Santé connectée: la technologie désengorge les hôpitaux

Intérieur d'un casque montré lors d’une démonstration de l'iSyncWave de Medisync pour la surveillance numérique de la santé du cerveau avec la cartographie cérébrale par IA et la thérapie LED lors d'un événement médiatique pour le CES 2022 au Mandalay Bay Convention Center en janvier 3, 2022 à Las Vegas, Nevada. (Ethan Miller/Getty Images/AFP
Intérieur d'un casque montré lors d’une démonstration de l'iSyncWave de Medisync pour la surveillance numérique de la santé du cerveau avec la cartographie cérébrale par IA et la thérapie LED lors d'un événement médiatique pour le CES 2022 au Mandalay Bay Convention Center en janvier 3, 2022 à Las Vegas, Nevada. (Ethan Miller/Getty Images/AFP
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Publié le Mardi 01 février 2022

Santé connectée: la technologie désengorge les hôpitaux

  • «Plutôt que de garder les patients longtemps hospitalisés, on peut les suivre à domicile», souligne le pneumologue Jean-Claude Cornu
  • Depuis une dizaine d'années, l'émergence des nouvelles technologies a permis le développement de centaines de start-ups de santé à travers le monde

PARIS : Tous les jours, à l'hôpital de Verdun, le docteur Cornu vérifie les données envoyées via les bracelets connectés de ses patients Covid, rentrés chez eux: ici, comme pour de nombreuses applications, la santé numérique est déjà une réalité.

Ce bracelet -développé par la start-up Biosency- indique diverses données de santé à l'équipe soignante, dont le taux de saturation en oxygène, une information essentielle chez les patients du Covid qui sont encore placés sous oxygénothérapie.

«Plutôt que de garder les patients longtemps hospitalisés, on peut les suivre à domicile», souligne le pneumologue Jean-Claude Cornu, qui participait déjà à un essai avec cette start-up dans le domaine de la BPCO, une maladie respiratoire chronique. «Ce système présente un intérêt essentiel quand on a un service bondé».

Jusqu'à la pandémie, la santé connectée n'était qu'un concept relativement vague pour le grand public. Mais le Covid a changé la donne, et consulter un médecin situé parfois à l'autre bout de la France est devenu une pratique plus courante.

Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Covidom, application en ligne, a permis de suivre à domicile des dizaines de milliers de patients porteurs du Covid-19. Sans oublier la plateforme gouvernementale Sidep, qui permet d'obtenir les résultats des tests de dépistage Covid en ligne, rappelle William Rolland, spécialiste e-santé pour le Snitem, le syndical professionnel du secteur du dispositif médical.

«Le Sidep a été réalisé en six mois. La crise a été un accélérateur», dit-il, estimant que la France a rattrapé son retard en matière de santé numérique.

Depuis une dizaine d'années, l'émergence des nouvelles technologies a permis le développement de centaines de start-ups de santé à travers le monde. Que ce soit pour du télésuivi, de la téléconsultation, sans oublier l'immense champ de l'intelligence artificielle, qui aide déjà au développement des médicaments du futur. Au point que le gouvernement en a fait une priorité, annonçant en octobre 650 millions d'euros d'investissements dans une stratégie d'accélération du numérique.

Par ailleurs, Mon espace santé, sorte de carnet de santé numérique, verra officiellement le jour jeudi.

- Marché gigantesque -

Le marché est énorme. Selon une étude du cabinet Frost & Sullivan, il pourrait atteindre 235 milliards de dollars en 2023. Pour la France, une étude du cabinet McKinsey a estimé que le potentiel de création de valeur pourrait atteindre 22 milliards d'euros par an.

De quoi attiser les appétits des mastodontes: Apple s'est lancé il y a des années, notamment via son Apple watch. Amazon n'est pas en reste, avec une filiale de téléconsultation, tandis qu'Alphabet, maison mère de Google, développe Verily, une filiale des sciences de la vie.

En France, cette évolution est désormais inscrite dans la loi: depuis le 1er janvier, la télésurveillance est remboursée par la Sécurité sociale.

«Il y a des acheteurs industriels, les hôpitaux ont besoin de ce type de solutions, et les agences réglementaires sont prêtes à poser des référentiels rapidement pour qu'il n'y ait pas de perte de temps. On sent que la France se met dans ce mouvement», observe Chahra Louafi, directrice d'investissement spécialisée dans la santé pour Bpifrance.

Mais encore faut-il avoir des soignants pour analyser les données. «On a eu de la chance d'avoir une infirmière chargée de ce poste, avec le soutien de l'Agence régionale de santé», reconnaît le docteur Cornu, depuis l'hôpital de Verdun.

Surtout, la question de la confidentialité est essentielle. Comment être sûr que ses données restent sécurisées ? Il existe en France et en Europe plusieurs dispositions légales, explique Laurence Huin, avocate en santé numérique au cabinet Houdart & associés. Que ce soit via le règlement européen sur la protection des données RGPD, la loi Informatique et Libertés de 1978, ou le code de la santé publique.

«Les règles sont là, mais se pose l'enjeu de la lisibilité par tous des mentions d'information», souligne-t-elle toutefois.

Sans oublier que si l'hébergement des données de santé est étroitement encadré, une société hébergeuse certifiée peut néanmoins être soumise à des lois extraterritoriales, ajoute Me Huin.

En France, le «Health data hub», le gigantesque entrepôt de données de santé constitué à des fins de recherche médicale, a été très critiqué sur ce point, car l'hébergeur n'est autre que Microsoft. Le gouvernement s'est engagé à ce que la plateforme revienne chez un fournisseur cloud européen.

Pompe à insuline, pacemaker connecté... Les patients ont besoin d'informations

La santé numérique offre l'accès à des soins mieux adaptés, mais elle demande une adaptation des pratiques, juge Philippe Emery, président d'Abbott France, dans un entretien. 

Comment fonctionne concrètement la télésurveillance pour les patients?

Chez Abbott, nous sommes présents dans la télésurveillance des personnes diabétiques, mais aussi dans les prothèses implantables cardiaques, les défibrillateurs et les pacemakers. Ce sont deux usages différents. Pour le diabète, le patient a un capteur posé sur la face postérieure du bras, qui mesure en continu le taux de glucose. Si le patient accepte de répliquer ses données dans notre cloud, elles sont alors chargées automatiquement puis transmises au médecin, qui les reçoit en temps réel. Ce n'est pas un système de gestion des urgences, mais cela permet d'adapter la relation entre le patient et le médecin en fonction des résultats du patient. Si les résultats sont mauvais, le patient verra davantage le médecin que s'ils sont bons. L'utilisateur du capteur peut aussi partager ses données avec un proche. Ainsi, les parents peuvent voir les résultats en temps réel sur leur téléphone quand leur enfant est à l'école. Pour les prothèses cardiaques, c'est un système de transmission Bluetooth sur tous les dispositifs. Dans ce cas, en cas d'alerte au niveau cardiaque, le système se déclenche et le médecin est prévenu.

D'ici quelques mois, nous serons présents aussi dans la neuromodulation pour le traitement des douleurs chroniques et de la maladie de Parkinson, avec des dispositifs d'électrodes implantables, qui pourront être paramétrés à distance.

Cela pose la question de la sécurité de ces données?

Quand on parle de e-santé, de télémédecine, on pense au piratage des données, aux hackeurs. Nous avons chez Abbott une équipe spécialisée qui configure les systèmes et qui s'assure que les normes les plus rigoureuses sont en place, avec des signaux cryptés pour le Bluetooth par exemple.

La télémédecine demande une adaptation assez poussée: l'adaptation de la pratique des médecins et l'information des patients. On parle de fracture numérique dans la population française et cette fracture existe aussi au niveau des professionnels de santé. Cela demande un temps d'adaptation et de l'information éclairée. En médecine, se pose toujours la question du bénéfice-risque. Ici, il n'y a pas vraiment de risque, mais il faut accepter que ses données partent dans un cloud et que le médecin dispose de ces données à l'autre bout de la France.

Comment se positionne la France en terme de santé numérique?

En France, on était très bien préparés, notamment sur les questions de sécurité des données. Le règlement européen RGPD reprend ainsi ce qui était déjà mis en place par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). La France a déjà une culture avancée d'un droit qui protège les données des personnes.

Quant à la prise en charge du télésuivi, il y a eu un cadre d'expérimentation, appelé Etapes (expérimentations de télémédecine pour l'amélioration des parcours en santé, ndlr), qui s'est achevé en 2021. Désormais, c'est entré dans le droit commun et les autorités définissent actuellement les cadres techniques et les tarifs pour la prise en charge.

La France est très en avance par rapport à cela, et même par rapport aux Etats-Unis, grâce à son système de santé universel.

Les mille et un visages de la santé numérique

La santé numérique a déjà commencé à changer la donne pour les patients. Mais de quoi parle-t-on? Petit passage en revue de diverses applications parmi l'immense champ ouvert par les nouvelles technologies.

- La téléconsultation:

C'est la révélation de la pandémie. Si jusqu'ici, peu de patients privilégiaient les rendez-vous avec leur généraliste par vidéo, le Covid a rebattu les cartes, et la téléconsultation a explosé. L'Assurance maladie a ainsi remboursé 12 millions de téléconsultations l'an dernier et 19 millions en 2020, contre moins de 300.000 en 2018-19. Parmi les acteurs, Doctolib notamment, mais aussi Livi, qui vient d'ailleurs de lancer cinq nouvelles spécialités. Des pharmacies qui offrent une mini-cabine de consultation - équipée en appareils de mesures - aux consultations en ophtalmologie à distance, les dispositifs peuvent s'avérer utiles dans les déserts médicaux.

- La formation médicale:

Apprendre à faire un diagnostic, à reproduire un geste chirurgical, voire à donner naissance: le numérique apporte de nouvelles possibilités de formation en 3D aux étudiants en médecine, ou aux professionnels qui veulent acquérir de nouvelles connaissances. En France, des entreprises de logiciels proposent ainsi des plateformes digitales qui reproduisent des cas cliniques. La mise en situation se fait parfois avec un casque de réalité virtuelle: une solution déjà utilisée par des facultés de médecine et écoles d'infirmiers ou de sages-femmes.

- La chirurgie augmentée:

Des interventions chirurgicales réalisées à l'aide du numérique: c'est possible depuis quelques années, la première opération de ce type ayant eu lieu en 2017 pour la France. Les lunettes connectées permettent au chirurgien de préparer son opération en amont. Elles permettent aussi de visualiser par hologramme des données médicales sur le patient durant l'opération. Ou encore d'apporter en temps réel l'aide d'un autre spécialiste, qui peut être situé à l'autre bout du monde. Sans oublier les robots, actionnés à distance par le chirurgien.

- L'aide au diagnostic:

Il y a déjà la possibilité pour les médecins de se réunir virtuellement autour d'un patient pour établir un diagnostic et décider du traitement.

En outre, les outils même du diagnostic sont en pleine transformation grâce aux algorithmes. L'intelligence artificielle est mise à bon usage: nourris de milliers de cas, des systèmes d'intelligence (deep learning) vont par exemple apprendre à détecter des lésions cancéreuses ou d'autres maladies.

Aux Etats-Unis, la FDA a ainsi approuvé IDx-DR Technologies, un algorithme de diagnostic de la rétinopathie diabétique, qui analyse les photos du fond d'oeil sans intervention d'un médecin.

- Le télésuivi:

Montre, bracelet ou capteur connectés... Que ce soit pour accompagner des patients souffrant de cancers, de maladie mentale, d'endométriose, les start-ups ne cessent de se créer et parviennent à lever des fonds, tandis que les groupes installés se mettent eux aussi à inclure des solutions numériques.

Désormais, certains pacemakers sont même connectés. Le patient se voit alors doté d'un boîtier, comme un téléphone, et ses données sont envoyées au cardiologue. Dans le cas du diabète, cela a donné le jour à un "pancréas artificiel", un dispositif en circuit fermé qui combine trois dispositifs. D'abord, un dispositif de mesure continue du glucose, qui peut être posé comme un patch sur la peau. Ensuite, une pompe à insuline externe, elle aussi apposée sur la peau. Enfin, un terminal hébergeant les algorithmes qui adaptent le débit de la pompe à insuline: un changement d'ère pour les patients.

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.