Covid: le Danemark tente à nouveau le retour «à la vie d'avant»

Après une première tentative de deux mois entre septembre et novembre, masques, passe sanitaire et ouvertures réduites des bars et des restaurants vont redevenir de l'histoire ancienne dans le royaume nordique. (AFP)
Après une première tentative de deux mois entre septembre et novembre, masques, passe sanitaire et ouvertures réduites des bars et des restaurants vont redevenir de l'histoire ancienne dans le royaume nordique. (AFP)
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Publié le Mardi 01 février 2022

Covid: le Danemark tente à nouveau le retour «à la vie d'avant»

  • Après deux ans de pandémie, cette stratégie est soutenue par la majorité du pays. 64% des Danois ont confiance dans la politique sanitaire du gouvernement, selon un sondage
  • De très rares restrictions restent en vigueur à l'entrée dans le pays, seulement pour les voyageurs non vaccinés arrivant d'un pays en dehors de l'espace Schengen

COPENHAGUE: En dépit de l'omniprésence de Covid-19, le Danemark devient mardi le premier pays de l'Union européenne à lever toutes ses restrictions, s'estimant en mesure de le faire grâce à sa forte couverture vaccinale et à la moindre sévérité du variant Omicron.


Après une première tentative de deux mois entre septembre et novembre, masques, passe sanitaire et ouvertures réduites des bars et des restaurants vont redevenir de l'histoire ancienne dans le royaume nordique.


"Je suis très contente que ça finisse demain. C'est bien pour la vie en ville, la vie nocturne, juste pouvoir être dehors plus longtemps", confiait lundi à l'AFP Thea Skovgaard, une lycéenne de 17 ans.


Les boîtes de nuit rouvrent mardi, les jauges disparaissent aussi. De très rares restrictions restent en vigueur à l'entrée dans le pays, seulement pour les voyageurs non vaccinés arrivant d'un pays en dehors de l'espace Schengen.


Un assouplissement quasi total qui intervient alors que les nouveaux cas au Danemark avoisinent chaque jour les 40 000 à 50 000. Soit un niveau record de presque 1% des 5,8 millions d'habitants du pays scandinave.


"Nous avons un nombre extrêmement élevé d'adultes vaccinés avec trois doses, c'est notre secret", explique l'épidémiologiste Lone Simonsen, professeure à l'Université de Roskilde près de Copenhague.


Plus de 60% des Danois a reçu une dose de rappel --contre un peu moins de 45% dans le reste de l'Union européenne. En incluant les récents cas de Covid, les autorités sanitaires estiment que 80% de la population est protégée contre les formes graves.


"Avec Omicron, qui n'est pas une maladie grave pour les vaccinés, nous pensons qu'il est raisonnable de lever les restrictions", poursuit Mme Simonsen.


La circulation du variant devrait aussi déboucher sur une immunité plus durable, permettant de mieux encaisser de futures vagues, estime l'universitaire.


Après deux ans de pandémie, cette stratégie est soutenue par la majorité du pays. 64% des Danois ont confiance dans la politique sanitaire du gouvernement, selon un sondage publié lundi par le quotidien Politiken.

Responsabiliser 
C'est le moment pour chacun de prendre ses responsabilités, avance pour sa part Mme Simonsen.


"Sans passe sanitaire, il y a un changement de responsabilité: les Danois utilisent de plus en plus les auto-tests à l'heure où le nombre d'antigénique disponibles décroit. De cette manière les personnes symptomatiques sauront si elles sont infectées et pourront rester à la maison le cas échéant", affirme l'épidémiologiste.


Il reste encore "recommandé" de s'isoler pendant quatre jours en cas de test positif, selon l'Agence nationale de santé, mais les cas contacts ne sont plus contraints à aucune quarantaine.


Le port du masque et le passe sanitaire restent également conseillés pour les visites à l'hôpital.


Optimistes, les autorités ne tablent pas sur de nouvelles fermetures mais prônent la prudence. 


"On ne peut pas donner de garanties quand il s'agit de biologie", a reconnu la cheffe du gouvernement, Mette Frederiksen, qui avait annoncé la semaine dernière ce retour "à la vie d'avant".


"C'est vraiment agréable que ça s'arrête mais est-ce qu'on va toujours vivre sans restrictions maintenant? J'en doute", reconnaît Cille Hjort, vendeuse dans un fast-food, impatiente d'entendre ses clients parler sans masque.


Ce n'est pas la première fois que le royaume scandinave fait le pari du retour à la normalité. Le 10 septembre, le Danemark avait levé les restrictions avant de réintroduire le passe sanitaire début novembre.


Fermés juste avant Noël, musées, cinémas et salles de spectacles avaient pu rouvrir début janvier.


Face à un niveau d'hospitalisations en soins intensifs plus faible que lors des vagues précédentes, plusieurs pays européens comme la France ou le Royaume-Uni ont annoncé un allègement considérable ou la levée de l'essentiel de leurs restrictions, malgré des niveaux de cas très élevés.


"Après deux ans de pandémie, les populations dans la plupart des pays ont atteint des niveaux d'immunité élevé, que ce soit grâce au vaccin ou naturellement. C'est comme ça que ça finit si l'on juge à partir de ce qu'on a vu lors des pandémies par le passé", conclut Mme Simonsen.


A l'échelle européenne, l'OMS estime que 73% de la population aurait contracté la Covid depuis début 2020.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.