Présidentielle: Mélenchon et Jadot se disputent le soutien des jeunes

Affiches de campagne de Jean-Luc Mélenchon. (AFP).
Affiches de campagne de Jean-Luc Mélenchon. (AFP).
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

Présidentielle: Mélenchon et Jadot se disputent le soutien des jeunes

  • C'est une forme de match retour qui se joue après les élections européennes de 2019, quand la liste EELV menée par M. Jadot avait fini première chez les 18-24 ans et les 25-34 ans
  • En vue d'avril 2022, c'est pour l'heure l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui plaît aux jeunes: 20% chez les 18-24 ans et 15% chez les 24-34 ans

PARIS: Rivalisant d'outils de campagne innovants, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot se disputent le soutien des jeunes ancrés à gauche en vue de la présidentielle avec l'espoir d'incarner le meilleur projet de société écologique et social.


C'est une forme de match retour qui se joue après les élections européennes de 2019, quand la liste EELV menée par M. Jadot avait fini première chez les 18-24 ans et les 25-34 ans avec environ un quart de leurs voix.


Les jeunes des marches climats qui s'étaient enchaînées avant le scrutin avaient alors largement participé à la première place à gauche des écologistes.


En vue d'avril 2022, c'est pour l'heure l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui plaît aux jeunes: 20% chez les 18-24 ans et 15% chez les 24-34 ans lui donnent leur intention de vote, selon le Rolling Ifop-Fiducial lundi. Contre 3 et 8% pour Yannick Jadot.


Alice Timsit, responsable de la mobilisation jeunes dans la campagne de l'écologiste, reconnaît la difficulté: "La pandémie a eu un effet dévastateur sur les mobilisations". Mais elle veut le croire, "la lame de fond est bien là, la jeunesse pour le climat va se mobiliser, j'en suis convaincue".


Mais pour qui?


Jean-Luc Mélenchon vient de réaliser un coup fumant avec le ralliement de trois figures de la société civile. D'abord la militante du climat Alma Dufour, ancienne des Amis de la Terre, qui entre "les deux seuls partis écolos" que sont LFI et EELV à ses yeux, à choisi les Insoumis pour leur "dynamique" et leur "clarté".


Le journaliste Aymeric Caron ensuite, chantre de l'anti-spécisme - mouvement pour le droit des animaux plébiscité dans la jeunesse.


Enfin, l'ancienne responsable des Jeunes écologistes Claire Lejeune. Les raisons qu'elle a données à l'AFP donnent une idée des atouts de Jean-Luc Mélenchon auprès des jeunes: "radicalité de l'approche", "ancrage dans les mouvements populaires et alliance avec les mouvements sociaux", "dynamique de campagne".


Mais Yannick Jadot n'a pas dit son dernier mot. Il présente samedi à Lyon son programme, dans lequel plusieurs mesures seront destinées spécifiquement aux jeunes, comme le "revenu citoyen dès 18 ans, soit 918 euros", indique Alice Timsit.

« Tour des facs »

Plus largement, "le projet écologiste place la jeunesse en son coeur et Yannick Jadot l'a érigée en priorité", assure-t-elle. "Ce sont eux qui pâtiront du dérèglement climatique".


De leur côté, pour soutenir une jeunesse précarisée par la pandémie, les Insoumis proposent pour les jeunes détachés du foyer fiscal parental une "garantie d'autonomie" d'un peu plus de 1.000 euros.


Les deux candidats promettent aussi la formation de centaines de milliers de jeunes aux nouveaux métiers de la transition écologique.


Sur la forme, les deux factions rivalisent de séduction. La France insoumise a développé au cours des années un véritable arsenal de communication sur les réseaux sociaux. Le compte Tik-Tok de Jean-Luc Mélenchon culmine à 1,1 million d'abonnés, très loin devant les 11.500 abonnés de Yannick Jadot.


L'écologiste s'est récemment mis à Twitch, et a donné les clés d'une des émissions sur cette plateforme de vidéo en direct à Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire écologiste. Une nouvelle émission va bientôt sortir sur la génération climat, animée par des jeunes, annonce Alice Timsit.


L'ancien numéro 1 d'EELV David Cormand a aussi conseillé à Yannick Jadot de "faire le tour des facs", ce à quoi il s'applique depuis quelques semaines. Il a ainsi rencontré plusieurs centaines d'étudiants de la Sorbonne, lundi dans un amphithéâtre, promettant de "réinvestir dans l'enseignement supérieur".


Mais l'Insoumis et l'écologiste doivent aussi composer avec la "Primaire populaire", initiative citoyenne portée par des jeunes qui veulent réconcilier les gauches, et dont le vote, de jeudi à dimanche, est pensé pour impliquer les jeunes.


Les deux hommes ont eu des mots durs pour cette consultation.


Or le résultat de ce scrutin en ligne de 467.000 inscrits pourrait faire entrer une autre figure susceptible de plaire aux jeunes, Christiane Taubira, et orienter le vote d'une partie d'entre eux en avril.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.