Le traitement israélien des Palestiniens qualifié de mécanismes de l'apartheid

La démolition de propriétés palestiniennes, ainsi que l'intimidation et les mécanismes juridiques, sont régulièrement utilisés pour créer des conditions de vie défavorables et expulser les gens de leurs terres. (Photo, AFP)
La démolition de propriétés palestiniennes, ainsi que l'intimidation et les mécanismes juridiques, sont régulièrement utilisés pour créer des conditions de vie défavorables et expulser les gens de leurs terres. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Le traitement israélien des Palestiniens qualifié de mécanismes de l'apartheid

  • Un rapport d'Amnesty International dénonce les systèmes juridiques, militaires et géographiques de dépossession des Palestiniens
  • Amnesty n'arrêtera pas de faire campagne pour demander des comptes à Israël, affirme le chef du bureau de Jérusalem de l’organisation à Arab News

LONDRES: Le traitement du peuple palestinien par Israël est une étude des mécanismes et des politiques par lesquels les systèmes d'apartheid opèrent et reproduisent l'oppression, selon un nouveau rapport d'Amnesty International. 

Dans son rapport, publié mardi, l’organisation de défense des droits de l'homme affirme qu’un nombre croissant d’éléments suggérent que ces mécanismes juridiques, techniques et militaristes sont des crimes dignes de poursuites devant la Cour pénale internationale.

Un régime d'apartheid, par définition, renforce, enrichit et encourage systématiquement un groupe ethnique au détriment direct d'un autre. En Afrique du Sud, de 1948 jusqu'au début des années 1990, ce sont les Blancs qui ont progressé au détriment des Noirs.

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Le rapport de 280 pages d'Amnesty présente une multitude d'allégations contre Israël. (Photo, AFP)

Selon Amnesty, en Israël et en Palestine, ce sont les Israéliens juifs qui bénéficient de l'oppression systémique des Arabes.

Le rapport d'Amnesty constate que «les saisies massives de terres et de biens palestiniens, les homicides illégaux, les transferts forcés, les restrictions drastiques de mouvement et le déni de la nationalité et de la citoyenneté des Palestiniens sont tous des éléments d'un système qui équivaut à de l'apartheid en vertu du droit international».

En tant que terme juridique, le mot apartheid est défini comme «un régime institutionnalisé d'oppression et de domination d'un groupe racial sur un autre». Il a été considéré comme un crime contre l'humanité en vertu de la Convention internationale de 1973 sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid, la «Convention sur l'apartheid», puis, plus tard, du Statut de Rome de la Cour pénale internationale de 1998.

Bien qu'Israël ait signé le Statut de Rome de 1998, sans jamais le ratifier, Amnesty a documenté de nombreuses preuves que l'État israélien pratique désormais l'apartheid au sens juridique, ouvrant potentiellement la porte à des poursuites devant la CPI.

Le rapport de 280 pages d'Amnesty présente une multitude d'allégations contre Israël. L'une des plus flagrantes et des plus répandues est le déplacement forcé du peuple palestinien, que ce soit par la démolition de maisons, l'intimidations, des mécanismes juridiques, ou la création de conditions de vie défavorables.

«Dans l’ensemble d’Israël et des TPO (Territoires palestiniens occupés), la destruction de maisons, de terres agricoles et d’autres biens palestiniens par Israël est intimement liée à la politique de longue date d’appropriation des terres par Israël au profit de sa population juive», indique le rapport.

«Depuis 1948, Israël a démoli des dizaines de milliers de maisons et d'autres propriétés palestiniennes dans toutes les zones sous sa juridiction et son contrôle effectif.»

Ces démolitions séparent les Palestiniens de leurs maisons ancestrales, ouvrant la porte à une plus grande domination démographique israélienne sur les Palestiniens autochtones.

«Israël a mené une politique explicite visant à établir et à maintenir une hégémonie démographique juive et à maximiser son contrôle sur les terres au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens», a expliqué Amnesty.

Ce groupe démographique dominant, les Israéliens juifs, est «unifié par un statut juridique privilégié inscrit dans le droit israélien, qui s’étend à eux par le biais des services et des protections de l’État, quel que soit l’endroit où ils résident dans les territoires sous le contrôle effectif d’Israël».

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Les restrictions de mouvement qualifiées de «draconiennes» par Amnesty rappellent également de manière viscérale l'oppression à laquelle les Arabes sont quotidiennement confrontés. (Photo, AFP)

Le rapport ajoute que ces mécanismes juridiques «privilégient systématiquement les citoyens juifs en droit et en pratique par la distribution des terres et des ressources, ce qui se traduit par leur richesse et leur bien-être relatifs au détriment des Palestiniens».

Les restrictions de mouvement qualifiées de «draconiennes» par Amnesty constituent également un rappel viscéral de l'oppression à laquelle les Arabes sont quotidiennement confrontés.

L’internet est inondé d'images de soldats et de policiers israéliens lourdement armés qui interrogent et rassemblent des masses de Palestiniens à travers des points de contrôle, beaucoup d'entre eux espérant seulement se rendre au travail ou à l’école sans encombre et à temps.

Le réseau israélien de postes de contrôle, de barrages routiers, de clôtures et d’autres structures contrôle le déplacement des Palestiniens à l’intérieur des territoires occupés et limite leurs voyages en Israël ou à l’étranger, a indiqué Amnesty, ajoutant que ces restrictions servent «de moyen de contrôle sur la terre et les personnes».

Pour les Palestiniens de Gaza, la situation est encore pire. Pour eux, «les voyages à l'étranger sont quasiment impossibles en raison du blocus illégal imposé par Israël à l’ensemble de la population de Gaza, qui constitue une forme de punition collective».

Mais malgré l'oppression qu’il subit aux mains de l'État israélien, le peuple palestinien n'a «jamais cessé de résister», a déclaré Saleh Higazi, chef du bureau d'Amnesty International à Jérusalem-Est, à Arab News.

Malgré les obstacles qui se dressent contre eux, les Palestiniens ont trouvé des moyens nouveaux et créatifs de résister à l'apartheid, a-t-il ajouté. 

Higazi a souligné la solidarité exprimée en Palestine et dans le monde lorsque les autorités ont tenté d'expulser les Palestiniens de leurs maisons à Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.

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Amnesty a documenté de nombreuses preuves que l'État israélien pratique désormais l'apartheid au sens juridique du terme. (Photo, AFP) 

En outre, une grève générale des Palestiniens de tous les territoires, intentionnellement séparés les uns des autres par Israël, a été convoquée «pour montrer qu'ils constituent un seul peuple, un seul groupe, qui s'oppose aux politiques et aux pratiques de fragmentation qu'Israël leur impose depuis sa création».

Il a ajouté: «Les Palestiniens n'ont pas cessé de résister. C'est pourquoi la réalité est malheureusement devenue plus brutale.»

Le rapport d'Amnesty a suscité une réaction furieuse de la part d'Israël. De hauts responsables ont obtenu le rapport avant sa publication et l'ont divulgué avant la date prévue de sa publication.

L’ambassade d’Israël à Londres a écrit sur Twitter: «Le rapport d’Amnesty International est une déformation honteuse de la société diversifiée et dynamique d’Israël. En tant que fière démocratie, nous avons cherché la nuance mais n'avons trouvé que mensonges et déformations.

«Ce rapport antisémite recycle des mensonges au lieu de chercher la vérité et consolide les attaques de mauvaise foi de ceux qui cherchent à diaboliser l'État d'Israël.

«Nos citoyens peuvent parler d'expérience vécue, des défis auxquels nous sommes confrontés lorsque nous essayons de créer une société meilleure, l'objectif de toute démocratie. Nous devons amplifier ces voix. Nous devons centrer les personnes qui reflètent passionnément et ouvertement la complexité et la nuance de la société israélienne, au lieu de nous concentrer sur des rapports erronés et préjudiciables qui tentent d’ôter toute légitimité d’Israël.»

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«Les Palestiniens n'ont pas cessé de résister. C'est pourquoi la réalité est malheureusement devenue plus brutale.» (Photo, AFP) 

«C'est une triste vérité que si Israël n'était pas un État juif, Amnesty n'emploierait pas de telles calomnies vicieuses à notre encontre», ajoute le communiqué. 

Higazi a rejeté avec insistance l'affirmation selon laquelle son organisation est antisémite. De telles accusations, a-t-il témoigné, ne sont «pas nouvelles» et sont depuis longtemps «instrumentalisées par Israël». 

«Ils ont utilisé de telles accusations sans fondement dans le but de détourner l'attention de ce qui doit vraiment être le centre d’intérêt: le crime contre l'humanité de l'apartheid.»

Higazi a poursuivi: «Tout État ou autorité qui commet des violations systématiques des droits de l'homme ou tout État qui impose des systèmes d'oppression équivalant au crime contre l'humanité de l'apartheid s'inquiétera que la vérité, cette vérité, soit exposée.»

Israël est «inquiet et effrayé», a ajouté Higazi. «J'espère que Tel Aviv a peur parce que nous ferons campagne avec nos partenaires afin de démanteler le système, ce qui signifie que les responsables devront rendre des comptes.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Hamas revendique des tirs de roquettes du Liban sur le nord d'Israël

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais échange quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne en soutien au mouvement islamiste palestinien. (AFP).
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais échange quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne en soutien au mouvement islamiste palestinien. (AFP).
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  • Les combattants du Hamas ont "lancé une salve de roquettes depuis le sud du Liban en direction" d'une position militaire israélienne
  • Cette salve était "en réponse aux massacres de l'ennemi sioniste (Israël)" dans les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupée

BEYROUTH: La branche armée du Hamas palestinien a revendiqué des tirs de roquettes lundi depuis le sud du Liban en direction d'une position militaire dans le nord d'Israël.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais échange quotidiennement avec l'armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne en soutien au mouvement islamiste palestinien. Des factions palestiniennes et autres groupes alliés ont également revendiqué des attaques transfrontalières depuis le Liban.

Les combattants du Hamas ont "lancé une salve de roquettes depuis le sud du Liban en direction" d'une position militaire israélienne, ont indiqué les Brigades Ezzedine al-Qassam dans un communiqué sur Telegram.

Cette salve était "en réponse aux massacres de l'ennemi sioniste (Israël)" dans les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupée.

L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'"une vingtaine de tirs avaient effectués depuis le Liban sur le territoire israélien", ajoutant avoir intercepté la plupart des roquettes et avoir frappé "l'origine du feu".

"Aucun blessé ni dégât n'a été signalé", a indiqué l'armée israélienne.

Le 21 avril, la branche armée du Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes depuis le sud du Liban vers le nord d'Israël.

Le 2 janvier, un haut responsable du mouvement palestinien, Saleh Arouri, avait été tué dans une attaque de drone imputée à Israël sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes parmi lesquelles 254 combattants du Hezbollah et 73 civils ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Au moins 11 combattants du Hamas ont été tués selon ce même décompte.

Côté israélien, 20 personnes incluant 11 soldats et neuf civils ont été tuées, selon le bilan officiel.

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées des deux côtés de la frontière.


Washington détermine que 5 unités israéliennes ont commis des abus en Cisjordanie

Des informations de presse ont notamment fait état d'accusations contre le bataillon "Netzah Yehuda", formé en grande partie de soldats ultra-orthodoxes.  Fort d'un millier d'hommes, il était stationné jusqu'en 2022 en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël. (AFP).
Des informations de presse ont notamment fait état d'accusations contre le bataillon "Netzah Yehuda", formé en grande partie de soldats ultra-orthodoxes. Fort d'un millier d'hommes, il était stationné jusqu'en 2022 en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël. (AFP).
La loi américaine, du nom d'un ancien sénateur démocrate Patrick Leahy, interdit au gouvernement d'utiliser des fonds ou d'envoyer des armes à des unités de forces de sécurité étrangères lorsqu'il existe des informations crédibles les impliquant dans des violations des droits humains. (AFP).
La loi américaine, du nom d'un ancien sénateur démocrate Patrick Leahy, interdit au gouvernement d'utiliser des fonds ou d'envoyer des armes à des unités de forces de sécurité étrangères lorsqu'il existe des informations crédibles les impliquant dans des violations des droits humains. (AFP).
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  • Des consultations se poursuivent avec le gouvernement israélien s'agissant d'une cinquième unité israélienne mise en cause
  • Des informations de presse ont notamment fait état d'accusations contre le bataillon "Netzah Yehuda", formé en grande partie de soldats ultra-orthodoxes

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont déterminé que cinq unités de sécurité israéliennes ont commis des exactions contre des Palestiniens en Cisjordanie avant l'attaque du Hamas en octobre, quatre d'entre elles ayant pris des "mesures correctives" éloignant la perspective de sanctions américaines, a indiqué lundi le département d'Etat.

Des consultations se poursuivent avec le gouvernement israélien s'agissant d'une cinquième unité israélienne mise en cause, a précisé le porte-parole adjoint du département d'Etat, Vedant Patel.

Un responsable américain a confirmé, sous couvert d'anonymat, qu'il s'agissait d'une unité de l'armée israélienne.

Des informations de presse ont notamment fait état d'accusations contre le bataillon "Netzah Yehuda", formé en grande partie de soldats ultra-orthodoxes.

Fort d'un millier d'hommes, il était stationné jusqu'en 2022 en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël.

"Après un processus minutieux, nous avons trouvé cinq unités israéliennes responsables d'actes individuels correspondant à des violations flagrantes des droits de l'homme", a déclaré à la presse le porte-parole.

"Tous ces faits se sont produits bien avant le 7 octobre et aucun n'a eu lieu à Gaza", a-t-il dit sans préciser ni les dates ni les circonstances de ces abus.

"Quatre de ces unités ont effectivement remédié à ces violations, ce que nous attendons de nos partenaires", a encore indiqué le responsable en soulignant que s'agissant de la cinquième unité, le gouvernement israélien avait "soumis" des informations complémentaires au département d'Etat.

"Nous poursuivons nos consultations et nos engagements avec le gouvernement israélien. Il a fourni des informations supplémentaires concernant cette unité, et nous continuons à avoir ces conversations", a déclaré M. Patel.

Le responsable s'est refusé à identifier ces unités et à préciser quelles avaient été les sanctions prises par Israël à leur encontre.

La loi américaine, du nom d'un ancien sénateur démocrate Patrick Leahy, interdit au gouvernement d'utiliser des fonds ou d'envoyer des armes à des unités de forces de sécurité étrangères lorsqu'il existe des informations crédibles les impliquant dans des violations des droits humains.

L'armée israélienne est mobilisée depuis plus de six mois contre le Hamas dans la bande de Gaza, dévastée par le conflit, et sur la frontière libanaise où les échanges de tirs avec le Hezbollah pro-iranien sont quasi-quotidiens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait vivement réagi il y a plusieurs jours à des informations selon lesquelles Washington pourrait imposer des sanctions à une unité de l'armée israélienne, affirmant que l'armée "ne doit pas être sanctionnée" dans les circonstances actuelles.

Le département d'Etat poursuit son évaluation quant à cette unité de l'armée israélienne et n'a pas encore pris de décision sur le fait ou non de lui interdire toute aide américaine, selon M. Patel.

L'affaire intervient alors que l'administration démocrate du président Joe Biden est sous pression d'exiger des comptes d'Israël pour sa conduite de la guerre dans la bande de Gaza, menée en représailles à l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

En pleine année électorale aux Etats-Unis, des voix se font de plus en plus nombreuses pour conditionner l'aide militaire massive des Etats-Unis à son allié israélien, et des manifestations pro-palestiniennes secouent de nombreux campus américains, notamment à l'université Columbia à New York.


Antony Blinken «espère» qu’un accord de cessez-le-feu sera conclu à Gaza

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, déclare que le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. (AFP)
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, déclare que le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. (AFP)
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  • Le secrétaire d’État réaffirme l’opposition des États-Unis à une opération militaire israélienne à Rafah lors de la réunion du WEF à Riyad
  • Ces propos interviennent au lendemain de la déclaration du président palestinien Abbas selon laquelle les États-Unis sont «le seul pays» capable d'éviter une catastrophe à Rafah

RIYAD: Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, espère que le Hamas acceptera une proposition de cessez-le-feu «extraordinairement généreuse» pour mettre fin à l’offensive dévastatrice d’Israël à Gaza en échange de la libération des otages.

«Le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. J’espère qu’il prendra la bonne décision et que nous pourrons changer fondamentalement la dynamique», a déclaré le responsable américain lors d’une table ronde du Forum économique mondial (WEF) à Riyad.

Vendredi dernier, une délégation égyptienne de haut niveau s’est rendue en Israël pour participer à des pourparlers dans le cadre d’une nouvelle initiative diplomatique visant à parvenir à une trêve dans les hostilités qui durent depuis six mois et à obtenir la libération des otages israéliens détenus par les combattants palestiniens.

Le conflit à Gaza, qui a commencé à la suite de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, a entraîné la mort de près de trente-cinq mille Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et réduit 75% de l’enclave assiégée à l’état de ruines, selon les autorités locales.

«Nous collaborons avec nos partenaires pour tenter de mettre un terme au conflit et de faire en sorte qu’il ne s’étende pas, et tout cela est un effort collectif. Le moyen le plus rapide de mettre fin au conflit à Gaza est de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages», indique M. Blinken, qui a remercié l’Égypte et le Qatar pour le rôle déterminant qu’ils ont joué dans les efforts en vue d’une trêve et de la libération des otages.

Antony Blinken a ensuite réaffirmé l’opposition des États-Unis à une opération militaire israélienne imminente à Rafah, la ville la plus au sud de Gaza, en l’absence d’un plan garantissant que les civils ne seront pas blessés.

«Nous n’avons pas encore trouvé de plan qui nous garantisse que les civils peuvent être protégés efficacement», souligne M. Blinken.

Depuis des semaines, Israël menace de mener une offensive générale à Gaza afin de détruire les forces restantes du Hamas.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a prononcé un discours lors d’une table ronde du WEF un jour plus tôt, a affirmé que les États-Unis étaient «le seul pays» capable d’empêcher l’invasion israélienne longtemps redoutée de Rafah, où vivent actuellement plus d’1,5 million de Palestiniens.

Même une simple «petite frappe» sur Rafah obligerait la population palestinienne à fuir la bande de Gaza, et la «plus grande catastrophe de l’Histoire du peuple palestinien se produirait alors», ajoute M. Abbas.

Antony Blinken a insisté sur la nécessité de «préparer un plan d’après-guerre pour Gaza, qui inclurait les mesures à prendre en matière de sécurité, de gouvernance et d’administration, ainsi que les besoins humanitaires et de reconstruction».

«Énormément de travail a été accompli dans ce domaine, mais il reste encore beaucoup à faire», souligne-t-il.

M. Blinken a également expliqué que «la plus grande menace pour l’Iran et le Hamas serait qu’Israël normalise ses relations avec tous les pays de la région et qu’un État palestinien soit créé.»

«Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont travaillé dur ces derniers mois sur l’accord de normalisation israélo-saoudien. Je pense qu’il est potentiellement sur le point d’être conclu», précise-t-il.

«Mais pour aller de l’avant dans la normalisation, deux choses seront nécessaires: le calme à Gaza et une voie crédible vers un État palestinien.»

Antony Blinken avait auparavant participé à la réunion inaugurale du Conseil de coopération entre les États-Unis et le Golfe, au cours de laquelle il avait déclaré aux ministres des Affaires étrangères de la région que le meilleur moyen de mettre un terme à la catastrophe humanitaire à Gaza serait de négocier un accord de cessez-le-feu qui permettrait de libérer les otages détenus par le Hamas.

Le secrétaire d’État américain s’est par ailleurs entretenu avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, avec lequel il a examiné les moyens de renforcer les relations bilatérales et la coopération dans divers domaines, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com