Un nouveau manifestant tué au Soudan où des émissaires américains tentent le dialogue

Des manifestants soudanais ont érigé des barricades en briques et en feu sur la 60e rue de la capitale Khartoum dans le cadre d'une campagne de désobéissance civile après le meurtre de sept manifestants anti-coup d'État, le 18 janvier 2022. (AFP)
Des manifestants soudanais ont érigé des barricades en briques et en feu sur la 60e rue de la capitale Khartoum dans le cadre d'une campagne de désobéissance civile après le meurtre de sept manifestants anti-coup d'État, le 18 janvier 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 19 janvier 2022

Un nouveau manifestant tué au Soudan où des émissaires américains tentent le dialogue

  • Mercredi soir, à Omdourman, dans la banlieue nord-ouest de Khartoum, un 72ème manifestant a été tué dans la répression des milliers de Soudanais
  • Dans un pays de plus en plus divisé, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique David Satterfield et la secrétaire d'Etat adjointe Molly Phee ont rencontré des familles de victimes et des organisations de la société civile

KHARTOUM: Les forces de sécurité soudanaises ont tué mercredi un nouveau manifestant, alors qu'arrivaient dans le pays des émissaires américains venus plaider pour le dialogue à Khartoum, hérissée de barricades des anti-putsch et quadrillée par les militaires.

Le Soudan s'enfonce dans la violence depuis que le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de l'armée, a mené un coup d'Etat, arrêtant la plupart des civils qui partageaient avec lui le pouvoir depuis le renversement en 2019 du dictateur Omar el-Béchir.

Mercredi soir, à Omdourman, dans la banlieue nord-ouest de Khartoum, un 72ème manifestant a été tué dans la répression des milliers de Soudanais qui descendent toutes les semaines dans les rues pour réclamer un retour à la transition démocratique et surtout un pouvoir civil dans un pays sous la férule de l'armée quasiment en continu depuis son indépendance il y a 66 ans.

Ignorant leurs appels, l'auteur du putsch, le chef de l'armée Burhane, désormais seul aux commandes du pays, a décidé que les vice-ministres --pour certains nommés après les purges post-putsch-- remplaceraient les anciens ministres, quasiment tous limogés après un passage en détention le 25 octobre.

- Débrayages et lacrymogènes -

Mais ce "cabinet chargé des affaires courantes" selon le communiqué officiel n'a toujours pas de chef, puisque le visage civil de la transition soudanaise, le Premier ministre Abdallah Hamdok, a finalement préféré jeter l'éponge début janvier, après avoir tenté de coopérer avec les militaires.

Il a notamment dénoncé à son départ la poursuite des violences dans les rues, en grève générale depuis deux jours après la mort de sept manifestants lundi sous les balles de forces de sécurité. celles-ci avaient sorti pour la première fois leurs armes lourdes, des mitrailleuses et des batteries anti-aériennes, en pleine ville.

Depuis, les rues se sont hérissées de barricades que les forces de sécurité ont de nouveau tenté de briser mercredi soir avec des tirs et des  grenades lacrymogènes à Bourri, quartier remuant de l'est de Khartoum, et Omdourman, sa banlieue nord-ouest, rapportent des médecins et des témoins à l'AFP.

Si les magasins ont gardé leurs rideaux baissés et les universités ont fermé leurs portes, de nombreuses corporations ont également débrayé pour respecter la "désobéissance civile" décrétée lundi soir. 

Des conseillers juridiques, procureurs et juges ont annoncé les uns après les autres dans des communiqués leur refus de travailler pour un Etat commettant des "crimes contre l'Humanité".

- "Violence systématique" -

Dans un pays de plus en plus divisé, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique David Satterfield et la secrétaire d'Etat adjointe Molly Phee ont rencontré des familles de victimes et des organisations de la société civile.

Ils ont vu l'Association des professionnels soudanais, fer de lance de la "révolution" qui renversa le dictateur Omar el-Béchir en 2019, ainsi que les Forces de la liberté et du changement (FLC), principal bloc pro-civils issu de ce mouvement.

L'un de ses représentants, Wajdy Saleh, a affirmé aux journalistes avoir plaidé pour "la fin à la violence systématique contre les civils" et "un processus politique crédible".

Après être passés par Ryad où se réunissaient les "Amis du Soudan" --Européens, Américains, Saoudiens et Emiratis--, les deux émissaires américains doivent aussi discuter avec les généraux, qui eux font valoir qu'ils n'ont jamais donné l'ordre de tirer et qu'un général de police a été poignardé à mort par des manifestants.

L'ONU, elle, continue ses rencontres pour aboutir à un dialogue pour faire revenir le Soudan --au ban de la communauté internationale sous Béchir-- dans le concert des nations et surtout des bailleurs de fonds qui ont suspendu leur aide avec le putsch. 

Les "Amis du Soudan" ont eux plaidé pour "un processus politique limité dans le temps" pour "aboutir à la formation d'un gouvernement dirigé par des civils pour organiser des élections démocratiques".


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Short Url
  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Short Url
  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
Short Url
  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.