Le prince héritier d'Arabie saoudite dénonce l'attaque houthie contre les EAU

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'est entretenu par téléphone avec le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed. (Archive/SPA/Wikipedia)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'est entretenu par téléphone avec le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed. (Archive/SPA/Wikipedia)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Le prince héritier d'Arabie saoudite dénonce l'attaque houthie contre les EAU

  • Les deux princes s’engagent à poursuivre la lutte contre les agressions commises par la milice houthie
  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères affirme qu'il «répondra avec fermeté et force» à tous les actes terroristes perpétrés par la milice houthie

RIYAD: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est entretenu au téléphone avec son homologue d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed, pour dénoncer l'attaque menée contre les Émirats arabes unis (EAU) par la milice houthie, soutenue par l'Iran au Yémen.
En effet, la milice a lancé une attaque de missiles et de drones contre Abou Dhabi, la capitale des EAU, ce qui a provoqué des explosions dans des camions-citernes. Le bilan de cette offensive s'élève à trois morts et six blessés. En outre, un incendie s'est déclaré à proximité de l'aéroport.
Un autre incident est survenu lorsque la milice houthie a ciblé l'Arabie saoudite avec huit drones chargés d'explosifs qui ont tous été interceptés.
Les deux dirigeants s'accordent à dire que ces actes terroristes contre le Royaume et les EAU ne feront que renforcer la «volonté et la détermination des deux pays à poursuivre la lutte contre les agissements agressifs» de la milice houthie. Cette dernière continue à causer des ravages au Yémen, à tuer son peuple et à se livrer à des «tentatives minables et vaines qui visent à semer le chaos» afin de déstabiliser la sécurité et la stabilité de la région.
Les deux princes héritiers ont exhorté la communauté internationale à faire front devant ces violations flagrantes des conventions et du droit international ainsi qu’à réprouver et à dénoncer ces crimes terroristes qui compromettent la paix et la sécurité au niveau régional et international, indique un communiqué publié par l'Agence de presse saoudienne.
Le prince héritier saoudien a par ailleurs exprimé ses sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
De son côté, le cheikh Mohammed a remercié le prince Mohammed ben Salmane des sentiments sincères qu'il a exprimés; ils montrent la solidarité et les liens étroits qui unissent les deux pays et leurs peuples, ce qui prouve leur détermination à combattre le terrorisme.
Au cours de l'appel téléphonique, les deux hommes ont également évoqué les affaires régionales et les questions d'intérêt commun, peut-on lire dans le communiqué.
En outre, le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a souligné lundi dernier que les agressions commises par la milice houthie contre le Royaume et les EAU compromettaient la sécurité des deux pays ainsi que celle de la région dans son ensemble et démontraient le peu d'intérêt que cette milice porte aux solutions politiques du conflit au Yémen.
Il a également précisé que la milice avait choisi de recourir à l'escalade, qu'elle mettait en danger l'avenir du Yémen et qu’elle assumait la responsabilité des attaques menées contre les pays voisins.
Le prince Khaled a invité la communauté internationale à réagir aux violations commises par la milice houthie, y compris les menaces qu'elle fait peser sur la sécurité des routes maritimes internationales. Il a par ailleurs exhorté la communauté internationale à faire front contre l'Iran, qui soutient la milice dans la région et utilise la région et sa sécurité pour consolider sa position dans les négociations.
En outre, le prince a rappelé que le soutien continu apporté par l'Iran à la milice avec des armes et des équipements qui transitent par les ports de Hodeïda et de Salif constitue une violation des résolutions des Nations unies ainsi que des lois et des normes internationales; il a réclamé une action internationale pour faire face à cette situation.
La milice houthie poursuit ses activités terroristes au moyen d'armes iraniennes acheminées à travers les ports de Hodeïda et de Salif; elle viole ainsi les résolutions du Conseil de sécurité des nations unies et se sert de ces ports comme des bases militaires pour attaquer ses voisins et menacer les voies maritimes internationales. Il incombe à la communauté internationale de réagir à ces agissements qui constituent une violation du droit international.
 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a déclaré sur son compte Twitter que les attaques perpétrées aujourd'hui par la milice houthie contre le Royaume et les EAU compromettaient la sécurité et la stabilité de la région.
Ces attaques attestent également de la menace importante que représente désormais cette milice pour la sécurité et la stabilité régionales et internationales, a-t-il ajouté.
Le prince Faisal a fait part de la volonté du Royaume et de la coalition arabe de continuer à soutenir les efforts de la communauté internationale en vue de restaurer la paix au Yémen. Il a par ailleurs souligné que l'initiative du Royaume en faveur d'une solution politique à la crise yéménite restait en vigueur.
«Nous sommes toutefois tout à fait disposés et prêts à répondre aux intrusions de la milice houthie et à défendre la sécurité du Royaume et de notre région», a-t-il précisé.
Le ministre d'État chargé des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, a précisé que les «attaques terroristes lâches» perpétrées par la milice houthie contre le Royaume et les EAU «s'inscrivent dans la lignée de ses actions qui compromettent la sécurité et la stabilité de la région ainsi que celle des voies maritimes internationales».
M. Al-Joubeir a également souligné que l'Arabie saoudite et ses partenaires au sein de la coalition se sont efforcés de trouver une solution politique à la crise du Yémen, en lançant notamment l'initiative saoudienne, qui vise à soutenir les efforts des Nations unies qui se sont heurtés au refus et à l'intransigeance de la milice.
«Nous poursuivrons ces efforts et nous défendrons notre sécurité, celle de la région et des voies de navigation maritime pour parvenir à instaurer sécurité et stabilité dans la région et dans le monde», a affirmé le ministre.
Le ministère des Affaires étrangères a fait savoir qu'il «répondrait avec fermeté et force» aux actes terroristes perpétrés par la milice houthie soutenue par l'Iran, qui ciblent les innocents, les biens civils et les installations vitales en Arabie saoudite et qui menacent la paix et la sécurité régionales et internationales.
Le Royaume a réitéré qu’il s’opposait à toutes les attaques terroristes et agressives dirigées contre son territoire et contre les EAU et qu’il les condamnait.
Le Royaume a également mis l’accent sur les nombreuses initiatives qu’il a présentées en vue de parvenir à une solution politique globale qui rassemble toutes les parties yéménites; la milice houthie a néanmoins poursuivi son intransigeance en menant des attaques lâches contre l'Arabie saoudite et les EAU, en dirigeant ses offensives contre les voies de navigation internationales et en entravant l'aide humanitaire, ce qui constitue une violation manifeste de toutes les lois et normes internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com