Prise d'otages au Texas: des formations à la sécurité qui ont sauvé des vies

La prise d'otage a duré plus de 10 heures dans la synagogue de la congrégation Beth Israël, à Colleyville (Photo, AFP).
La prise d'otage a duré plus de 10 heures dans la synagogue de la congrégation Beth Israël, à Colleyville (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Prise d'otages au Texas: des formations à la sécurité qui ont sauvé des vies

  • «J'ai jeté une chaise sur l'homme armé et j'ai pris la direction de la porte, et nous avons pu tous les trois sortir sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré», a expliqué le rabbin
  • La JFNA tente actuellement de lever 54 millions de dollars financer les formations à la sécurité des 146 associations juives qu'elle chapeaute

WASHINGTON: Ce n'est pas par instinct qu'un rabbin du Texas a lancé samedi une chaise sur l'homme armé qui le retenait en otage dans sa synagogue, pour s'enfuir ensuite avec deux fidèles: c'était le mise en application d'une formation visant à protéger les institutions juives aux Etats-Unis.


Le rabbin, Charlie Cytron-Walker, a d'ailleurs salué l'organisation Secure Communities Network (SCN) pour l'avoir formé à réagir face à une situation de danger comme la prise d'otage qui a duré plus de 10 heures dans la synagogue de la congrégation Beth Israël, à Colleyville.


Son ravisseur, un ressortissant britannique nommé Malik Faisal Akram, réclamait notamment la libération d'une scientifique pakistanaise qui purge aux Etats-Unis une peine de 86 ans de prison pour des faits de terrorisme.


Si un premier otage avait été libéré après plusieurs heures de négociations, c'est grâce à l'intervention du rabbin que lui et les deux autres se sont échappés dans la soirée, tous sains et saufs.


Le preneur d'otage, armé, est mort lors de l'intervention de la police.


"Quand j'ai vu une opportunité, à un moment où il n'était pas en bonne posture, je me suis assuré que les deux hommes qui étaient encore avec moi soient prêts à partir. La sortie n'était pas trop loin. Je leur ai dit d'y aller", a raconté sur la chaîne CBS le rabbin, la voix marquée par l'émotion.


"J'ai jeté une chaise sur l'homme armé et j'ai pris la direction de la porte, et nous avons pu tous les trois sortir sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré", a-t-il expliqué.


Pour Eric Fingerhut, le président des Fédérations juives d'Amérique du Nord (JFNA), le geste de M. Cytron-Walker est le "résultat direct" d'une campagne de formation des communautés locales pour réagir en cas d'attaque.


Et la nécessité de s'entraîner contre l'intrusion d'hommes armés est encore plus flagrante depuis qu'un tireur a tué 11 fidèles dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 27 octobre 2018, la pire tuerie antisémite de l'histoire américaine, rappelle-t-il.


"Ces trois dernières années ont été les plus violentes, probablement de toute l'histoire du pays, en termes d'attaques contre des institutions juives", affirme-t-il à l'AFP.

Le preneur d'otages du Texas était connu du MI5

Le Britannique qui a pris en otages quatre personnes ce week-end dans une synagogue aux Etats-Unis avait fait l'objet en 2020 d'une enquête du service de renseignement intérieur (MI5) du Royaume-Uni, qui avait conclu à une absence de menace, affirment des médias britanniques mardi.


Selon ces médias, qui citent des sources gouvernementales, des informations communiquées au MI5 avaient déclenché, pendant le deuxième semestre 2020, l'ouverture d'une enquête sur Malik Faisal Akram, qui avait été refermée un peu plus d'un mois plus tard. 


Celle-ci avait conclu qu'"il n'y avait pas d'indications selon lesquelles il représentait une menace terroriste à l'époque", d'après une source citée par le quotidien The Telegraph.  

Selon Sky News, Malik Faisal Akram, qui vivait à Blackburn, dans le nord de l'Angleterre, était arrivé aux Etats-Unis juste avant le Nouvel An via l'aéroport JFK à New York, avant d'acheter l'arme utilisée durant la prise d'otages.

«Se mettre en sécurité»
"La menace est au plus haut et nous répondons avec force", dit-il.


Son organisation finance ainsi des formations à la perception du danger et aux gestes de réaction, comme lors du stage organisé en août 2021 par le SCN à la synagogue de Colleyville.


"Ils vous enseignent que lorsque votre vie est en danger, il faut tout faire pour se mettre en sécurité", a raconté Charlie Cytron-Walker.


Sur CNN, le président de la congrégation, Michael Finfer, a expliqué que les stages portaient sur "comment réagir face à un tireur, comment stopper une hémorragie, sur la stratégie +courir, se cacher, se battre+" en cas d'attaque.


Le nombre de ces formations, soutenues par le FBI, le ministère de la Sécurité intérieure et les forces de l'ordre locales, a augmenté face à l'émergence d'une extrême droite plus affirmée, y compris néo-nazie et suprémaciste blanche, renforcée par quatre années de mandat de Donald Trump.


La JFNA tente actuellement de lever 54 millions de dollars pour un programme baptisé LiveSecure, qui devrait permettre de financer les formations à la sécurité des 146 associations juives qu'elle chapeaute.


Le Congrès américain a également proposé d'augmenter de plusieurs dizaines de millions ses aides aux communautés religieuse, pas uniquement juives, pour qu'elles investissent dans des systèmes de sécurité, y compris vidéo-surveillance.


Ces initiatives ont pris encore plus d'ampleur après la tuerie de Pittsburgh, "sorte de 11-Septembre pour la communauté juive", pour Eric Fingerhut.


Mais, dit-il, l'attaque de 2018 aurait fait encore plus de victimes si des mesures de sécurité n'avaient pas déjà été mises en place.


Les responsables de la synagogue s'étaient par exemple assurés que rien ne bloque les accès d'urgence, permettant à de nombreux fidèles de s'échapper.


Rompant avec les restrictions du shabbat, un rabbin avait également un téléphone portable sur lui et avait pu appeler les secours.


"Nous savons que ces mesures ont sauvé des vies", assure Eric Fingerhut.


Confrontées au risque d'attaque, certaines congrégations discutent aussi de la possibilité d'armer les fidèles, une option sur laquelle Eric Fingerhut ne souhaite pas prendre position.


"Il y a des désaccords, bien sûr, et certaines synagogues sont plus ouvertes à cette possibilité que d'autres."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.