Frankly Speaking: «J’ai été attaquée simplement parce que j’étais musulmane»

Huma Abedin, directrice du cabinet de la candidate démocrate, Hillary Clinton, se confie en toute sincérité à «Frankly Speaking». (Capture d'écran)
Huma Abedin, directrice du cabinet de la candidate démocrate, Hillary Clinton, se confie en toute sincérité à «Frankly Speaking». (Capture d'écran)
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Frankly Speaking: «J’ai été attaquée simplement parce que j’étais musulmane»

Huma Abedin, directrice du cabinet de la candidate démocrate, Hillary Clinton, se confie en toute sincérité à «Frankly Speaking». (Capture d'écran)
  • Abedin a récemment publié un livre sur ses expériences en politique américaine, son enfance en Arabie saoudite et son mariage malheureux
  • Le département d’État a vite jeté le discrédit sur ces accusations, mais la conseillère américaine pense qu’elles étaient le symbole d’une détérioration plus large des normes de la vie politique aux États-Unis

DUBAÏ: Les musulmans étaient le croquemitaine de certains politiciens américains, lors des élections de 2016, que l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, avait remportées, déclare à Arab News une éminente musulmane américaine. 

Huma Abedin, directrice du cabinet de la candidate démocrate, Hillary Clinton, affirme avoir souffert de plusieurs accusations, dans le cadre d’une enquête menée par un membre du Congrès républicain en 2012. Il prétend, sur la foi de preuves peu solides, que sa famille et elle sont des musulmans pratiquants. Les préjugés se sont intensifiés pendant la campagne de 2016. 

«J’aimerais prendre un peu de recul et rappeler que cet incident a eu lieu en 2012. Je crois que l’expérience que nous avons vécue était un avant-goût de ce qui allait arriver – cette idée que vous pouviez étiqueter «l’autre» et en faire un croquemitaine. Je crois que ma foi a été transformée en croquemitaine lors des élections de 2016», précise-t-elle. 

L’ancienne directrice de cabinet, qui a récemment publié un livre sur ses expériences en politique américaine et son enfance en Arabie saoudite, se confie en toute sincérité à «Frankly Speaking», une série d’entretiens vidéo avec les principaux décideurs mondiaux. 

Dans le cadre d’une conversation à grande échelle, elle évoque également les divisions croissantes au sein de la politique et de la société américaines, l’autonomisation des femmes dans le système américain et son mariage malheureux avec l’ancien membre du Congrès, Anthony Weiner, qui s’est soldé par un scandale et un divorce. 

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Huma Abedin est montrée à l'écran en train d'être interviewé sur «Frankly Speaking»,

Les accusations de préjugés antimusulmans dans le système politique américain constituent une partie importante de son autobiographie, Both/And: A Life in Many Worlds, publiée l’année dernière. 

«J’ai écrit ce livre parce que je voulais, en partie, partager avec les Américains et le reste du monde, ce que c’est que d’être un musulman américain dans ce pays. C’est pour cette raison que je m’attarde sur les accusations auxquelles ma famille a dû faire face en 2012, quand je travaillais au département d’État», explique-t-elle.  

«J’ai été attaquée simplement parce que j’étais musulmane et que mes parents sont tous deux musulmans.» 

Le département d’État a vite jeté le discrédit sur ces accusations, mais la conseillère américaine pense qu’elles étaient le symbole d’une détérioration plus large des normes de la vie politique aux États-Unis. 

«Est-ce que je trouve que ce pays est divisé ? Absolument, nous pouvons tous le constater. Nous devons être prêts à avancer pour continuer de nous engager dans le service public. C’est à nous de choisir le type de pays dans lequel nous allons vivre», précise-t-elle.  

«C’est très effrayant d’écouter les propos tenus à travers le monde. Très, très effrayant.» 

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La conseillère a commencé sa carrière politique en tant que stagiaire à la Maison Blanche en 1996. Elle indique que, même s’il y a toujours eu des différences entre les politiciens républicains et démocrates, celles-ci pouvaient, avant 2016, être débattues et résolues. 

«Quand je suis entrée en politique et dans la fonction publique, on pouvait s’asseoir à la même table et avoir des opinions divergentes puis, quitter le bureau et dîner ensemble pour résoudre nos différends. Cela a changé depuis», dit-elle. 

«Je ne reconnais plus Washington. Les partis sont de plus en plus divisés et la dignité humaine semble disparaître. Cela m’afflige au plus haut point.» 

Huma Abedin était vice-présidente de la campagne de Hillary Clinton en 2016. L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a appelé à lancer des poursuites judiciaires contre la candidate et à l’incarcérer, pour des raisons non spécifiées. Une enquête de dernière minute – par la suite discréditée –, lancée par le FBI sur la messagerie privée de la candidate démocrate a durement touché sa campagne. Certains comptes lui ont même coûté l’élection. 

«Je dirais qu’elle s’en est plutôt bien sortie compte tenu des forces extérieures. J’écris à ce sujet en détail dans mon livre. J’y évoque tout – de la misogynie aux attaques, quand quelqu’un suggère tous les jours que vous pourriez aller en prison sans expliquer pourquoi, comme c’était le cas pour elle», rapporte-t-elle. 

«Elle a dû endurer ces attaques plusieurs fois par jour et cela n’est pas sans conséquences. De plus, l’enquête du FBI qui a joué un rôle de dernière minute dans le changement du cours de l’élection – déjà serrée au point où la moindre évolution compte – était un grand événement», poursuit-elle.  

«Les forces contre notre parti et notre candidate étaient vraiment écrasantes à ce moment-là. Aujourd’hui, je me réveille tous les jours en pensant à la façon dont notre pays aurait été si Clinton avait été élue en 2016.» 

Une autre raison pour laquelle Clinton a perdu la bataille, renchérit-elle, est le fait qu’elle soit «une femme puissante, intelligente et ambitieuse. Dans ce pays, je pense que nous avons toujours peur des femmes puissantes». 

Huma Abedin est née aux États-Unis. Sa famille a emménagé en Arabie saoudite lorsqu’elle était enfant. Elle y a grandi avant de quitter le pays pour suivre des études supérieures aux États-Unis. Elle retourne fréquemment en Arabie saoudite avec son fils Jordan et est impressionnée par les changements qui s’y sont produits depuis. 

«Tout d’abord, il était impossible de voir des femmes dans les boutiques (dans les années 1980). Il n’y avait pas d’événements culturels sur la plage. Quand j’étais là-bas, il y a quelques années avec mon fils, nous sommes allés faire une séance de maquillage. Nous nous sommes également promenés sur la plage et sommes montés dans la grande roue. Beaucoup de jeunes hommes et femmes saoudiens travaillent dans de petites entreprises.» 

Elle poursuit en disant: «L’Arabie saoudite occupera toujours une tendre place dans mon cœur. Ce pays était ma maison pendant si longtemps. Je l’associe à mon père qui est enterré à La Mecque. Pour moi, voir tous ces progrès est vraiment incroyable.» 

Avant de se lancer dans une carrière politique à Washington, elle a occupé le poste de journaliste pour Arab News pendant une courte période. 

«J’avais postulé pour un stage à la Maison Blanche, avant de rentrer chez moi pour les vacances d’été. C’est Khaled al-Maeena – alors rédacteur en chef du journal – qui m’a proposé cet emploi d’été.» 

«À la maison, nous lisions Arab News tous les jours. C’était l’équivalent du New York Times pour nous. Si vous m’aviez demandé en 1995 si j’aurais accordé un entretien comme celui-ci 25 ans plus tard, j’aurais certes répondu jamais. Que d’émotions.» 

Dans son autobiographie, elle évoque en toute sincérité son mariage et les appréhensions qu’elle a eues lorsqu’elle a rencontré pour la première fois Weiner, un membre du Congrès d’origine juive – vedette dans les cercles démocrates de la ville. 

«Je pense que tout musulman comprendra. Dans notre foi et nos croyances, les hommes musulmans sont autorisés à se marier avec une personne de religion différente. C’est beaucoup plus difficile pour les femmes musulmanes d’épouser un non-musulman. Cela est en lien avec la paternité: si des enfants naissent de cette union, ils prennent généralement la religion du père. J’étais en proie à une véritable crise de conscience», dit-elle. 

Le mariage a pris fin lorsque Weiner a été emprisonné pour des crimes sexuels ayant fait le tour des réseaux sociaux. Cette affaire a eu des répercussions sur la campagne électorale de 2016. «Je me suis sentie entièrement responsable de cette défaite», déclare-t-elle.  

Lors du scandale Weiner, elle était dans la ligne de mire des médias, mais a finalement compris que la presse ne faisait que son travail en couvrant une affaire d’une importance majeure. «J’ai compris. Ce n’était pas facile, mais j’ai compris», affirme-t-elle. 

Elle ajoute que les démocrates sous le président Joe Biden feront face à un combat difficile lors des prochaines élections de mi-mandat, qui se déroulent traditionnellement mal pour le parti au pouvoir. 

«La pandémie de Covid-19 a posé toutes sortes de défis imprévus et je pense que notre parti a du pain sur la planche. Nous avons beaucoup de travail à faire d’ici là. Nous devons garder notre enthousiasme et inciter les gens à voter. Cela risque d’être difficile.» 

Huma Abedin, qui combine une fine connaissance du système politique américain avec une compréhension de l’Arabie saoudite et du monde arabe, n’exclut pas un rôle d’ambassadrice à l’avenir. 

«Je suis ouverte à toutes sortes de possibilités. Je voudrais explorer différentes choses. Je ne sais pas quoi au juste, mais l’idée d’ambassadrice me tente vraiment. Reste à déterminer quel genre d’ambassadrice, mais j’aime véritablement ça», conclut-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.