Crues en France et en Italie: Le bilan humain inquiète

Les dégâts causés par l'inondation dans un village du sud-est de la France (Photo, Valery HACHE/AFP).
Les dégâts causés par l'inondation dans un village du sud-est de la France (Photo, Valery HACHE/AFP).
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Crues en France et en Italie: Le bilan humain inquiète

  • Des deux côtés de la frontière entre la France et l’Italie, de nombreux villages ont été dévastés par les eaux et les glissements de terrain, des routes et des ponts ont été endommagés ou détruits
  • A Roquebillière, commune à une cinquantaine de kilomètres au nord de Nice, deux personnes âgées ont été emportées par les flots dans l'effondrement de leur maison

ROQUEBILLIERE, France: Deux morts en Italie, huit disparus en France, des villages coupés du monde : les pluies diluviennes suivies de crues soudaines ont causé des dégâts impressionnants dans des zones frontalières franco-italiennes où les secours étaient déployés massivement samedi.

Au lendemain de ces intempéries, 21 personnes qui étaient portées disparues par les autorités italiennes ont toutefois été secourues côté français des Alpes, près de Tende, dans l'arrière-pays niçois. Dans la matinée, un gendarme français porté disparu avait lui aussi été retrouvé sain et sauf.

21 disparus ont été retrouvés à Vievola et ont commencé à être évacués par hélicoptère, a indiqué Mara Anastasia, porte-parole de la Protection civile italienne. Parmi eux se trouvent deux Allemands et leurs petits-enfants italiens, a-t-elle ajouté.

Les pompiers des Alpes-Maritimes ont précisé avoir évacué par hélicoptère des « naufragés de la route », qui s'étaient retrouvés coincés entre deux éboulements vendredi soir, près du tunnel de Tende. Ils avaient réussi à se mettre à l'abri dans l'ancienne gare de Vievola mais ont pu être évacués de cette zone toujours très enclavée par hélicoptère samedi, ont-ils ajouté.

En France, le bilan est d'au moins huit disparus « et de très nombreuses personnes dont nous sommes sans nouvelles », a indiqué le Premier ministre Jean Castex à Nice après une visite des zones sinistrées. « Je ne vous cache pas notre vive inquiétude sur le bilan définitif de cet épisode », a-t-il ajouté.

L'armée et des centaines de secouristes sont déployés côté français pour rechercher les disparus et apporter par hélicoptère des moyens médicaux et de l'eau aux habitants isolés.

« Les recherches continuent bien sûr, avec des reconnaissances d'endroits isolées » auxquels les pompiers n'avaient pas encore accès dimanche matin, ont indiqué les pompiers des Alpes-Maritimes.

« Il faut rétablir les voies de communication pour permettre l'accès des secours », ont-ils ajouté. 600 pompiers des Alpes-Maritimes restent à pied d'œuvre, ainsi que les quelque 300 effectifs venus en renfort d'autres départements dès vendredi soir.

Les dégâts sont graves des deux côtés de la frontière : de nombreux villages ont été dévastés par les eaux et les glissements de terrain, des routes et des ponts ont été endommagés ou détruits.

« Jamais vu »

Dans les Alpes-Maritimes, jusqu'à 500 millimètres de pluies sont tombés en quelques heures, « du jamais vu depuis l'installation des instruments de mesure », selon Castex. Une douzaine de communes de plusieurs vallées des Alpes du Sud - la Roya, la Tinée, l'Esteron et la Vésubie - font face à « des dégâts matériels tout à fait impressionnants », a-t-il souligné en engageant une procédure de « catastrophe naturelle ».

Des journalistes qui ont pu atteindre une des zones sinistrées dans la vallée de la Vésubie ont vu des routes éventrées, des maisons perchées au-dessus du vide, la rivière en-dessous ayant emporté la chaussée, et des habitants « abasourdis ».

A Roquebillière, commune à une cinquantaine de kilomètres au nord de Nice, deux personnes âgées ont été emportées par les flots dans l'effondrement de leur maison.

« Les pompiers n'ayant pas assez de corde longue, et même avec nos cordes à nous on ne pouvait pas arriver à la maison, donc pour les sortir c'était trop tard, puis la maison a été emportée d'un coup », a raconté un habitant témoin de la scène, Patrick Theus.

Le camping Les Templiers a été dévasté.  « C'est le pont du vieux village qui s'est cassé et quand il est arrivé dans l'eau, l'eau s'est déviée et est descendue sur mon camping... », raconte le directeur, Arnaud Leclercq, 45 ans. « J'ai perdu 1,3 million d'euros. Je n’ai sauvé que la maison d’habitation et ma famille, ce qui est le principal », se résigne-t-il.

Des localités comme les villages de Saint-Martin-Vésubie, 1.400 habitants, ou Rimplas, 130 habitants, ainsi que plusieurs localités de la vallée de la Roya près de l'Italie étaient toujours « coupées du monde » samedi, inaccessibles par la route et sans réseau téléphonique.

« Effacements de maisons »

« On a eu de véritables effacements de maisons », a souligné le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez.

Dans le Piémont italien, « la situation est dramatique », a jugé le commandant des pompiers local, Vincenzo Bennardo, cité par l'agence Ansa. A Vintimille (Italie), où la Roya a quitté son lit, le maire Gaetano Scullino a estimé « qu'une catastrophe de ce genre n'est pas arrivée depuis 1958, quand le fleuve a fait s'effondrer une passerelle l'enjambant ».

Des psychologues doivent être envoyés dans les communes touchées en France, selon les autorités, qui vont aussi fournir des téléphones satellitaires aux maires.

L'armée française, qui a déployé plusieurs hélicoptères doit encore renforcer ses moyens de secours dimanche.

Selon Olivier Proust, prévisionniste chez Météo France, ces pluies extrêmement intenses sont un phénomène « exceptionnel », possible uniquement aux abords de la Méditerranée. 

Des intempéries sur la Côte d'Azur, plutôt sur le littoral, avaient déjà fait plusieurs morts en 2019 et 20 morts en 2015. (AFP)


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.