24 ans après, le retour des marionnettes irrévérencieuses de «Spitting Image»

Le prince Harry et Meghan font partie des 100 nouvelles personnalités immortalisées par «Spitting Image» (Photo, AFP)
Le prince Harry et Meghan font partie des 100 nouvelles personnalités immortalisées par «Spitting Image» (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

24 ans après, le retour des marionnettes irrévérencieuses de «Spitting Image»

  • Donald Trump, Mark Zuckerberg, ou encore le prince Harry et Meghan font également partie des 100 nouvelles personnalités immortalisées par une nouvelle marionnette en latex
  • La présence de la jeune militante écologiste Greta Thunberg, caricaturée en présentatrice météo, a cependant suscité une levée de bouclier

LONDRES : Les Britanniques les avaient quittées avec Tony Blair, Jean-Paul II et Lady Di, ils les retrouvent avec Boris Johnson, Greta Thunberg et Kim Kardashian. Les marionnettes de l'irrévérencieux programme « Spitting Image » font leur retour samedi sur les écrans après 24 ans d'absence.

Donald Trump, Mark Zuckerberg, ou encore le prince Harry et Meghan font également partie des 100 nouvelles personnalités immortalisées par une nouvelle marionnette en latex. « Spitting Image » (« Portrait craché »), l'équivalent britannique des « Guignols de l'info » français, avait été diffusé à la télévision britannique entre 1984 et 1996, attirant à son apogée 15 millions de téléspectateurs chaque soir. 

Ses sketchs cinglants, et parfois émouvants, avaient rendu la vie politique accessible au grand public, servant aussi d'exutoire à la colère contre les réformes conservatrices de Margaret Thatcher et Ronald Reagan. 

C'est désormais « un bon moment » pour faire revivre l'émission de ses cendres, a estimé son co-créateur Roger Law, pour qui l'effervescence sociale qui agite en ce moment le Royaume-Uni, notamment avec le Brexit, "n'est pas différente" de celle des années 1980.

Mais l'époque, elle, a bien changé et certains commentateurs se demandent si cette première production originale de BritBox -le service de vidéo à la demande de la BBC et ITV - pourra survivre à la pression de l'indignation permanente des réseaux sociaux.  

« Fantaisiste et absurde »

Écrite et diffusée de façon hebdomadaire pour coller à l'actualité, l'émission n'est pas tendre avec Donald Trump, montré dans le premier épisode en pleine négociations avec le coronavirus, avant de s'endormir pendant que son anus, extension de son corps, se déchaine dans une série de tweets enragés. 

Boris Johnson n'est pas non plus épargné, dépeint en idiot contrôlé par son proche conseiller Dominic Cummings, ici chef suprême des extra-terrestres. On peut aussi y voir le prince Harry chercher en vain un travail à Los Angeles, tandis que les dirigeants de Disney discutent de la création d'un « Yoda noir » en réponse aux revendications antiracistes. 

La présence de la jeune militante écologiste Greta Thunberg, caricaturée en présentatrice météo, a cependant suscité une levée de bouclier. Certains internautes ont estimé que se moquer d'une si jeune personne, atteinte d'une forme légère d'autisme, n'était pas pertinent, bien que la principale intéressée ait elle-même "aimé" le tweet présentant sa marionnette.  

« Je ne cherche pas à offenser réellement les gens » avec cette série « un peu fantaisiste et absurde », a déclaré lors de l'avant-première son auteur principal Jeff Westbrook, célèbre pour son travail dans « The Simpsons » et de « Futurama », qui espère qu'elle sera perçue comme « une satire plutôt qu'une (moquerie) cruelle ».  

« Je ne trouve pas ce que nous faisons offensant », a lui jugé Roger Law. « Je trouve certaines des personnes que nous attaquons beaucoup plus offensantes ».

« Titiller les corrompus »

Dans le show des années 1980, les politiciens occupaient déjà le devant de la scène, de la Première ministre britannique Margaret Thatcher -qui traitait ses ministres de légumes- au président américain Ronald Reagan, sans cerveau et dont le doigt trainait bien trop près du bouton nucléaire. 

Le programme avait permis à des politiciens moins expérimentés de se faire connaître du grand public, même si leurs marionnettes ont parfois laissé une image plus impérissable qu'eux-mêmes: l'ancien Premier ministre John Major restera ainsi pour beaucoup de Britanniques cette figure grise qui aimait les petits pois.

Le show présentait aussi d'autres types de célébrités, du footballeur Paul Gascoigne, montré sans cesse en pleurs, à la famille royale britannique, avec une Reine mère un peu portée sur le gin. 

Le tout avec un humour s'inscrivant dans une longue histoire de la satire politique, a estimé Lucy Delap, maître de conférences en histoire à l'université de Cambridge. « Cela a donné plateforme satirique à une société profondément divisée -- par des politiques néolibérales, la fermeture des mines de charbon, le racisme de la police et les armes nucléaires ». 

Interrogée pour savoir si le show rencontrera en 2020 le succès escompté, elle a jugé : « Spitting Image était nécessaire pour titiller les pompeux, les bigots et les corrompus, et ce besoin est tout aussi pressant aujourd'hui ».


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.