Quatre mois de prison avec sursis requis contre deux auteurs de vidéos simulant des tirs sur Macron et des Insoumis

Les vidéos litigieuses montrent un homme arborant une casquette, s'exercer avec un fusil à lunette dans un stand de tirs. (Capture d'écran, Instagram)
Les vidéos litigieuses montrent un homme arborant une casquette, s'exercer avec un fusil à lunette dans un stand de tirs. (Capture d'écran, Instagram)
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Publié le Mercredi 02 février 2022

Quatre mois de prison avec sursis requis contre deux auteurs de vidéos simulant des tirs sur Macron et des Insoumis

Les vidéos litigieuses montrent un homme arborant une casquette, s'exercer avec un fusil à lunette dans un stand de tirs. (Capture d'écran, Instagram)
  • Les vidéos litigieuses «ont dépassé les bornes admissibles de la liberté d'expression», a estimé la procureure
  • Les vidéos contestées ont été diffusées le 20 décembre dernier sur le compte Instagram du militaire qui comptait alors 441 abonnés

PARIS: Quatre mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l'encontre de deux sympathisants d'Eric Zemmour jugés pour avoir diffusé des vidéos dans lesquelles ils imaginaient prendre pour cible Emmanuel Macron ainsi que les Insoumis Raquel Garrido et Alexis Corbière. 

La décision a été mise en délibéré au 4 mars. 

Les deux prévenus étaient poursuivis pour « provocation à commettre des infractions non suivie d'effet ». 

Les vidéos litigieuses « ont dépassé les bornes admissibles de la liberté d'expression », a estimé la procureure. 

Présents à l'audience devant le Tribunal judiciaire de Paris, les deux jeunes gens, Alain R., un cuisinier intérimaire de 30 ans, et Benjamin S., un militaire âgé de 21 ans, ont expliqué avoir fait de « l'humour noir et gras » et souligné que les vidéos contestées avaient été réalisées uniquement pour faire rire leurs amis et mises en ligne à leur insu. 

Leurs avocats ont plaidé la relaxe. 

Du côté des parties civiles, seul le député insoumis Alexis Corbière était présent. Sa compagne et ex-porte-parole de LFI, Raquel Garrido, n'a pas souhaité assister à l'audience en raison de « la violence » ressentie lors de l'audience en comparution immédiate du 29 décembre. Emmanuel Macron ne s'est pas constitué partie civile. 

« Je n'ai rien contre (les prévenus). Leur situation précaire me touche. Mais ce sont des choses qui doivent cesser », a dit M. Corbière. « On a le droit d'avoir des convictions mais on ne peut pas faire peur aux gens en maniant des armes », a-t-il ajouté. 

Les vidéos contestées ont été diffusées le 20 décembre dernier sur le compte Instagram du militaire qui comptait alors 441 abonnés. « Je connaissais tous les abonnés », a certifié Benjamin S. Mais un des abonnés était un militant antifasciste infiltré et a mis en ligne sur Twitter les vidéos pour dénoncer leurs auteurs. 

Benjamin S., croix de Jérusalem tatouée dans le cou, a admis qu'en tant que militaire - l'Armée a engagé une procédure de radiation à son encontre, a-t-il dit - il avait »un langage cru » mais s'est défendu de toute intention meurtrière. 

Les deux gens ont admis s'être rencontrés à un meeting d'Eric Zemmour. 

« J'étais au meeting de Zemmour pour écouter ce qu'il disait et pas ce que les médias disent de lui », a dit Benjamin S.. Alain R. a indiqué avoir voté pour Emmanuel Macron en 2017. 

Les vidéos litigieuses montrent un homme arborant une casquette « Ben voyons », un tic de langage d'Eric Zemmour érigé en slogan par ses fans, s'exercer avec un fusil à lunette dans un stand de tirs. « Ben voyons les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental », s'esclaffe le jeune homme, avant d'ouvrir le feu. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise - « Ah, Emmanuel Macron ! » - et décoche un second tir. 

Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible Raquel Garrido en employant à son encontre des mots particulièrement dégradants. 

Fusil en main, il explique « s'entraîner à chasser du Garrido sauvage » avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant le député LFI Alexis Corbière. 

Dans un communiqué publié le 22 décembre, Eric Zemmour avait fermement « condamné » ces vidéos. 


Budget, rentrée politique: Bayrou tiendra une conférence de presse lundi

Le Premier ministre français, François Bayrou, visite un poste de commandement de terrain à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, où un incendie de forêt a ravagé une vaste zone, le 6 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, visite un poste de commandement de terrain à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, où un incendie de forêt a ravagé une vaste zone, le 6 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre François Bayrou fait face à une rentrée politique tendue : un budget 2026 très critiqué et une opposition menaçant de renverser son gouvernement via une motion de censure
  • Malgré les tensions, Emmanuel Macron lui réaffirme son soutien, tandis que le gouvernement entame une série de concertations sociales et politiques pour tenter d’apaiser la situation

PARIS: Le premier ministre François Bayrou tiendra une conférence de presse lundi à 16H00, a annoncé samedi Matignon, alors que le chef du gouvernement aborde une rentrée politique très délicate, marquée par la préparation du budget 2026 et les appels à bloquer le pays le 10 septembre.

François Bayrou est notamment menacé d'une motion de censure depuis la présentation à la mi-juillet d'orientations budgétaires prévoyant près de 44 milliards d'euros d'économies l'an prochain.

"A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies", a-t-il déclaré cette semaine à l'AFP après avoir passé un été studieux à Paris.

Le Premier ministre a préparé cette rentrée politique lors d'un dîner avec Emmanuel Macron, jeudi dernier dans la résidence présidentielle de vacances du fort de Brégançon.

Le chef de l'Etat lui a publiquement exprimé son soutien, dans une interview publiée par Paris Match.

François Bayrou "est mon ami... mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n'est pas habituel", a-t-il expliqué, jugeant son plan d'économies budgétaires "lucide et courageux".

Mais la France insoumise (LFI) a fait savoir qu'elle déposerait une motion de censure dès le 23 septembre, à reprise des débats à l'Asemblée nationale. Les autres partis de gauche, en particulier les socialistes, semblent prêt à la voter si les propositions de François Bayrou n'évoluent pas, et le Rassemblement national en fait aussi planer la menace.

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a appelé vendredi à transformer en "grève générale" les appels à bloquer le pays le 10 septembre, lancés au départ sur les réseaux sociaux.

"Il nous faut la grève générale le 10 septembre parce que le 23 septembre, nous déposerons la motion de censure pour faire tomber le gouvernement de M.Bayrou", a-t-il lancé.

Le gouvernement de son côté va relancer les concertations lundi avec les partenaires sociaux, dans un premier temps, puis avec les forces politiques représentées au Parlement.

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet recevra à partir de lundi les organisations syndicales et patronales avant l'ouverture d'une négociation sur la "modernisation du marché du travail" et la "qualité du travail", selon son ministère.

Cette négociation est la troisième à laquelle François Bayrou veut inviter les partenaires sociaux, après celle sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et une autre sur la suppression de deux jours fériés, l'une de ses propositions budgétaires les plus contestées.

Par ailleurs, plusieurs ministres reprendront les discussions avec les groupes parlementaires de la coalition soutenant le gouvernement et ceux de l'opposition "au cours des deux semaines qui viennent", a indiqué à l’AFP le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola.


La rentrée de Radio France lundi menacée par une grève illimitée

Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
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  • Les syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève illimitée à partir de lundi, protestant contre plusieurs réformes
  • Malgré des négociations, aucune concession majeure n’a été faite, mais la direction et les syndicats souhaitent trouver un accord rapidement pour préserver les programmes

PARIS: A Radio France, la rentrée s'annonce agitée: vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays.

A la radio, les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d'Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel.

Le transfuge de BFMTV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20h00 de France 2.

Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.

Ils rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil. Parmi elles, l'arrêt de la radio Mouv' sur la FM, des changements éditoriaux au sein d'Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l'arrêt d'émissions d'investigation et de reportage.

"Madame la présidente (...), pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu", ont menacé les syndicats dans un communiqué commun jeudi.

Des discussions menées vendredi avec la direction n'ont pas abouti à la levée du préavis.

"Pour l'heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes", ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.

La direction du groupe a de son côté assuré samedi avoir "fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l'objectif d'une levée du préavis".

"Ceci n'ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite: rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l'intérêt des auditeurs", a-t-elle poursuivi.

Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin.

Elle avait immédiatement été suivie d'une deuxième, mais pour un motif différent. Il s'agissait de protester contre le projet de réforme de l'audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'INA (Institut national de l'audiovisuel).

Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l'Assemblée nationale à l'automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d'employer l'arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d'audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.


Paris convoque l'ambassadrice d'Italie après des propos "inacceptables" de Matteo Salvini

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  • La France a convoqué l’ambassadrice d’Italie, Emanuela D’Alessandro, pour dénoncer les propos du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, jugés contraires au climat de confiance entre les deux pays
  • Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron "y aille lui-même" en Ukraine, casque et fusil, provoquant un tollé diplomatique

PARIS: La France a convoqué l'ambassadrice d'Italie en France, Emanuela D'Alessandro, "à la suite des propos inacceptables" tenus par le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini à l'encontre du président Emmanuel Macron pour son soutien à l'envoi de troupes en Ukraine, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.

"Il a été rappelé à l’ambassadrice [convoquée jeudi, NDLR] que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine", a-t-on précisé de source diplomatique, confirmant une information de la radio France Inter.

Interrogé lors d'un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine après un arrêt des hostilités, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire, Matteo Salvini avait suggéré qu'Emmanuel Macron "y aille lui-même" en mettant un casque et prenant un fusil.

Le chef du parti antimigrants Lega, proche de la cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars le président français de "fou", l'accusant de pousser l'Europe à la guerre avec la Russie.

La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d'une "coalition des volontaires", envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu'un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni de son côté s'y refuse.