A l’IMA, l’opposition des intellectuels à la colonisation et à la guerre d’Algérie

Un colloque proposé par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Bibliothèque nationale de France (BnF) s’est tenu du 20 au 22 janvier. Photo fournie.
Un colloque proposé par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Bibliothèque nationale de France (BnF) s’est tenu du 20 au 22 janvier. Photo fournie.
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Publié le Mardi 25 janvier 2022

A l’IMA, l’opposition des intellectuels à la colonisation et à la guerre d’Algérie

  • «Nos deux institutions, l’IMA et la BnF, se sont associées pour donner le maximum d’ampleur à cet événement», souligne Jack Lang
  • «Il y a une décision politique qui offre la possibilité de traiter et de parler de la guerre d’Algérie, de la colonisation», affirme l’anthropologue Tassadit Yacine

PARIS: Un colloque proposé par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Bibliothèque nationale de France (BnF) s’est tenu du 20 au 22 janvier. Il abordait la question de l’opposition des intellectuels à la colonisation et à la guerre d’Algérie, répondant à l’une des recommandations du rapport de Benjamin Stora sur les enjeux mémoriels remis au président de la république, Emmanuel Macron, au mois de janvier 2021.

«L’origine de cette manifestation s’inscrit dans le cadre des nombreuses propositions concrètes que Benjamin Stora avait adressées au président de la république sur l’histoire et la mémoire reliées avec l’Algérie», explique Jack Lang à Arab News en français. Il ajoute que cette idée a été reprise par le président Emmanuel Macron en vue de l’organisation de ce colloque, en harmonie avec l’équipe de l’Élysée et les collaborateurs directs du président.

«Nos deux institutions, l’IMA et la BnF, se sont associées pour donner le maximum d’ampleur à cet événement. Ses participants sont des personnalités de très haute qualité, ce sont des témoins, des historiens, des journalistes et des créateurs qui peuvent témoigner des divers engagements des intellectuels au sens large contre la colonisation ou contre la guerre d’Algérie», ajoute-t-il, soulignant l’engouement qu’a suscité le colloque auprès des auditeurs, dont certains étaient en ligne.

Interrogé sur le fait qu’il soit important de faire connaître les prises de position des intellectuels contre la colonisation et la guerre d’Algérie auprès des Algériens, le président de l’IMA affirme: «Ceux qui ont pu suivre le colloque en ligne auront découvert qu’il y a eu en France, à différentes époques, des personnalités intellectuelles qui ont refusé la colonisation, qui ont condamné les méthodes et, surtout, se sont battues contre la guerre d’Algérie et pour l’indépendance du pays. Nous espérons que nos amis algériens faciliteront également l’expression de personnalités algériennes à ce sujet.»

En bref

Trente-quatre intervenants ont participé à ce colloque.

Parmi eux, Jacques Frémeaux, professeur émérite d’histoire à la Sorbonne, a publié une vingtaine d’ouvrages; Tiffany Tavernier, romancière et scénariste; Gilles Manceron, historien, membre de la Ligue des droits de l’homme; Christian Phéline, historien; Anne-Bérangère Rothenburger, conservatrice des bibliothèques; Michel Carassou, éditeur et écrivain; Malika al-Korso, historienne, université d’Oran; Zineb Ali Benali, professeure honoraire à l’université Paris 8; Marie-Pierre Ulloa, de la Stanford University; Tramor Quemeneur, qui enseigne dans les universités Paris 8 et Cergy-Pontoise; Andrea Brazzoduro, de l’université Ca’ Foscari de Venise; Tassadit Yacine, anthropologue, directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et membre du laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France.

De son côté, Benjamin Stora, historien spécialiste du Maghreb et coordinateur du colloque, a fait savoir que son rapport continuait de susciter des polémiques, des discussions et des controverses. Mais, précise-t-il, «sur les vingt-deux préconisations que j’avais formulées, certaines ont été réalisées». L’historien a cité, entre autres, la reconnaissance par l’État de l’enlèvement et l’assassinat de Maurice Audin, la réception par le président de la république des petits-enfants d’Ali Boumendjel – ce dirigeant du nationalisme algérien enlevé et assassiné par le général Paul Aussaresses –, à qui le président a demandé pardon au nom de la France, ou encore l’ouverture des archives, annoncée par l’Élysée.

«Geste symbolique et politique»
Tassadit Yacine, anthropologue, est directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et membre du laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, interrogée par Arab News en français, insiste sur l’importance qu’un tel événement soit tenu: «Ce colloque me paraît très important. C’est la première fois, en France, en 2022, soit soixante ans après l’indépendance, qu’un colloque officiel sur l’Algérie est organisé […]. Il y a une décision politique qui offre la possibilité de traiter et de parler de la guerre d’Algérie, de la colonisation. C’est un geste symbolique et politique à la fois qui nous permet de travailler en totale liberté. La levée de ce tabou sur l’Algérie est très importante […]. Il y a des générations d’Algériens de France ou de Français d’Algérie qui doivent absolument savoir certaines choses […], car c’est une guerre qui a aussi eu des effets en France. L’immigration a beaucoup fait pour l’indépendance de l’Algérie», explique-t-elle.

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Trente-quatre intervenants ont participé à ce colloque. Photo fournie.

Tramor Quemeneur, historien, auteur de La Guerre d’Algérie (publié aux éditions Prisma Géo en 2012), est l’un des membres coordinateurs du colloque. Selon lui, l’opposition, qui a existé depuis le début de la colonisation, est méconnue. Cet événement a justement pour objectif de mettre en lumière les contestations et les critiques du système colonial et il abordera les oppositions intellectuelles au niveau international – en Europe, en Afrique et dans les autres régions du monde.

L’historien a évoqué la guerre des manifestes. Au mois de septembre 1960, lors du procès des membres du « réseau Jeanson », cent vingt et un intellectuels, rejoints par cent vingt-cinq autres, signent une déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Appelée «Manifeste des 121» et considérée à l’époque comme un scandale politique, elle provoque la réaction des intellectuels favorables à «l’Algérie française». Ces derniers publient le «Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l’abandon». L’historien a également rappelé que quelque seize mille signataires ont rejoint l’«Appel à l’opinion pour une paix négociée», parmi lesquels Paul Ricœur, Roland Barthes, Edgar Morin et Jacques Prévert.

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Décaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie septembre 1960. Photo fournie.

Auteure d’Algérie 1954-1962, la torture en question: le dossier Jean Muller (Dahleb, Alger, 2013), et de La Guerre d'Algérie à travers cinq journaux catholiques métropolitains 1954-1958 , Malika el-Korso a relaté le parcours de Robert Barrat, l’une des figures les plus emblématiques des catholiques de gauche dans la lutte anticoloniale. Quant à Marie-Pierre Ulloa, auteure de Francis Jeanson, un intellectuel en dissidence, de la Résistance à la guerre d’Algérie (Stanford University Press, 2008), et de l’ouvrage Le Nouveau Rêve américain, du Maghreb à la Californie (CNRS Éditions, 2019), elle a présenté le réseau clandestin du philosophe sartrien français Jeanson, dont les membres ont pris fait et cause pour l’indépendance de l’Algérie et pour les membres du FLN en France.

Apaiser l’histoire mémorielle
Un grand nombre de participants du colloque espèrent que cette initiative sera suivie d’autres événements autour de la question mémorielle entre l’Algérie et la France, méconnue des jeunes générations. Les travaux de recherche, qui ont pour vocation d’apaiser l’histoire mémorielle entre les deux pays, exigeraient des protagonistes qu’ils tiennent compte de la complexité, de l’ambiguïté et de la contradiction de certaines prises de position durant la période coloniale et la guerre d’Algérie.

La Bibliothèque nationale de France

La Bibliothèque nationale de France (BnF), associée à l’organisation de ce colloque, conserve une collection très importante d’imprimés, de cartes, de photographies et de documents audiovisuels, ainsi que de tracts, des affiches et des brochures, et près d’un millier de titres de presse publiés durant la colonisation française. Quatre-vingt-treize titres publiés entre 1830 à 1956 sont numérisés et valorisés dans un corpus éditorialisé. Ils sont désormais disponibles dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.


Dermatose: Lecornu demande «une accélération de la stratégie vaccinale», va recevoir les syndicats

Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet. (AFP)
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  • Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence
  • Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français"

PARIS: Sébastien Lecornu a demandé mardi une "accélération de la stratégie vaccinale" contre la dermatose nodulaire contagieuse qui touche les élevages, et recevra "dans la semaine" les syndicats agricoles dont certains contestent la gestion par le gouvernement de cette épizootie, a annoncé son entourage à l'issue d'une réunion sur le sujet.

Le Premier ministre tiendra une deuxième réunion à ce sujet à 17H30 avec les mêmes ministres et des préfets en visioconférence. Il a demandé à son gouvernement "une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département" pour "protéger nos éleveurs et l'élevage français", appelant à "garantir" une "disponibilité des doses" de vaccins "plus forte".

Il a également demandé un "état des lieux des contrôles sur les transports interdits d'animaux", "un plan d’accompagnement pour les petits élevages" ainsi qu'"un plan de repeuplement adapté à l’Occitanie".


Ultime vote sur le budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (au centre) s'exprime lors d'une déclaration gouvernementale sur la stratégie de défense nationale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée devrait adopter définitivement le budget de la Sécurité sociale 2026, fruit de compromis, malgré une majorité introuvable et sans 49.3
  • Le budget de l’État reste très incertain : déficit visé à 5% du PIB, fortes divergences sur les recettes, CMP à haut risque

PARIS: Sauf surprise, l'Assemblée nationale devrait définitivement adopter mardi le budget de la Sécurité sociale pour 2026, un succès arraché à force de concessions par Sébastien Lecornu, qui risque toutefois de ne pas réussir le même pari pour le budget de l'Etat, à l'issue bien plus incertaine.

Alors qu'approche la date butoir du 31 décembre, l'heure est aux dernières tractations pour les parlementaires, au terme de longues semaines de débats. Tous les yeux sont désormais braqués sur le projet de loi de finances (PLF), avec des négociations décisives jusqu'au week-end.

Il y a une semaine pourtant, beaucoup doutaient d'une possible adoption du premier des deux textes budgétaires, la loi de financement de la Sécurité sociale, qui doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites.

Pour le PS, qui a érigé cette mesure en condition de sa non-censure, l'étape doit marquer le succès de sa stratégie de négociation avec l'exécutif, à rebours du reste de la gauche. Et pour le Premier ministre, elle couronnerait au moins temporairement sa méthode du compromis.

Après un dernier passage express au Sénat vendredi, le texte revient mardi dans l'hémicycle, où les députés devront renouveler le scrutin serré de la semaine dernière (247 voix contre 234), à haut risque en l'absence de majorité et de 49.3.

Les socialistes, quoique dans l'opposition, avaient consenti à massivement voter pour. Hésitant jusqu'au dernier moment à voter contre, les Ecologistes s'étaient en majorité abstenus. Et malgré les consignes d'abstention de leur parti, 18 députés LR et 9 Horizons l'avaient soutenu.

Au gouvernement, une issue semblable est attendue mardi, même s'il "faut veiller à ce qu'il n'y ait pas de démobilisation" dans l'hémicycle, concède un ministre.

Les syndicats FO et CGT ont appelé à des rassemblements devant l'Assemblée, critiquant notamment la limitation de la durée des arrêts maladie, ou une taxe sur les mutuelles dont ils craignent la répercussion sur les cotisations.

Le texte prévoit par ailleurs la création d'un nouveau congé de naissance, ou d'un "réseau France santé" voulu par M. Lecornu pour l'accès aux soins.

Le gouvernement a vu sa copie profondément remaniée par les députés, qui ont supprimé le gel des pensions de retraite et minima sociaux, et contraint l'exécutif à renoncer à doubler les franchises médicales.

Le déficit anticipé pour la Sécurité sociale est de 19,4 milliards d'euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Mais au prix de transferts de 4,5 milliards d'euros des caisses de l'Etat vers celles de la Sécu.

- Négociations députés-sénateurs -

Des transferts qui contribuent à compliquer l'équation pour le budget de l'Etat, où ils doivent être compensés.

La copie du budget de l'Etat adoptée lundi au Sénat, qui a peiné à trouver des économies significatives dans les dépenses, porterait le déficit à 5,3% du PIB. Or le gouvernement a placé l'objectif à 5%.

Une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs doit tenter de trouver un accord vendredi et possiblement samedi, une opération périlleuse au vu des divergences entre les deux chambres.

L'Assemblée avait massivement rejeté le texte en première lecture.

Les négociations avant et pendant la CMP porteront notamment sur la question des recettes, alors que les socialistes réclament des mesures de justice fiscale, quand la droite se montre intransigeante dans son refus de nouveaux prélèvements.

"Il ne pourra pas y avoir d'accord sur un budget qui augmenterait considérablement les impôts et ne réduirait pas significativement la dette", insiste le chef des Républicains Bruno Retailleau.

Même si l'ancien socle commun, majoritaire au sein de la CMP, trouve un accord, il faudra encore qu'il puisse être adopté la semaine prochaine à l'Assemblée.

Et ce alors que les socialistes promettent cette fois de s'abstenir au mieux, et les Écologistes de voter contre.

Autres possibilités: utiliser le 49.3 en s'assurant d'une non-censure dans la foulée -- comme le plaident l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne ou l'ex-président François Hollande -- ou se résoudre à une loi spéciale, avec une reprise des négociations en janvier.

Une dernière option loin de remporter l'enthousiasme général.

"Il faut que ça s'arrête cette séquence budgétaire", estime un cadre socialiste. "On connaît toutes les données du problème. Si le compromis est possible, alors il faut qu'il ait lieu maintenant."


Le musée du Louvre resté fermé lundi en raison d'une grève

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.  Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron. Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture. (AFP)
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  • Les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public
  • Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR"

PARIS: Le musée du Louvre à Paris est resté fermé lundi en raison d'une "grève reconductible" de ses agents, une nouvelle épreuve pour une institution dans la tourmente depuis le spectaculaire cambriolage du 19 octobre et la mise à nu de ses dysfonctionnements.

A 9H00 (8H00 GMT), les portes du musée sont restées closes devant une file de visiteurs, puis la direction a annoncé la fermeture pour "toute la journée".

"Je suis vraiment déçu, le Louvre était la raison principale de notre venue à Paris, parce que nous voulions voir Mona Lisa", le célèbre tableau de La Joconde de Léonard de Vinci, a déclaré à l'AFP Minsoo Kim, 37, Coréen, en lune de miel.

"C'est normal qu'ils fassent grève s'ils ont besoin de meilleures conditions de travail. Bien sûr, en tant que touriste, ce n'est pas génial d'être ici et que le musée soit fermé, mais nous avons réussi à reporter notre visite, donc ça n'est pas un problème", a estimé de son côté Patricia, une touriste brésilienne qui n'a pas souhaité donner son nom.

Un peu plus tôt, les personnels du musée le plus visité au monde, réunis en assemblée générale, avaient voté "à l'unanimité" une grève reconductible pour dénoncer les conditions de travail et d'accueil du public.

Plusieurs dizaines d'agents ont ensuite déployé devant la pyramide une banderole indiquant "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, + d'effectifs contre la vétusté du palais et le projet LNR".

Le LNR, ou Louvre Nouvelle Renaissanc, et une rénovation à grande échelle annoncée par le président français Emmanuel Macron.

Les organisations syndicales ont ensuite été reçues au ministère de la Culture.

"Nous avons eu quelques avancées en matière de rémunération, mais cela reste insuffisant et nous attendons une proposition écrite du ministère - certainement mardi - pour nous prononcer", a déclaré à l'AFP Alexis Fritche, du syndicat CFDT-Culture, à l'issue de deux heures de réunion.

Selon lui, "pas d'avancée" non plus sur les emplois: "On nous annonce 28 postes pour la surveillance, mais ils proviennent de redéploiements".

A l'issue de l'AG, le délégué du syndicat CGT Christian Galani avait rappelé que la filière accueil et surveillance avait "perdu 200 équivalents temps plein en l'espace de 15 ans, alors que la fréquentation a augmenté de moitié".

Une prochaine AG est prévue mercredi à 9H00 locales, le mardi étant le jour de fermeture hebdomadaire du Louvre.

Conflit social et réorganisation 

"On est en colère", "nous ne sommes pas d'accord avec la manière dont Le Louvre a été géré", a dit devant la presse Elise Muller, agente de surveillance du syndicat Sud Culture.

Valérie Baud, représentante CFDT, s'était félicitée d'un mouvement "interprofessionnel", regroupant métiers de la "conservation, agents d'accueil et de surveillance, professions support, juristes, graphistes".

En parallèle de ce conflit social, le musée doit faire face à une réorganisation à marche forcée et continuer de répondre aux interrogations sur les failles qui ont permis à un commando de s'emparer de huit joyaux de la Couronne, toujours introuvables.

Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra travailler en tandem avec Philippe Jost, le haut fonctionnaire chargé du chantier de reconstruction de Notre-Dame, à qui la ministre française de la Culture Rachida Dati a confié vendredi la mission de "réorganiser en profondeur le musée".

Audition de la présidente mercredi 

"Des mesures indispensables sont à prendre, bien au-delà de la sûreté et de la sécurité", a déclaré Mme Dati.

"Toute réflexion sur l'avenir du Louvre ne saurait se limiter à une approche technico-organisationnelle", avait réagi la CFDT.

Le ministère de la Culture a précisé que la mission de M. Jost serait menée en janvier et février et que ses recommandations étaient attendues "fin février".

Des sénateurs vont par ailleurs poursuivre leur quête de réponses sur les dysfonctionnements du musée.

Mardi, ils doivent entendre pour la première fois l'ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez, destinataire pendant son double mandat (2013-2021) de deux audits alarmants peu suivis d'effets.

Mercredi, ce sera Mme des Cars, à la tête du musée depuis fin 2021, pour comprendre notamment comment ces deux audits n'ont été découverts par l'actuelle direction qu'après le casse du 19 octobre.