La Fed et la BCE face au casse-tête de l'inflation et du variant Omicron

Une hausse des taux en zone euro reste, elle, " très improbable " pour 2022 afin de ne pas mettre en péril la reprise sur le Vieux continent, a martelé la BCE. (Phone, AFP)
Une hausse des taux en zone euro reste, elle, " très improbable " pour 2022 afin de ne pas mettre en péril la reprise sur le Vieux continent, a martelé la BCE. (Phone, AFP)
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Publié le Mardi 14 décembre 2021

La Fed et la BCE face au casse-tête de l'inflation et du variant Omicron

  • Les deux instituts doivent finement calibrer leurs annonces: s’ils resserrent prématurément leur politique accommodante, ils risquent de paralyser la reprise
  • En attendant trop longtemps, ils auront plus de mal à dompter l’inflation, qui fait un retour marqué après une décennie de prix atones

L’année 2022 verra-t-elle les grandes banques centrales changer de cap après le soutien massif apporté pendant la pandémie? La Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne en débattent cette semaine dans un contexte d’inflation forte et de variant Omicron qui inquiète.

Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) communiquera sur ses intentions mercredi, avant que la BCE n’emboîte le pas jeudi à l’issue du Conseil des gouverneurs.

Les deux instituts doivent finement calibrer leurs annonces: s’ils resserrent prématurément leur politique accommodante, ils risquent de paralyser la reprise. En attendant trop longtemps, ils auront plus de mal à dompter l’inflation, qui fait un retour marqué après une décennie de prix atones.

Les Etats-Unis sont sortis de récession mais l’emploi n’est pas encore revenu à ses niveaux d’avant la pandémie.

L’arrivée du variant Omicron fait redouter une nouvelle aggravation des problèmes logistiques, qui se sont apaisés ces dernières semaines à l’image de la décongestion progressive du port de Los Angeles en Californie.

Mais c’est l’augmentation des prix à la consommation aux États-Unis, à un rythme inédit en près de 40 ans pour le mois de novembre (6,8%), qui risque de peser lourd.

Les marchés tablent sur l’annonce d’une accélération de la réduction du programme d’achat d’actifs de la Fed.

Celle-ci avait déjà amorcé, le mois dernier, un net changement de rythme: de 120 milliards de dollars par mois, les achats doivent être réduits de 15 milliards chaque mois, jusqu’à être ramenés à zéro à la mi-juin 2022

" S’il fallait encore un argument pour convaincre la Réserve fédérale américaine de la nécessité d’une sortie plus rapide de la politique monétaire ultra-accommodante, il a été fourni par l’inflation " de novembre, analyse Elmar Völker de la banque LBBW.

Cette accélération ouvrirait la porte à une ou plusieurs hausses de taux d’intérêt dès 2022.

Mais des hausses de taux " plus rapides que prévu pourraient constituer une erreur de politique " et porter un coup à la croissance, prévient Kathy Bostjancic, économiste en chef d’Oxford economics.

Si la Fed laisse entrevoir des hausses de taux d’intérêt pour 2022, la pression sur la BCE augmentera. Les gardiens de l’euro se sont montrés réticents jusqu’ici à évoquer un calendrier de normalisation de leur politique monétaire.

Sur l’analyse de l’inflation, les deux institutions ne sont pas non plus sur la même longueur d’onde, Jerome Powell ayant récemment reconnu qu’on ne pouvait plus la qualifier de " transitoire ".

Christine Lagarde s’est encore dite récemment " convaincue " que la poussée d’inflation est passagère et qu’elle diminuera en 2022, grâce notamment au reflux attendu des prix de l’énergie.

Les prix de la zone euro ont augmenté de 4.9% sur un an en novembre, au plus haut depuis 30 ans, et le refrain sur son caractère temporaire a de plus en plus de plomb dans l’aile.

Mais le variant Omicron vient jouer les trouble-fêtes et compliquer l’équation en remettant en question le tableau d’une sortie de crise prochaine.

Alors que les plus rigoristes, au Conseil des gouverneurs de la BCE, sont tentés par " une sortie un peu impétueuse de la politique monétaire accommodante ", Omicron risque de les contraindre à " un peu d’humilité ", prédit Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz.

Les responsables de la BCE ont maintes fois répété que les achats d’actif du programme d’urgence contre la pandémie (" PEPP ") s’arrêteraient comme prévu à partir du deuxième trimestre 2022.

Ces achats naviguent actuellement au rythme d’environ 80 milliards d’euros par mois, pour une enveloppe totale de 1.850 milliards.

Faudra-t-il, notamment face à l’inconnu Omicron, compenser la forte diminution des achats après le PEPP, et comment?

Une option serait de prolonger, en gonflant son enveloppe, l’ancien programme d’achats d’actifs, l’APP, qui tourne actuellement autour de 20 milliards d’euros par mois. Une telle annonce n’interviendrait que lors d’une prochaine réunion début février, selon les observateurs.

Une hausse des taux en zone euro reste, elle, " très improbable " pour 2022 afin de ne pas mettre en péril la reprise sur le Vieux continent, a martelé Mme Lagarde à plusieurs reprises.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com