Le Conseil des ministres saoudien condamne l'attaque des Houthis contre les EAU

Le Conseil des ministres saoudien a tenu sa réunion hebdomadaire présidée à distance par le roi Salmane depuis la capitale, Riyad. (Photo, SPA)
Le Conseil des ministres saoudien a tenu sa réunion hebdomadaire présidée à distance par le roi Salmane depuis la capitale, Riyad. (Photo, SPA)
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Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Le Conseil des ministres saoudien condamne l'attaque des Houthis contre les EAU

  • Le Royaume a souligné son plein soutien aux Émirats arabes unis contre toutes les menaces pesant sur leur sécurité et leur stabilité
  • Les ministres ont discuté de plusieurs développements régionaux et internationaux et ont approuvé un certain nombre d'accords

RIYAD: L'Arabie saoudite a réitéré mardi sa condamnation de l’attaque meurtrière qui a visé une installation pétrolière dans la capitale des Émirats arabes unis la veille, tuant trois personnes.
La milice houthie au Yémen, soutenue par l'Iran, a lancé plusieurs drones et missiles balistiques, provoquant l'explosion de trois pétroliers près des installations de stockage appartenant à la Abu Dhabi National Oil Co., et un autre incendie a également touché l'aéroport international d'Abu Dhabi. Deux Indiens et un Pakistanais ont été tués et sept ont été blessés.
Le Royaume a souligné son plein soutien aux Émirats arabes unis contre toutes les menaces pesant sur leur sécurité et leur stabilité, et s'est engagé aussi à continuer, par le biais de sa direction de la Coalition pour rétablir la légitimité au Yémen, à affronter les Houthis et leur menace pour la sécurité et la paix régionale et internationales.
La déclaration a été faite à la suite d'une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, présidée à distance par le roi Salmane depuis la capitale, Riyad.
En début de séance, le Conseil des ministres a été informé du contenu d'une lettre au roi, par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Les ministres ont de plus été informés de l'ensemble des pourparlers et des visites échangées entre des responsables du Royaume et ceux de plusieurs pays, visant à consolider les domaines de coopération conjointe et de travail d'équipe afin de renforcer davantage les relations et de soutenir la sécurité et la stabilité régionales et internationales.
Le Conseil des ministres a examiné les résultats du Forum international sur les minéraux du futur, qui s'est tenu à Riyad la semaine dernière, au cours duquel plusieurs accords et protocoles d'accord ont été signés, et les orientations futures les plus importantes du secteur ont été discutées.
Le forum a en outre abordé le rôle du Royaume dans le développement de ce secteur, à la lumière des objectifs de la Vision 2030 visant à diversifier l'économie, à faire du secteur minier un troisième pilier des industries nationales et à travailler dans le but d’augmenter sa contribution au PIB de 17 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,88 euro) à 64 milliards de dollars d'ici 2030.
Le Dr Majid al-Qasabi, ministre de l'Information par intérim, a révélé que le Conseil a traité plusieurs rapports sur divers développements régionaux et internationaux.
Les ministres ont examiné un rapport de la plate-forme de suivi financier des Nations unies qui place le Royaume parmi les cinq principaux donateurs d'aide humanitaire dans le monde et le plus grand fournisseur d’aide au Yémen.
«Cela reflète les valeurs et les principes fermes de ce pays et de son peuple en matière de bienfaisance et d’aide aux nécessiteux où qu'ils se trouvent, et incarne sa position mondiale élevée dans ce domaine», a expliqué Al-Qasabi.
Le Conseil a signalé qu'il appréciait les efforts déployés pour lutter contre la contrebande de drogue dans le Royaume après que l'Autorité de la Zakat, des impôts et des douanes, en coordination avec la Direction générale du contrôle des stupéfiants, ont pu déjouer deux tentatives de contrebande de plus de 8,3 millions de pilules de Captagon et arrêter les destinataires.
Pendant ce temps, le Conseil des ministres a autorisé le ministre des Sports à signer un projet d'accord de coopération dans le domaine du sport avec le ministère britannique du Numérique, de la Culture, des Médias et des Sports, et a autorisé les ministres de l'Intérieur et de la Justice à signer un projet d'accord arabe pour interdire et combattre le clonage humain.
Les ministres ont approuvé un modèle d'orientation pour un accord de coopération pour l'échange et la protection des données et des informations personnelles à des fins de sécurité entre le gouvernement saoudien et les gouvernements des États membres, du Conseil de coopération du Golfe, et ont autorisé le ministre de l’Intérieur à signer un accord de coopération avec ses homologues du Golfe.
Le Conseil des ministres a ainsi autorisé le ministre du Tourisme à signer un projet de protocole d'accord avec les Seychelles dans le domaine du tourisme et a approuvé un autre protocole d'accord entre le ministère saoudien du Tourisme et le ministère du Tourisme et de la Faune au Kenya.
Il a également autorisé le ministre des Finances et président de l'Autorité de la Zakat, des impôts et des douanes à signer un projet d'accord avec le Japon sur la coopération et l'assistance mutuelle en matière douanière, et a approuvé un mémorandum de coopération entre l'Autorité générale saoudienne de l'aviation civile et son homologue des Émirats arabes unis en matière de sécurité de l'aviation civile.
Le Conseil a de plus autorisé le ministre des Finances et président de l'Autorité de la Zakat, des impôts et des douanes à signer un projet d'accord avec le Japon sur la coopération et l'assistance mutuelle en matière douanière. Il a aussi approuvé un mémorandum de coopération entre l'Autorité générale saoudienne de l'aviation civile et son homologue des Émirats arabes unis dans le domaine de la sécurité de l'aviation civile.
Le Conseil a d’ailleurs fixé le 10 février de chaque année comme la Journée du léopard arabe, pour sensibiliser le public, de le préserver de l'extinction et de soutenir les objectifs du Fonds du léopard arabe.
Le Conseil a de même examiné certains sujets généraux inscrits à son ordre du jour, notamment les rapports annuels du Fonds pétrolier.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.