L'EI attaque une grande prison en Syrie et libère des djihadistes

Détenus soupçonnés d'être affiliés à Daech, prison de Ghwayran, Al-Hasakah, 26 octobre 2019. (AFP)
Détenus soupçonnés d'être affiliés à Daech, prison de Ghwayran, Al-Hasakah, 26 octobre 2019. (AFP)
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Publié le Vendredi 21 janvier 2022

L'EI attaque une grande prison en Syrie et libère des djihadistes

  • Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes et fer de lance de la lutte anti-EI, ont confirmé l'assaut contre la prison de Ghwayran, l'une des plus grandes abritant des djihadistes en Syrie
  • Selon l'OSDH, une voiture piégée a explosé à l'entrée de la prison et une deuxième explosion s'est produite à proximité avant que des djihadistes de l'EI n'attaquent de front les forces de sécurité kurdes gardant l'établissement pénitentiaire

BEYROUTH : Le groupe Etat islamique (EI) a lancé jeudi un assaut contre une prison contrôlée par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, libérant un nombre indéterminé de djihadistes, a rapporté une ONG syrienne.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, n'a pas fait état dans l'immédiat d'éventuelles victimes dans cette attaque rare survenue dans la ville de Hassaké contrôlée par les Kurdes syriens.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes et fer de lance de la lutte anti-EI, ont confirmé l'assaut contre la prison de Ghwayran, l'une des plus grandes abritant des djihadistes en Syrie, mais pas l'évasion de djihadistes.

Selon l'OSDH, une voiture piégée a explosé à l'entrée de la prison et une deuxième explosion s'est produite à proximité avant que des djihadistes de l'EI n'attaquent de front les forces de sécurité kurdes gardant l'établissement pénitentiaire. 

"Un nombre de prisonniers à réussi à s'enfuir", a précisé l'ONG, sans préciser leur nombre.

Ghwayran est l'un des plus grands centres de détention abritant des combattants de l'EI en Syrie, pays en guerre depuis 2011, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

"Une tentative d'évasion de terroristes de Daech (un acronyme arabe pour désigner l'EI) détenus à la prison de Hassaké a eu lieu après une explosion et l'explosion d'une voiture piégée", ont indiqué les FDS dans un communiqué.

"Des membres de cellules dormantes de Daech ont surgi des quartiers environnants et affronté les forces de sécurité" kurdes, ont-elles poursuivi.

Les FDS ont dépêché des renforts à la prison et bloqué le secteur, a indiqué l'OSDH.

Dans un autre communiqué, un porte-parole des FDS, Ferhad Sahmi, a affirmé que "la situation à l'intérieur de la prison est maintenant sous contrôle" et fait état "d'affrontements intermittents entre les combattants kurdes et les djihadistes près de la prison".

Survol de la coalition

Des avions de la coalition internationale anti-djihadistes dirigée par les Etats-Unis ont survolé le secteur et largué des fusées éclairantes dans les environs de la prison, d'après l'OSDH.

Selon les autorités kurdes, qui contrôlent de vastes pans du nord de la Syrie, quelque 12 000 djihadistes de plus de 50 nationalités sont détenus dans les prisons sous leur contrôle.

En première ligne dans le combat contre l'EI, les FDS, soutenues par la coalition internationale, ont vaincu en 2019 le groupe djihadiste en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz dans la province de Deir Ezzor (est).

Malgré sa défaite, l'EI mène des attaques meurtrières, notamment dans le vaste désert syrien, qui s'étend de la province centrale de Homs jusqu'à celle de Deir Ezzor, à la frontière avec l'Irak.

Ces attaques ciblent aussi bien l'armée syrienne et ses alliées que les forces kurdes, longtemps soutenues par Washington dans leur lutte contre l'EI qui semait la terreur dans ces deux pays et perpétrait des attentats sanglants à travers le monde.

En Syrie comme en Irak, le groupe djihadiste conserve des cellules dormantes.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales et la montée en puissance des djihadistes.

Elle a fait près d'un demi-million de morts selon l'OSDH et a déplacé des millions de personnes.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.