Les conflits et la corruption transforment le Liban et la Syrie en narco-États

Capture d'écran du reportage de Channel 4.
Capture d'écran du reportage de Channel 4.
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Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Les conflits et la corruption transforment le Liban et la Syrie en narco-États

  • Au Liban, les milices et les gangs qui opèrent dans les zones contrôlées par le Hezbollah produisent jusqu’à 600 000 comprimés de Captagon par semaine
  • Pour le régime d’Al-Assad, le commerce de drogues représente désormais une bouée de sauvetage pour une économie ravagée par une décennie de guerre civile

LONDRES: L’exportation de Captagon à grande échelle à partir de la Syrie et du Liban est le fruit d’un conflit long d’une décennie doublé d’une corruption généralisée. La dépendance à l’égard des revenus qui proviennent de la drogue transforme les deux pays en narco-États, selon un nouveau reportage de la chaîne britannique Channel 4 News.
Au Liban, les milices et les gangs qui opèrent dans les zones contrôlées par le Hezbollah, comme la vallée de la Bekaa, produisent jusqu’à 600 000 comprimés de Captagon par semaine, ce qui représente environ 3 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) si cette drogue est vendue dans les pays du Golfe.
Le Captagon, forme commercialisée de fénéthylline, un dérivé de l’amphétamine, est une drogue bon marché et facile à produire qui était utilisée par les combattants de Daech pour lutter sans peur.
Un fabricant anonyme de cette drogue déclare à Channel 4 News: «La pauvreté et le besoin m’ont contraint à vendre du Captagon.»
Le Liban est en proie à un effondrement économique qui a poussé un grand nombre de ses habitants à quitter le pays ou à se livrer à des activités illicites.
La corruption de l’État libanais, dont le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est l’une des composantes principales, facilite le processus de fabrication et d’exportation de drogues.
«Dans ce pays, la criminalité va de pair avec la corruption. S’il n’y avait pas de corruption, il n’y aurait pas de criminalité», explique le fabricant de Captagon.
Le régime d’Al-Assad, en Syrie, pays qui fait également face à une crise monétaire et à un effondrement économique, se transforme également en un narco-État, explique Makram Rabah, professeur d’histoire à l’Université américaine de Beyrouth.
«En ce moment, le Liban, la Syrie ainsi que tous les pays qui sont sous occupation iranienne sont techniquement des narco-États – et nous en subissons les conséquences», déplore l’enseignant à Channel 4 News.
«Malheureusement, c’est une réalité que les Libanais n’ont toujours pas admise et qui nous empêchera de nous remettre de l’effondrement économique actuel.»
Pour le régime d’Al-Assad, le commerce de drogue représente désormais une bouée de sauvetage pour une économie ravagée par une décennie de guerre civile et de sanctions internationales paralysantes.
En 2020, les exportations légales du pays ne valaient qu’un cinquième de la valeur du Captagon confisqué aux trafiquants de drogue syriens. Selon un rapport publié par le Centre d’analyse opérationnelle et de recherche, situé à Chypre, «les exportations de Captagon à partir de la Syrie ont atteint une valeur marchande d’au moins 3,46 milliards de dollars» cette année-là.
Certains de ces trafiquants de drogue syriens mènent leurs activités dans le port de Lattaquié, un bastion du régime soumis au contrôle direct du frère du président Bachar al-Assad, qui commande des unités de combat d’élite qui comptent parmi les plus dévouées du pays.
L’enseignant libanais ajoute que l’exportation de Captagon empêche non seulement l’économie syrienne de s’effondrer complètement, mais qu’elle est également utilisée pour se venger des pays du Golfe qui se sont opposés à la violente répression du régime contre les manifestants et à la guerre qui a suivi.
«Cette drogue est devenue une arme, un outil que le régime syrien et le régime iranien utilisent à la fois contre le Liban et le Golfe, surtout au cours des dernières années, avec le début de la guerre civile syrienne», souligne-t-il. Le Captagon «est désormais associé au Hezbollah et au régime d’Al-Assad», affirme-t-il encore.
Le commerce de la drogue pose également un problème pour les autorités frontalières libanaises, dont la responsabilité est d’empêcher son exportation, encouragée par d’autres factions au sein de l’État, en particulier par le Hezbollah.
Le colonel Joseph Moussallemw, qui fait partie des Forces de sécurité intérieure libanaises, déclare: «La fabrication et la contrebande de Captagon n’existaient pas au Liban avant la crise syrienne. Elles ont connu un essor après la crise, ce qui a montré aux commerçants et aux fabricants qu’il s’agissait d’une activité lucrative.»
Les pays du Golfe ont réagi au flux de Captagon en provenance du Liban et de la Syrie en renforçant les restrictions douanières sur les marchandises souvent utilisées par les trafiquants de drogue.
Au mois d’avril dernier, l’Arabie saoudite a annoncé la suspension de ses importations de fruits et légumes en provenance du Liban après avoir saisi plus de cinq millions de comprimés de Captagon dissimulés dans des fruits.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Al-Azhar Al-Sharif condamne les crimes terroristes contre les civils à Gaza

Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
Des Palestiniens récupèrent des corps enterrés à l’hôpital Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 avril 2024. (Reuters)
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  • Al-Azhar réitère la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités et de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza»
  • Al-Azhar mentionne que les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès

LE CAIRE: Al-Azhar Al-Sharif, la plus ancienne et la plus importante institution d’enseignement de l’islam sunnite, a fermement condamné «les crimes terroristes commis contre les civils dans la bande de Gaza».

Dans un communiqué, Al-Azhar condamne ces attaques «dont l’atrocité a été révélée par les nombreuses informations selon lesquelles des centaines de corps d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de membres du personnel médical ont été enterrés dans des fosses communes dans les environs des complexes médicaux Nasser et Al-Shifa».

«De même, des dizaines de corps ont été retrouvés “éparpillés” dans des centres d’hébergement et de déplacement, des tentes et des quartiers résidentiels dans la bande de Gaza.»

Al-Azhar affirme au monde que «ces fosses communes sont une preuve indéniable que ces atrocités et ces horreurs sont devenues un comportement quotidien normal pour Israël».

L’institution appelle les peuples du monde à s’unir pour protester de manière à dissuader les régimes qui soutiennent ces crimes.

Elle réclame un procès international urgent contre «le gouvernement terroriste d’occupation, qui ne connaît plus le sens de l’humanité ni du droit à la vie et qui commet des génocides tous les jours».

Al-Azhar réitère par ailleurs la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités, de «mettre fin à l’agression frénétique contre la population de Gaza et aux souffrances et catastrophes humanitaires sans précédent qui en découlent, et de garantir la protection des civils et l’acheminement d’une aide humanitaire suffisante et durable dans toutes les parties de la bande de Gaza».

L’institution présente aussi ses «sincères condoléances au peuple palestinien et aux familles des martyrs, priant Allah Tout-Puissant de leur accorder son immense miséricorde et son pardon, à rassurer les cœurs de leurs familles et de leurs proches, et à accélérer le rétablissement des malades».

Citant des articles de presse, Al-Azhar mentionne que, depuis samedi, les corps de centaines de Palestiniens, parmi lesquels des patients, ont été retrouvés dans des fosses communes au complexe médical Nasser à Khan Younès.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’UE assouplit les règles en matière de visas pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn

L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
L’ambassadeur de l’Union européenne en Arabie saoudite, Christophe Farnaud. (Photo fournie)
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  • Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis peuvent désormais bénéficier de visas à entrées multiples d’une durée de cinq ans
  • Il s’agit d’«une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels», affirme l’ambassadeur

RIYAD: Les citoyens saoudiens, omanais et bahreïnis pourront se rendre plus facilement en Europe à la suite d’une décision de la Commission européenne visant à assouplir les règles en matière de visas.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, a déclaré à des journalistes à Riyad que les nouvelles règles relatives aux visas Schengen constituaient «une étape importante dans la promotion des contacts interpersonnels et la facilitation des échanges entre les citoyens de l’UE et du Conseil de coopération du Golfe [CCG]».

En vertu des nouvelles règles, un visa à entrées multiples sera normalement délivré pour une durée de cinq ans aux demandeurs retenus, y compris à ceux qui présentent une demande pour la première fois.

«Le processus est le même, mais la durée du visa est plus longue, ce qui leur permet de se rendre dans 29 pays européens en utilisant le même visa à entrées multiples, valable pour une durée de cinq ans», a expliqué M. Farnaud.

Ce dernier a déclaré qu’il était important de placer le changement de visa «dans le contexte des relations stratégiques entre cette région et l’Europe».

L’espace Schengen regroupe 29 pays européens, dont 25 sont des États membres de l’UE: la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, la Grèce, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande et la Suède, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

Les États membres mettront en œuvre cette décision dès qu’ils auront reçu les notifications, a assuré M. Farnaud.

«Comme nous le savons, la notification a été faite mercredi. Donc, à partir de maintenant, les États membres peuvent délivrer ces visas, à moins qu’il n’y ait une raison technique qui les oblige à attendre quelques jours», a-t-il précisé.

«Je suis très heureux d’avoir pu travailler sur ce projet et je dois dire que j’ai reçu de nombreuses réponses très positives de la part des citoyens, notamment des Saoudiens. Je pense que c’est une excellente nouvelle», a ajouté M. Farnaud.

L’envoyé a indiqué que l’Europe travaillait également sur la mise en place de visas électroniques, «mais cela prendra un certain temps».

«Je ne peux pas vous dire combien de temps exactement, car cela implique des décisions de la part des États membres sur des aspects techniques. Ce projet se concrétisera donc, mais cela prendra un certain temps», a-t-il indiqué.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com