L'inflation bat un nouveau record en zone euro et met la pression sur la BCE

Jamais l'office européen des statistiques n'a enregistré de tels chiffres depuis le début de ses estimations en janvier 1997 pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. (Photo, AFP)
Jamais l'office européen des statistiques n'a enregistré de tels chiffres depuis le début de ses estimations en janvier 1997 pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

L'inflation bat un nouveau record en zone euro et met la pression sur la BCE

  • Après avoir atteint un sommet historique en novembre, à 4,9%, puis en décembre à 5%, l'inflation a créé la surprise en continuant sa progression en janvier
  • C'est un problème pour les ménages modestes qui peinent à boucler les fins de mois, mais aussi un casse-tête pour la BCE

BRUXELLES : Propulsée par la flambée des prix de l'énergie, l'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en janvier, à 5,1% sur un an, augmentant la pression en faveur d'un resserrement monétaire de la BCE qui se réunit jeudi.

La hausse des prix vole de record en record. Après avoir atteint un sommet historique en novembre, à 4,9%, puis en décembre à 5%, l'inflation a créé la surprise en continuant sa progression en janvier, quand les experts attendaient un léger reflux.

Jamais l'office européen des statistiques n'a enregistré de tels chiffres depuis le début de ses estimations en janvier 1997 pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Non seulement l'indicateur publié mercredi dépasse largement l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d'une inflation à 2%. Mais il dépasse aussi les prévisions des analystes qui tablaient en moyenne sur un taux annuel de 4,4% le mois dernier.

C'est un problème pour les ménages modestes qui peinent à boucler les fins de mois, mais aussi un casse-tête pour la BCE.

"C'est clairement une surprise. Cela montre que les pressions inflationnistes sont extrêmement importantes en zone euro et cela augmente le potentiel qu'une hausse des taux intervienne à un moment ou un autre", a déclaré Charlotte de Montpellier, économiste pour la banque ING.

La pression sera donc maximale sur l'institution monétaire qui se réunit jeudi. Les experts s'attendent à ce qu'elle maintienne ses taux directeurs, actuellement à leur plus bas niveau, et qu'elle s'abstienne d'ouvrir d'ores et déjà la voie à un relèvement.

Une telle hausse ralentirait l'activité économique et, par ricochet, le rythme de hausse des prix. Elle poserait aussi un problème aux Etats et entreprises les plus endettés, en renchérissant le coût du crédit.

Incertitudes

Le chômage a terminé l'année 2021 au plus bas depuis un quart de siècle dans la zone euro, grâce à la très forte reprise économique qui a suivi la crise historique provoquée par la pandémie de Covid-19. Il a chuté à 7% en décembre tandis que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) a culminé à 5,2% sur l'année 2021.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, devrait toutefois insister jeudi sur les incertitudes qui pèsent encore sur la conjoncture avec les contaminations au variant Omicron toujours très élevées, estime Charlotte de Montpellier. Elle devrait souligner que, dans ces conditions, "il n'est pas facile d'aller vers un resserrement".

La banque ING prévoit le prochain relèvement des taux directeurs en mars 2023.

"La BCE suivra probablement le plan qu'elle a présenté en décembre pour réduire les achats d'actifs à 20 milliards d'euros par mois d'ici octobre, et y mettra fin complètement peu après. Cela préparerait le terrain pour une première hausse au début de 2023", estime aussi Andrew Kenningham, analyste pour Capital Economics. Il n'exclut cependant pas qu'une hausse des taux puisse déjà intervenir à la fin de cette année.

Pour la BCE, l'inflation reste un phénomène transitoire et devrait diminuer en 2023, après un pic en 2022.

L'envolée, constatée depuis des mois, s'explique avant tout par la flambée exceptionnelle des prix du pétrole, du gaz et de l'électricité. 

En janvier, les tarifs de l'énergie ont progressé de 28,6% dans la zone euro (contre +25,9% en décembre), représentant le principal moteur de l'inflation, selon Eurostat.

Les prix de l'alimentation, alcool et tabac ont tout de même progressé de 3,6%, plus rapidement que le mois précédent (3,2%). Les services se sont renchéris de 2,4%, comme en décembre. 

L'inflation s'explique aussi par les tensions sur les chaînes d'approvisionnement des usines. Mais celles-ci semblent se calmer légèrement. La progression des prix des biens industriels, hors énergie, a d'ailleurs décéléré en janvier, progressant de 2,3%, contre 2,9% le mois précédent.

Mais les tensions géopolitiques autour de l'Ukraine alimentent les pires craintes sur le front économique. En cas d'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, les prix de l'énergie, au lieu de se calmer, reprendraient leur course folle vers le haut. La Russie est notamment le principal fournisseur de gaz de l'UE.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com