Le département d’État américain appelle les Forces de défense israéliennes à «répondre pleinement de leurs actes»

Des hommes se tiennent à côté d'une affiche du Palestinien Omar Abdalmajeed Assad, dans le village de Jiljilya en Cisjordanie occupée par Israël, le 12 janvier 2022. (Reuters)
Des hommes se tiennent à côté d'une affiche du Palestinien Omar Abdalmajeed Assad, dans le village de Jiljilya en Cisjordanie occupée par Israël, le 12 janvier 2022. (Reuters)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Le département d’État américain appelle les Forces de défense israéliennes à «répondre pleinement de leurs actes»

Des hommes se tiennent à côté d'une affiche du Palestinien Omar Abdalmajeed Assad, dans le village de Jiljilya en Cisjordanie occupée par Israël, le 12 janvier 2022. (Reuters)
  • Mardi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle allait démettre de leurs fonctions deux officiers
  • Les soldats pensaient que M. Assad s’était endormi, ajoutant qu’il n’avait montré aucun signe de détresse. Ils n’ont donc ni appelé l’assistance médicale ni tenté de le réveiller avant de partir.

DUBAÏ: Le département d’État américain a demandé une enquête criminelle approfondie sur la mort d’un Américain d’origine palestinienne, décédé alors qu’il était détenu par les Forces de défense israéliennes (FDI).

Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, déclare que les États-Unis s’attendent à ce que les FDI répondent pleinement de leurs actes, à la suite de la mort d’Omar Abdalmajeed Assad (78 ans), originaire de Jiljilya, rapporte le quotidien Jerusalem Post.

Mardi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle allait démettre de leurs fonctions deux officiers. Un troisième soldat – commandant de bataillon – sera sanctionné à la suite de ce décès.

S’adressant à des journalistes à Washington, M. Price a toutefois déclaré: «Nous appelons à une enquête criminelle approfondie. Les responsables doivent répondre pleinement de leurs actes.»

«Nous attendons avec impatience de recevoir des informations supplémentaires sur cette affaire dans les plus brefs délais. Nous continuerons à discuter de cet incident inquiétant avec le gouvernement israélien», ajoute-t-il.

L’armée israélienne déclare que la mort de M. Assad lors d’une opération de sécurité nocturne, le 12 janvier, est le résultat d’une «défaillance morale et d’une mauvaise prise de décision».

Les troupes ont arrêté M. Assad à un poste de contrôle improvisé alors qu’il rentrait chez lui.

Il s’est mis à crier, attirant l’attention sur les soldats qui ne voulaient pas que les gens se rendent compte de l’inspection surprise, écrit le quotidien.

Un soldat lui a couvert la bouche avec sa main, avant d’utiliser un bâillon en tissu que le vieil homme a retiré.

Les mains de M. Assad ont été attachées derrière son dos. Il a été conduit dans une cour abandonnée, puis détenu avec plusieurs autres Palestiniens pendant près de trente minutes.

Les soldats ont alors pensé qu’il s’était endormi, ajoutant qu’il n’avait montré aucun signe de détresse. Ils n’ont donc ni appelé l’assistance médicale ni tenté de le réveiller avant de partir.

Ayant remarqué qu’il ne réagissait pas, les habitants l’ont emmené dans un hôpital de Ramallah où il a été déclaré mort.

Une autopsie, demandée plus tard par l’Autorité palestinienne, révèle que M. Assad est mort d’un «arrêt cardiaque soudain, provoqué par le stress et des blessures externes».

«Nous sommes toujours préoccupés par les circonstances de la mort de M. Assad. Il s’agit d’un citoyen américain qui a été retrouvé mort, le 12 janvier, après que des soldats israéliens l’ont détenu en Cisjordanie», souligne M. Price.

Une enquête au niveau du commandement a déjà eu lieu, en plus d’une enquête actuellement menée par la police militaire. Un certain nombre de militaires et d’autres témoins sont interrogés.

L’enquête a été confiée lundi au chef d’état-major des FDI, le lieutenant-général Aviv Kohavi, par le chef du commandement central, le général de division Yehuda Fuchs, note le quotidien.

La mort de M. Assad est un manquement éthique extrêmement grave et va à l’encontre des valeurs des FDI, précise M. Kohavi.

«Personne ne devrait être ainsi abandonné au sol, quel que soit son âge, même s’il dort», ajoute M. Fuchs.

«C’est nous qui l’avons arrêté. Il était donc de notre devoir de prendre soin de lui.»

(Avec l’AFP)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.


Déploiement des forces de sécurité près de Damas après des violences meurtrières

Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
Des membres des forces de sécurité syriennes se déploient dans une zone proche de la capitale syrienne Damas, le 30 avril 2025, au milieu d'affrontements sectaires meurtriers. (AFP)
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  •  Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir
  • Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences

DAMAS: Les forces de sécurité se sont déployées mercredi près de Damas après des heurts meurtriers entre combattants druzes et islamistes liés au pouvoir, l'ONU dénonçant ces violences "inacceptables" mais aussi l'intervention militaire d'Israël.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a mené des frappes sur la région de Sahnaya près de Damas et menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Ces affrontements ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait plus de 1.700 morts, en grande majorité parmi la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

Déclenchés lundi soir dans la localité à majorité druze de Jaramana, les heurts entre groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite et combattants druzes se sont étendus mercredi à Sahnaya, faisant 22 morts -tous des combattants- selon les autorités et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats à Jaramana ont fait 17 morts d'après l'OSDH.

Les forces de sécurité ont annoncé leur déploiement à Sahnaya pour "rétablir l'ordre" après les violences impliquant les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam chiite dont les membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Les autorités syriennes ont averti qu'elles "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie". Elles ont accusé des "groupes hors-la-loi" d'avoir attaqué "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya, une localité située à 15 km au sud-ouest de Damas et où vivent des druzes.

Le pouvoir du président Ahmad al-Chareh a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

- Sécurité rétablie -

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus tombent sur nos maisons", a raconté à l'AFP Samer Rafaa, un habitant de Sahnaya, durant les violences. "Où sont les autorités? Nous les implorons d'assumer leur rôle. Les gens meurent."

Un accord mardi soir entre des représentants du gouvernement et les responsables druzes de Jaramana a mis fin aux affrontements dans cette localité.

Mercredi, un responsable de la région de Damas, Amer al-Cheikh, a affirmé que la plupart des membres des "groupes hors-la-loi avaient été neutralisés" à Sahnaya et que la sécurité y avait été rétablie. Il a en outre fait état de deux morts dans la frappe israélienne menée dans la région de Sahnaya.

L'attaque contre Jaramana, une banlieue de Damas, a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s'est dit "alarmé" par le "potentiel d'escalade" après les violences et exigé que cessent les attaques israéliennes.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

- "Alliés locaux" -

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz ont annoncé conjointement que l'armée avait mené "une action d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya".

L'armée israélienne a annoncé que ses forces étaient prêtes à frapper des cibles du pouvoir syrien si "la violence contre la communauté druze persistait".

Elle a en outre affirmé avoir évacué trois druzes syriens, blessés dans les heurts près de Damas, vers Israël.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt a appelé les druzes à "rejeter toute ingérence israélienne".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Début mars, après des escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Les dignitaires druzes avaient rejeté les menaces israéliennes.


Hajj: arrivée des premiers pèlerins turcs en Arabie saoudite

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj. (SPA)
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  • Les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée
  • Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne

Médine: Les premiers vols transportant des pèlerins du Hajj en provenance de Turquie ont atterri mercredi à l’aéroport international Prince Mohammed ben Abdelaziz de Médine. Le grand pèlerinage islamique se déroulera cette année du 4 au 9 juin.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), les autorités ont mobilisé un personnel qualifié, multilingue et équipé des technologies les plus récentes pour faciliter les procédures d’entrée. Elles sont également prêtes à accueillir les pèlerins arrivant par voie terrestre, maritime ou aérienne.

L’an dernier, environ 1,8 million de fidèles ont participé au Hajj.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com