Colombie: la justice ordonne de mieux protéger les ex-guérilleros des FARC

Selon les autorités, des dissidents des FARC ayant repris les armes et divers groupes armés rivaux sont responsables des assassinats des ex-guérilleros. (Capture d'écran, YouTube / AFP)
Selon les autorités, des dissidents des FARC ayant repris les armes et divers groupes armés rivaux sont responsables des assassinats des ex-guérilleros. (Capture d'écran, YouTube / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 29 janvier 2022

Colombie: la justice ordonne de mieux protéger les ex-guérilleros des FARC

  • Près de 300 ex-combattants de cette guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie ont été assassinés depuis l'accord de paix historique signé en 2016 avec le gouvernement
  • La Cour constitutionnelle a estimé que les «droits fondamentaux à la vie, à l'intégrité personnelle et à la paix» des anciens rebelles avaient «été ignorés» par l'Etat colombien

BOGOTÁ : La justice colombienne a ordonné au gouvernement de mieux protéger les anciens guérilleros des FARC, signataires de l'accord de paix de 2016 et cibles depuis lors de nombreux assassinats.

Dans un jugement rendu public vendredi, la Cour constitutionnelle a estimé que les "droits fondamentaux à la vie, à l'intégrité personnelle et à la paix" des anciens rebelles avaient "été ignorés" par l'Etat colombien.

Près de 300 ex-combattants de cette guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie ont été assassinés depuis l'accord de paix historique signé en 2016 avec le gouvernement.

Compte tenu "du nombre élevé de signataires de l'accord de paix qui ont été victimes d'homicides et du faible niveau d'application des (...) garanties de sécurité pour les démobilisés, la Cour a également décidé de déclarer l'état de fait inconstitutionnel", a annoncé la juge Cristina Pardo dans une présentation virtuelle de l'arrêt.

Ce mécanisme est activé en cas de violations graves des droits fondamentaux et d'incapacité avérée de l'Etat à protéger les victimes.

"Cette décision de la Cour est la preuve que le gouvernement a ignoré les normes constitutionnelles. La +paix dans la légalité+ (le slogan gouvernemental pour son interprétation de la mise en oeuvre de l'accord) est un mensonge qui a coûté la vie à plus de 300 signataires de la paix", a écrit sur Twitter Pasteur Alape, le leader du parti de gauche Comunes, né de l'accord de paix et issu des ex-FARC.

La Cour constitutionnelle a ordonné au gouvernement d'"adopter des mesures qui lui permettent de respecter de manière globale, coordonnée et articulée les garanties de sécurité prévues par l'accord de paix", a expliqué la juge Pardo.

La décision prévoit la création d'une Chambre spéciale de contrôle au sein de la Cour pour vérifier le respect des ordonnances émises dans son arrêt de vendredi.

Elle a également demandé à l'Unité de protection nationale, organe étatique chargé des dispositifs et escortes de sécurité pour les personnes menacées, de réévaluer le risque encouru par les ex-guérilleros et de prendre de nouvelles mesures pour les protéger.

L'un des principaux conseillers à la présidence colombienne, Emilio Archila, a critiqué la décision, s'engageant cependant à la respecter.

"Je ne suis vraiment pas d'accord pour dire que les conditions sont réunies pour déclarer un état d'inconstitutionnalité", a commenté M. Archila sur une radio locale.

Le gouvernement du président conservateur Ivan Duque est très critique sur l'accord signé en 2016 par son prédécesseur, Juan Manuel Santos, avec ce qui était autrefois la guérilla la plus puissante des Amériques.

Au pouvoir depuis 2018, le président Duque a tenté sans succès de réformer ce pacte de paix via le Parlement, critiquant en particulier le système de justice spéciale qui enquête sur les crimes commis pendant le conflit de près de six décennies.

Les FARC ont été dissoutes et désarmées, pour créer leur parti Comunes, aujourd'hui politiquement très faible.

Selon les autorités, des dissidents des FARC ayant repris les armes et divers groupes armés rivaux sont responsables des assassinats des ex-guérilleros.

Dans un communiqué vendredi, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont quant à eux "réitéré leur préoccupation face aux menaces, attaques et assassinats persistants contre les anciens membres des FARC qui ont déposé les armes en tant que participants au processus de paix, ainsi que contre les leaders communautaires et sociaux".


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Short Url
  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".