Ultradroite: l'ex-militaire Aurélien Chapeau condamné à 9 ans de prison ferme

Un soldat français regarde une unité malienne arriver à l'aéroport de Tombouctou, quelques heures avant la cérémonie de remise de la base militaire de Barkhane à l'armée malienne à Tombouctou, le 14 décembre 2021.(AFP)
Un soldat français regarde une unité malienne arriver à l'aéroport de Tombouctou, quelques heures avant la cérémonie de remise de la base militaire de Barkhane à l'armée malienne à Tombouctou, le 14 décembre 2021.(AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

Ultradroite: l'ex-militaire Aurélien Chapeau condamné à 9 ans de prison ferme

  • Interpellé en mai 2020, cet homme de 38 ans, cuisinier dans l'armée reconverti en agent de sécurité, était soupçonné d'avoir diffusé des messages d'apologie du nazisme
  • Aurélien Chapeau, un ex-militaire adepte du néonazisme et des armes, a été jugé à Paris

PARIS : Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi à neuf ans de prison Aurélien Chapeau, un ex-militaire adepte du néonazisme et des armes "intoxiqué" à la propagande en ligne, pour "préparation individuelle à la commission d'un acte de terrorisme".

Aurélien Chapeau, 38 ans, était-il un "loup solitaire" s'apprêtant à commettre une "tuerie de masse" comme l'a martelé l'accusation ? Ou un troll d'internet, comme il en existe "des dizaines et des centaines et qui heureusement ne passent pas tous les jours à l'action", dépeint par sa défense ?

"Le tribunal ne lit pas les augures", a évacué le président de la 16e chambre du Tribunal Correctionnel de Paris en rendant son jugement.

"Nous ne sommes pas là pour savoir si oui ou non vous seriez passé à l'acte sans l'intervention des services de police", a-t-il ajouté, assurant avoir constaté "la multiplicité des actes préparatoires" et à "très haut niveau d'intensité" de l'ex-militaire radicalisé.

Sous le pseudo "Ayatjouz" ("I hate Jews", je hais les juifs), cet ancien cuistot de l'armée reconverti en agent de sécurité, fréquentait depuis 2010 des forums de l'ultradroite.

Aurélien Chapeau avait déjà eu maille à partir avec la justice. En mai 2019, il avait été condamné à quatre mois de prison ferme pour des menaces à l'encontre de membres de l'association SOS Racisme.

Centaines de munitions 

Malgré cette première condamnation, derrière son écran, il s'était progressivement mis, à partir de 2019, à multiplier les messages de plus en plus menaçants.

Pour le ministère public, tout était réuni pour qualifier le projet de "terroriste", à savoir : l'idéologie, la détention d'armes, et surtout le repérage de cibles. 

Lorsqu'ils l'ont interpellé le 26 mai 2020 à son domicile à Limoges, après un signalement des cyber-patrouilleurs du renseignement intérieur, les enquêteurs ont mis la main sur des explosifs artisanaux, mais surtout sur trois armes à feu, dont un fusil mitrailleur, et des centaines de munitions correspondantes.

Selon les éléments de l'enquête, M. Chapeau avait effectué sur internet des recherches concernant des lieux fréquentés par la communauté juive à Limoges, mais aussi à Strasbourg et dans la région parisienne et publié sur des forums des captures d'écran de certaines adresses. 

Le potentiel "loup solitaire" avait bien tenté de prendre contact avec des groupes d'ultradroite constitués, notamment le groupuscule néonazi américain "Atomwaffen Division". Ces tentatives n'avaient pas abouti.

« Jihad blanc »

Pendant trois jours, le tribunal a dressé le profil d'un homme très isolé, peu éduqué, en échec professionnel et personnel et à la masculinité fragile. 

Se disant "intoxiqué", via son écran, aux idées les plus violentes de l'ultradroite, l'agent de sécurité était autant obsédé par les juifs que par la crainte d'un "grand remplacement" racial en Occident.

Auprès de sa communauté, il se présentait en adorateur de Brenton Tarrant, l'Australien suprémaciste blanc accusé d'avoir tué 51 personnes dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande en mars 2019.

Un modèle qu'il voulait suivre, comme il le disait sur internet? "J'ai pas acheté ces armes pour tuer qui que ce soit, je le jure devant Dieu, je mérite d'être puni pour la propagande que j'ai diffusée mais il n'y a jamais eu de projet d’attentat,", a assuré l'homme aux cheveux blonds ras et à la posture raide.

"Oui, il n'y a rien de concret, vous n'êtes pas sorti avec votre arme pour tirer sur les gens. Mais on est au stade du projet, on intervient en amont", avait soutenu le procureur qui avait comparé l'idéologie de M. Chapeau à celle d'un "jihad blanc".

Cette condamnation intervient alors que la mouvance de l'ultradroite qui prolifère sur le net comme dans la rue au carrefour de la crise sanitaire et de l'élection présidentielle inquiète de plus en plus en France les autorités, qui cherchent des moyens de riposter. 

 


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».