Pourquoi une action collective est essentielle pour un Moyen-Orient sans cancer

Longtemps considéré comme un sujet tabou dans la région, les Arabes se sentent désormais plus à l'aise pour discuter du cancer et demander de l'aide. (Photo, AFP/Archives)
Longtemps considéré comme un sujet tabou dans la région, les Arabes se sentent désormais plus à l'aise pour discuter du cancer et demander de l'aide. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 04 février 2022

Pourquoi une action collective est essentielle pour un Moyen-Orient sans cancer

  • Les Arabes se sentent désormais de plus en plus à l'aise pour discuter du cancer et demander de l'aide, en surmontant les tabous culturels
  • Le taux de mortalité du cancer est particulièrement élevé dans le monde en développement, notamment dans de nombreux pays arabes

 

DUBAÏ: Les survivants du cancer dans la région arabe se disent heureux de voir que le nuage de stigmatisation sociale, de peur et d'ignorance qui a longtemps imprégné le discours public autour de la maladie commence lentement à se dissiper, améliorant ainsi les chances de détection précoce et de bons résultats thérapeutiques.

Selon l'Union internationale de lutte contre le cancer (UICC), environ 10 millions de personnes dans le monde meurent chaque année du cancer, soit plus que du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose réunis. D'ici 2030, ce chiffre devrait atteindre 13 millions.

Le cancer est l'une des principales causes de décès après les maladies cardiovasculaires. Selon l'Organisation mondiale de la santé, les cancers du sein, du poumon et du côlon étaient parmi les formes les plus courantes de la maladie diagnostiquées en 2020.

Le taux de mortalité est particulièrement élevé dans le monde en développement, notamment dans de nombreux pays arabes, où les sentiments de honte ou de gêne découragent souvent les discussions ouvertes sur le cancer, retardant ainsi les diagnostics et les traitements précoces qui pourraient sauver des vies.

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Un enfant tient une petite voiture à l'hôpital pour enfants atteints de cancer de la ville de Bassorah, dans le sud de l'Irak. (Photo, AFP/Archives)

Selon l’UICC, basée à Genève, plus d'un tiers des cas de cancer peuvent être évités et un autre tiers guéri s'ils sont détectés suffisamment tôt et traités correctement, ce qui pourrait sauver des millions de vies chaque année.

C'est pourquoi l'UICC a créé la Journée mondiale contre le cancer, célébrée le 4 février de chaque année, pour lutter contre la stigmatisation injustifiée, encourager les campagnes de santé publique et promouvoir un accès équitable au diagnostic, aux mesures préventives, au traitement et aux soins relatifs au cancer.

Grâce à une multitude d'événements organisés par des bénévoles et de campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux, l'objectif principal de la Journée mondiale contre le cancer est de contribuer à la sensibilisation et à la compréhension du public et des politiques, de dissiper les mythes et les idées fausses et de faire évoluer les comportements et les attitudes.

Le Moyen-Orient est une région en particulier qui devrait bénéficier de cette évolution vers une approche plus ouverte de la maladie.

«Pour moi, et en Europe en général, le cancer est une maladie largement reconnue, comme l'ostéoporose ou le diabète», a déclaré à Arab News, Sandra Martinho, auteure portugaise et consultante en santé qui vit à Dubaï. Au Moyen-Orient, en revanche, «on ne parle pas facilement du cancer», a-t-elle ajouté.

Martinho a reçu un diagnostic de cancer anal de stade 2 en octobre 2019. Pour l'aider à faire face à ce choc émotionnel, elle a décidé de documenter son parcours de traitement dans un livre intitulé «The Dance of Life» (La danse de la vie), qui a été publié en septembre de l'année dernière.

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Des parapluies roses décorent le ministère libanais de la Santé publique dans la capitale Beyrouth dans le cadre d'une campagne nationale de sensibilisation du public au cancer du sein. (Photo, AFP/Archives)

Ce faisant, elle espérait encourager les autres à ne pas remettre à plus tard le dépistage du cancer et à demander de l'aide immédiatement si quelque chose ne va pas. Plus important encore, elle voulait dissiper tout sentiment de honte ou d'embarras que les patients atteints de cancer pourraient ressentir et les responsabiliser dans leur convalescence.

Elle n'est pas la seule personne de la région à partager son expérience de la maladie. Beaucoup d'autres s'ouvrent de plus en plus sur leur propre parcours contre le cancer dans l'espoir de briser la stigmatisation culturelle et de rassurer les autres sur le fait qu'ils ne doivent pas affronter le cancer seuls.

Gordan Joyce, un Écossais résidant à Dubaï, travaillait dans l'industrie chimique et qui a été un gros fumeur pendant de nombreuses années. Au début de ses 70 ans, on lui a diagnostiqué un cancer du poumon.

Actuellement en immunothérapie à Dubaï, après une chimiothérapie, Joyce a révélé qu'il reçoit des réactions mitigées de la part des amis de son club de voile lorsqu'il parle du diagnostic et de son traitement. Certaines personnes se sentent mal à l'aise ou même nerveuses lorsque ce sujet est abordé, a-t-il affirmé, comme s'il était profondément tabou de discuter du cancer en dehors de la famille proche. D'autres sont plus ouverts à exprimer leur sympathie, d'autant plus que le club a perdu quatre membres à cause de la maladie ces dernières années.

Joyce attribue cette réaction mitigée à une culture du secret qui a traditionnellement entouré les maladies et qui commence seulement à se dissiper.

«L'un des grands problèmes est que, parce qu’elle est tellement dissimulée et que les gens sont si réservés à ce sujet, il n'y a pas d'autre expositions à la maladie», a-t-il déclaré à Arab News

en bref

La Journée mondiale contre le cancer est une initiative qui vise à réduire le fardeau mondial du cancer, à promouvoir une plus grande équité et à intégrer la lutte contre le cancer dans le programme mondial de la santé et du développement.

Fakhria Lotfi, une citoyenne émiratie qui a combattu avec succès le cancer du sein il y a quinze ans, estime que les Arabes sont aujourd’hui «plus ouverts qu'il y a dix ans» à discuter de la maladie et à demander de l'aide.

La chirurgienne émiratie Houriya Kazim met parfois ses patientes en contact avec Lotfi pour qu’elles puissent apprendre de ses expériences, dans le cadre d'un groupe de soutien appelé Brest Friends (Les amis du cancer de sein). Mais à cause de la stigmatisation qui entoure le cancer dans la région depuis si longtemps, beaucoup de malades veulent encore rester anonymes.

«La première chose que les gens disent, c'est qu'ils ne veulent pas mentionner leur nom», a déclaré Lotfi à Arab News. «Ou certains disent directement: ‘S'il vous plaît, ne le dites à personne.’ Je respecte cela.»

Les survivants du cancer et les spécialistes de la santé pensent que de nombreux patients essaient de dissimuler un diagnostic parce qu'ils pensent que cela pourrait nuire à leurs relations ou à leur carrière. Chahina Daoud, consultante en oncologie médicale à l'hôpital Mediclinic de Dubaï, attribue ce phénomène à plusieurs facteurs, notamment la culture et le milieu.

«J’ai l’impression que les hommes ont tendance à parler plus que les femmes, c’est certain, mais ce n'est pas seulement une question de genre», a-t-elle déclaré à Arab News. «C'est l'ethnicité, ainsi que le type de cancer et les circonstances.»

«Les circonstances sociales font une différence. En fin de compte, c’est culturel: la façon dont vous avez été élevé, la société dans laquelle vous vivez, ainsi que la communauté dans laquelle vous vivez.»

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Le cancer est un problème de santé mondial, responsable de plus de décès chaque année que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose réunis. (Photo, AFP/Archives)

Certains patients choisissent d'ignorer les signes avant-coureurs et même les conseils de leur médecin parce qu'ils craignent de devenir un «fardeau» pour leur famille s'ils n'ont pas les moyens de payer une assurance maladie, ou si une maladie menace leurs moyens de subsistance, surtout si leur employeur ne prévoit pas d'indemnités de maladie.

«Si vous avez un problème, allez faire un examen médical», a conseillé Daoud. «Si vous pouvez être diagnostiqué tôt, vous pouvez guérir du cancer. On ne peut pas guérir du diabète, on ne peut pas guérir de la pression artérielle, mais on peut guérir du cancer lorsqu'il est diagnostiqué très, très tôt.»

Quelle que soit l'origine culturelle d'une personne, un diagnostic de cancer peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale du patient. C'est pourquoi un aspect essentiel de la Journée mondiale contre le cancer et du travail des professionnels de la santé et des groupes de soutien consiste à aider les patients à donner un sens au diagnostic et à réaliser qu'ils ne sont pas seuls à y faire face.

«Fondamentalement, nous avons besoin d'un physiologiste dans la plupart des cas, mais nous n'en disposons pas dans tous les établissements, même les plus grands», a expliqué Falah al-Khatib, consultant et radio-oncologue à l'hôpital Al-Zahra de Dubaï.

LightHouse Arabia, une clinique de bien-être à Dubaï, propose des séances mensuelles gratuites aux personnes atteintes de cancer. Gillian Fowler, psychologue clinicienne sud-africaine qui travaille à la clinique, estime que les attitudes problématiques à l'égard du cancer dans la région ne sont pas entièrement d'origine culturelle.

De nombreuses personnes ne savent tout simplement pas où aller pour trouver du soutien ou un endroit où elles se sentent capables et à l'aise afin de discuter librement de leur état, a-t-elle expliqué.

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Les gens se rassemblent autour d'un ruban rose, composé de huit mille ballons de football roses, lors d'un événement de sensibilisation au cancer du sein au Stade de la Cité Sportive de Beyrouth. (Photo, AFP/Archives)

«Comme ailleurs dans le monde, les raisons qui poussent les gens à rechercher et à rejoindre un groupe de soutien pour le cancer incluent le fait qu'il peut être difficile de parler de leur maladie même avec des personnes proches, comme un moyen de protéger les sentiments des autres sur les réalités de leur traitement, ou leurs propres peurs et angoisses», a déclaré Fowler à Arab News. «Mais, dans le cadre d’un groupe de soutien, ils peuvent partager librement.»

Pour de nombreuses personnes, le traitement émotionnel d'un diagnostic peut également prendre du temps avant de se sentir prêts à s’ouvrir à des étrangers, a éclairci Aisling Prendergast, psychologue irlandaise travaillant à LightHouse Arabia.

«J'espère que la stigmatisation autour du cancer a diminué», a-t-elle déclaré à Arab News. «Cependant, je crois qu'il y a encore beaucoup de peur autour du diagnostic et des questions sans réponse.

«Cela peut aussi jouer un rôle dans le fait de garder un diagnostic privé, car le fait de ne pas avoir de réponses aux questions difficiles peut souvent accroître la peur et l'anxiété d'une personne qui a récemment reçu un diagnostic.»

Le traitement du cancer peut ressembler à un voyage solitaire pour n'importe qui, mais peut-être plus encore pour les expatriés vivant dans les pays du Golfe qui subissent une chimiothérapie, une intervention chirurgicale ou d'autres traitements loin de leurs réseaux de soutien de la famille et des amis.

À la fin de l'année dernière, la fondation Al-Jalila, une organisation non gouvernementale créée par l’émir de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rached al-Maktoum, a aidé à lancer Majlis al-Amal (le salon de l'espoir) qui est le premier service de soutien sans rendez-vous aux personnes atteinte de cancer de ce type dans le Moyen-Orient.

Il propose une gamme de services, de la méditation aux séances de questions-réponses avec des spécialistes de la santé bénévoles. Ces services «contribuent considérablement au processus de guérison», a déclaré à Arab News, Abdelkarim Sultan al-Oulama, PDG de la fondation.

Sandra, une des bénévoles du centre, a indiqué que les groupes de soutien et la solidarité qu'ils offrent fournissent les «éléments de base» permettant aux individus de se remettre émotionnellement du cancer.

«Après avoir soigné le corps avec la chimiothérapie et la radiothérapie, l'état d'esprit doit aussi être soigné», a-t-elle affirmé à Arab News. «Les émotions doivent être guéries. La famille doit être guérie.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
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  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

 


Les dirigeants du CCG réaffirment le lien de «sécurité indivisible» lors du sommet de Bahreïn

Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
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  • Toute atteinte à la souveraineté d'un État membre est considérée comme une menace pour la sécurité collective
  • Les pays soulignent l'objectif d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires

LONDRES: Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont réaffirmé leur lien de sécurité indivisible, enraciné dans une foi, une lignée et une langue communes, ainsi que dans une destinée partagée, à l'issue de la 46e session du Conseil suprême au palais d'Al-Sakhir, à Bahreïn.

Les délégués ont déclaré que la sécurité des États du CCG était indivisible et que toute atteinte à la souveraineté d'un État membre constituait une menace directe pour leur sécurité collective.

"Respecter la souveraineté des États du CCG et de tous les pays de la région, ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures et rejeter le recours à la force ou à la menace d'y recourir", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le secrétaire du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a déclaré que les États du Golfe étaient unis dans leur soutien au Qatar à la suite des attaques distinctes lancées cette année contre ce pays par l'Iran et Israël dans le cadre du conflit à Gaza.

L'attaque de missiles iraniens visant la base aérienne américaine d'Al-Udeid en juin était "une agression rejetée, une violation claire de sa souveraineté, de son espace aérien et des principes de bon voisinage", a-t-il déclaré.

En septembre, Israël a lancé une attaque aérienne contre des figures du Hamas à Doha, qui a fait six morts, dont un citoyen qatari.

"L'agression israélienne brutale (...) représente une attaque flagrante contre les efforts internationaux visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages", a déclaré M. Albudaiwi.

Les dirigeants du Golfe ont salué les résultats du sommet de la paix de Charm el-Cheikh en octobre et les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre de Gaza, à faciliter l'aide humanitaire et à soutenir un État palestinien indépendant le long des frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à la solution à deux États et à l'initiative de paix arabe.

Ils ont déclaré que leur objectif était de consolider une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient, tout en s'efforçant de résoudre les conflits régionaux et internationaux par des moyens pacifiques.

M. Albudaiwi a félicité l'Arabie saoudite et la France d'avoir coprésidé une conférence organisée en septembre à New York, qui a abouti à la reconnaissance du statut d'État palestinien par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. Il a également salué les efforts constants du Qatar, de l'Égypte et de la Turquie pour faciliter les discussions qui ont abouti à l'accord de Gaza.


Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG et a coprésidé la quatrième réunion du Conseil de coordination saoudo-bahreïnien.

Le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa bin Salman Al-Khalifa, a déclaré que le sommet avait abordé des questions régionales et diverses méthodes pour renforcer la solidarité et l'intégration du CCG.

L'émir du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré que le CCG avait surmonté des circonstances régionales et internationales complexes et a réitéré la condamnation par le CCG de l'agression israélienne contre le Qatar.

Les dirigeants ont insisté sur l'objectif consistant à débarrasser le Moyen-Orient des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Ils ont souligné les efforts déployés par les forces navales conjointes basées à Bahreïn pour renforcer la sécurité énergétique, protéger la navigation maritime et préserver le commerce international.

Ils ont également souligné la nécessité de satisfaire aux exigences du marché commun et de l'union douanière du CCG, de stimuler le commerce et le tourisme et d'investir dans des domaines clés tels que les infrastructures, les transports, l'énergie, les communications, l'eau et l'alimentation.

Les dirigeants ont accueilli le premier ministre italien, Giorgia Meloni, qui a participé au sommet en tant qu'invitée d'honneur.

Le CCG a été créé en 1981 et se compose de six membres : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Oman, Bahreïn, Qatar et Koweït. Son siège est situé à Riyad.