Selon l'ONU, 2 000 enfants yéménites recrutés par les Houthis sont morts au combat

Des enfants recrutés par les Houthis soutenus par l'Iran pour combattre sont morts au combat, selon un rapport de l'ONU. (Photo, AFP /Archives)
Des enfants recrutés par les Houthis soutenus par l'Iran pour combattre sont morts au combat, selon un rapport de l'ONU. (Photo, AFP /Archives)
Des enfants recrutés par les Houthis soutenus par l'Iran pour combattre sont morts au combat, selon un rapport de l'ONU. (Photo, AFP /Archives)
Des enfants recrutés par les Houthis soutenus par l'Iran pour combattre sont morts au combat, selon un rapport de l'ONU. (Photo, AFP /Archives)
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

Selon l'ONU, 2 000 enfants yéménites recrutés par les Houthis sont morts au combat

  • Les experts ont affirmé avoir documenté 10 cas où des enfants ont été emmenés au combat après avoir été informés qu'ils seraient inscrits à des cours culturels
  • Le panel d'experts a également mentionné que les Houthis ont poursuivi leurs attaques aériennes et maritimes en Arabie saoudite

NATIONS UNIES : Des experts de l'ONU ont déclaré dans un nouveau rapport que près de 2 000 enfants recrutés par la milice houthie du Yémen sont morts dans les champs de bataille entre janvier 2020 et mai 2021, et que la milice soutenue par l'Iran continue d'organiser des camps et des cours encourageant les jeunes à se battre.

Dans leur rapport au Conseil de sécurité de l'ONU diffusé samedi, les experts ont signalé avoir enquêté sur des camps d'été dans des écoles et une mosquée où les Houthis ont diffusé leur idéologie et cherché à recruter des enfants combattant dans la guerre de sept ans contre le gouvernement internationalement reconnu du Yémen, qui est soutenu par la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite.

«Les enfants ont pour instruction de crier le slogan houthi «mort à l'Amérique, mort à Israël, maudissez les Juifs, victoire à l'islam», a révélé le panel d'experts composé de quatre membres. «Dans un camp, des enfants aussi jeunes que 7 ans ont appris à nettoyer les armes et à éviter les roquettes».

Les experts ont indiqué avoir documenté 10 cas où des enfants ont été emmenés au combat après avoir été informés qu'ils seraient inscrits à des cours culturels ou suivaient déjà de tels cours, neuf cas où une aide humanitaire a été fournie ou refusée aux familles «uniquement sur la base de la participation de leurs enfants aux combats ou aux enseignants sur la base de la question de savoir s'ils enseignaient le programme houthi», et un cas de violence sexuelle commis contre un enfant qui avait suivi une formation militaire.

Les experts ont affirmé avoir reçu une liste de 1 406 enfants recrutés par les Houthis qui sont morts sur le champ de bataille en 2020 et une liste de 562 enfants recrutés par les Houthis qui sont morts sur le champ de bataille entre janvier et mai 2021.

« Ces enfants étaient âgés de 10 à 17 ans», ont indiqué les experts, et «un grand nombre» d'entre eux ont été tués à Amran, Dhamar, Hajjah, Hodeida, Ibb, Saada et Sanaa.

Le Yémen est plongé dans la guerre civile depuis 2014, lorsque les Houthis ont pris Sanaa, la capitale, et une grande partie du nord du pays, forçant le gouvernement à fuir vers le sud, puis vers l'Arabie saoudite. Cela a conduit à la formation d'une coalition d'États arabes, désormais appelée la Coalition pour rétablir la légitimité au Yémen, en 2015, qui cherche à restituer le gouvernement au pouvoir.

Ce conflit a créé la pire crise humanitaire au monde, laissant des millions de personnes souffrir de pénuries alimentaires et de soins médicaux et poussant le pays au bord de la famine.

Ces dernières semaines, le déplacement des lignes de front sur le terrain a entraîné une escalade des attaques à la suite des gains des forces pro-gouvernementales dans la province contestée de Marib, que les Houthis tentent de prendre depuis plus d'un an. Les frappes aériennes de la coalition se sont survenues après deux attaques Houthies à l'intérieur des Émirats arabes unis à l'aide de missiles et de drones, tuant trois personnes près de l'aéroport international d'Abou Dhabi. 

Le panel d'experts a déclaré que les Houthis ont poursuivi leurs attaques aériennes et maritimes contre l'Arabie saoudite, les cibles proches de la frontière étant les plus à risque et étant généralement attaquées plusieurs fois par semaine avec une série de drones sans pilote et de roquettes d'artillerie à courte portée. Mais les rebelles continuent aussi de frapper moins fréquemment au plus profond de l'Arabie saoudite en utilisant des drones de longue portée ainsi que des missiles de croisière et balistiques, ont-ils ajouté.

Les experts ont indiqué qu’en mer Rouge, des engins explosifs improvisés transportés par voie maritime ont été utilisés pour attaquer des navires commerciaux amarrés dans des ports saoudiens, dans certains cas à plus de 1 000 kilomètres des côtes yéménites.

«Il semble presque certain que ces appareils ont été lancés à partir d'un «vaisseau-mère», qui aurait remorqué les appareils pendant la majeure partie du voyage», ont-ils expliqué.

«Le but de ces attaques était principalement politique, c'est-à-dire que les Houthis veulent pousser Riyad à accepter un règlement politique qui leur serait bénéfique», ont souligné les experts. «Cela contraste fortement avec l'utilisation de missiles et des drones au Yémen, dont le but est souvent d'atteindre une létalité maximale».

Le rapport de 303 pages a dévoilé que les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme sont «la norme plutôt que l'exception» dans le conflit yéménite, citant les arrestations et les détentions arbitraires, les disparitions forcées, la torture et les mauvais traitements «commis par toutes les parties».

Les migrants continuent d'être particulièrement vulnérables aux abus et aux violations des droits humains, ont révélé les experts, et dans les zones contrôlées par les Houthis, la détention et le système judiciaire sont utilisés «pour réprimer toute opposition ou dissidence perçue, en particulier par les journalistes, les femmes et les minorités religieuses».

Le rapport annuel de l'ONU, couvrant l'année jusqu'au 5 décembre 2021, a indiqué que les Houthis et les forces paramilitaires qui leur sont fidèles continuent de violer l'embargo sur les armes de l'ONU.

«La plupart des drones, d'engins explosifs maritimes improvisés et de roquettes à courte portée sont assemblés dans des zones contrôlées par les Houthis en utilisant des matériaux disponibles localement, ainsi que des composants commerciaux, tels que des moteurs et des composants électroniques, qui proviennent de l'étranger en utilisant un réseau complexe d'intermédiaires en Europe, au Moyen-Orient et en Asie», a éclairci le panel.

Les experts ont soutenu que les preuves montrent que des composants d'armes et d'autres équipements militaires «continuent d'être fournis par voie terrestre aux forces houthies par des individus et des entités basés à Oman». 

Oman, qui borde le Yémen, reste neutre dans la guerre et il est le seul pays de la région autre que l'Iran à entretenir des relations avec les Houthis. 

Les États-Unis et l'Arabie saoudite ont accusé l'Iran de fournir des armes aux Houthis en violation de l'embargo sur les armes. Les experts ont signalé la saisie de certaines armes de fabrication iranienne, mais Téhéran nie toute implication dans la fourniture d'armes aux Houthis. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".