Un an après le coup d'Etat en Birmanie, Washington et l'ONU accroissent la pression sur la junte

Sur cette photo d'archive prise le 10 décembre 2019, des personnes participent à un rassemblement de soutien à l' ex conseillère d'État du Myanmar Aung San Suu Kyi, alors qu'elle se prépare à défendre le Myanmar devant la Cour internationale de justice de La Haye contre les accusations de génocide contre les musulmans rohingyas, à Rangoon. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 10 décembre 2019, des personnes participent à un rassemblement de soutien à l' ex conseillère d'État du Myanmar Aung San Suu Kyi, alors qu'elle se prépare à défendre le Myanmar devant la Cour internationale de justice de La Haye contre les accusations de génocide contre les musulmans rohingyas, à Rangoon. (AFP)
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Publié le Mardi 01 février 2022

Un an après le coup d'Etat en Birmanie, Washington et l'ONU accroissent la pression sur la junte

  • Les Etats-Unis ont de leur côté imposé des sanctions financières à sept personnes et deux entités «liées au régime militaire de Birmanie» pour l'anniversaire du coup d'Etat
  • «La justice internationale a la mémoire très longue et, un jour, les auteurs des crimes internationaux les plus graves commis en Birmanie devront rendre des comptes», a dit Koumjian

WASHINGTON: Sanctions de Washington et de Londres, enquête de l'ONU pour "crimes contre l'humanité": la communauté internationale a accru lundi la pression sur la junte birmane, un an après le coup d'Etat qui l'a vue prendre le pouvoir.


"Tragiquement, les informations reçues au cours de l'année dernière suggèrent que bien plus de mille personnes ont été tuées dans des circonstances pouvant être qualifiées de crimes contre l'humanité ou de crimes de guerre", a dit Nicholas Koumjian, à la tête du Mécanisme onusien d'enquête indépendant pour la Birmanie, dans un communiqué.


Créé par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en septembre 2018, ce mécanisme d'enquête a constitué des dossiers en vue de faciliter des procédures pénales.


"Ceux qui envisagent de commettre des crimes doivent savoir que les crimes internationaux graves sont imprescriptibles", a souligné Nicholas Koumjian. 


"La justice internationale a la mémoire très longue et, un jour, les auteurs des crimes internationaux les plus graves commis en Birmanie devront rendre des comptes", a-t-il averti.


Les Etats-Unis ont de leur côté imposé des sanctions financières à sept personnes et deux entités "liées au régime militaire de Birmanie" pour l'anniversaire du coup d'Etat du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi.


Parmi les personnes visées par ces sanctions, prises en coordination avec le Royaume-Uni et le Canada, figurent les plus hauts responsables judiciaires du pays, le procureur général Thida Oo, le président de la Cour suprême Tun Tun Oo et le chef de la commission anti-corruption Tin Oo, selon un communiqué du Trésor américain.


Quatre autres personnes et deux entités accusées de soutenir financièrement la junte, notamment par la fourniture d'armes et d'équipements, sont également visées par ces sanctions.

«Pas oublié»
"Tant que le régime privera le peuple de Birmanie de sa voix démocratique, nous le ferons payer aux militaires et à leurs partisans", a mis en garde le président américain Joe Biden dans un communiqué.


"Je dis au peuple birman: nous n'avons pas oublié votre combat et nous continuerons à soutenir votre courageuse détermination à apporter la démocratie et l'Etat de droit dans votre pays", a-t-il déclaré.


Londres "défendra toujours le droit à la liberté, la démocratie et l'Etat de droit. Comme d'autres nations qui partagent les mêmes valeurs, nous ferons rendre des comptes à ce régime brutal et oppressif", a promis de son côté dans un communiqué la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.


Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d'Etat qui a mis fin à une décennie de transition démocratique.


La prix Nobel de la paix vient d'être inculpée, accusée d'avoir fait pression sur la commission électorale lors des législatives de 2020, qui avait vu la victoire écrasante de la LND. 


Elle a déjà été récemment condamnée à six ans de détention et risque au total des décennies de prison au terme de son procès.


Un an après le renversement par l'armée du gouvernement civil, les poches de rébellion se multiplient et poussent la junte à intensifier sa répression, des violences qui ont fait des dizaines de milliers de déplacés.


L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Noeleen Heyzer, a d'ailleurs plaidé lundi pour la tenue prochaine d'une "réunion humanitaire" avec "la plupart des parties prenantes" au conflit en cours en Birmanie.


"Fin 2021, plus de 320 000 personnes étaient toujours déplacées à l'intérieur du pays. Depuis, le nombre a atteint plus de 400 000. Cela s'ajoute aux 340 000 personnes qui étaient déjà déplacées avant le 1er février 2021", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse virtuelle.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.