Une djihadiste partie en Syrie à 15 ans jugée en Allemagne

Cette photo prise le 7 novembre 2021 montre une vue aérienne de la ville de Raqa, dans le nord de la Syrie. (AFP)
Cette photo prise le 7 novembre 2021 montre une vue aérienne de la ville de Raqa, dans le nord de la Syrie. (AFP)
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Publié le Mardi 25 janvier 2022

Une djihadiste partie en Syrie à 15 ans jugée en Allemagne

  • Leonora Messing figure parmi les plus de 1 150 islamistes qui ont quitté l'Allemagne à partir de 2011 pour rejoindre la Syrie et l'Irak, selon le gouvernement allemand
  • Elle est jugée à Halle (est) pour appartenance à une organisation terroriste et pour avoir aidé, en juin 2015, son époux djihadiste à «acheter» une femme yazidie

BERLIN: Comment expliquer la radicalisation d'une adolescente dans un bourg rural de l'ex-RDA, où la première mosquée se trouve à plus de 50 km ? La justice se penche à partir de mardi sur le parcours d'une djihadiste allemande partie en Syrie à l'âge de 15 ans.


Leonora Messing, qui avait rejoint l'organisation Etat islamique (EI), comparaît devant la justice de son pays pour complicité de crime contre l'humanité après avoir été rapatriée avec ses deux enfants. Elle a aujourd'hui 21 ans.


Elle est jugée à Halle (est) pour appartenance à une organisation terroriste et pour avoir aidé, en juin 2015, son époux djihadiste à "acheter" une femme yazidie, une minorité kurdophone d'Irak réduite à l'esclavage par l'EI.


Le procès se tiendra à huis clos car la jeune femme, qui comparaît libre, n'était pas majeure au moment des faits.


Son histoire, fortement médiatisée, avait suscité la stupéfaction en Allemagne. 

Niqab
Leonora Messing avait fugué de chez son père en mars 2015 pour rejoindre les zones syriennes sous contrôle de l'EI. Peu après son installation à Raqa, "capitale" autoproclamée de l'organisation djihadiste, elle était devenue la troisième épouse d'un Allemand originaire de sa région.


Le père de l'adolescente, un boulanger du village de Breitenbach, avait découvert la conversion de sa fille à l'islam radical en ouvrant son ordinateur et son journal intime après sa disparition. Il était alors tombé sur des photos de l'adolescente en niqab. 


Six jours après sa disparition, son père avait reçu un message l'informant que sa fille "s'était décidée pour Allah et l'islam" et qu'elle était "arrivée dans le califat".


"C'était une bonne élève", expliquait son père, Maik Messing, à la radio régionale MDR en 2019. "Elle se rendait dans une maison de retraite pour faire la lecture aux personnes âgées. Elle a participé au carnaval en tant que majorette. Dans notre entourage, beaucoup l'ont vu ce jour-là pour la dernière fois". 


L'adolescente menait en fait une double vie et fréquentait, à l'insu de ses parents, une mosquée de Francfort dans le collimateur du Renseignement intérieur.


Leonora Messing figure parmi les plus de 1 150 islamistes qui ont quitté l'Allemagne à partir de 2011 pour rejoindre la Syrie et l'Irak, selon le gouvernement allemand. 


Mais son cas a suscité une attention particulière en raison de son jeune âge mais aussi parce que son père a accepté d'être suivi durant quatre ans par une équipe de la télévision et radio publique régionale NDR.


Il a notamment rendu public les milliers de messages qu'il a continué d'échanger avec sa fille, révélant à la fois des scènes du quotidien dans les zones de l'EI mais aussi la quête désespérée de fuite de la jeune fille.

«Espionné»
La justice allemande reproche à Leonora Messing d'avoir travaillé durant trois mois dans un hôpital de l'EI à Raqa puis d'avoir "espionné" des épouses de combattants pour les services de renseignement de l'organisation.


Elle a également participé à un trafic d'être humain, selon le Parquet, après que son époux eut "acheté" une Yazidie de 33 ans avant de la revendre.


Devenue mère de deux petites filles, la jeune femme avait fini par être détenue dans un camp sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie. 


En décembre 2020, elle avait été rapatriée en Allemagne lors d'une des quatre opérations organisées à ce jour par Berlin et qui ont permis de ramener 54 personnes, dont une majorité d'enfants (42), selon des données transmises par le gouvernement aux députés.


Arrêtée à son arrivée à l'aéroport de Francfort, elle avait par la suite été remise en liberté.


L'Allemagne a, à plusieurs reprises, été condamnée par les tribunaux à rapatrier des femmes et des enfants de djihadistes. Une Cour de Berlin avait exigé en octobre 2019 qu'une Allemande et ses trois enfants soient ramenés dans leur pays d'origine, la justice arguant qu'ils étaient traumatisés et ne pouvaient être séparés de leur mère.


Soixante et onze Allemands se trouvent toujours à l'heure actuelle dans ces camps nord-syriens, auxquels s'ajoutent 30 personnes ayant un lien avec l'Allemagne, selon Berlin. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.