pour prononcer un discours au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement réunis par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avant le début de la COP30, conférence de l'ONU sur le climat.

Il terminera sa tournée vendredi à Mexico où il sera accueilli par la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, un an après sa prise de fonctions.