En Israël, une ville du désert veut devenir «la capitale» du cannabis médical

A Yeruham, petite ville perdue entre les dunes de l'immense désert israélien du Néguev, il n'y a ni gratte-ciel, ni cafés branchés comme dans la métropole hightech de Tel-Aviv, mais le premier incubateur technologique de cannabis médical du pays. (AFP)
A Yeruham, petite ville perdue entre les dunes de l'immense désert israélien du Néguev, il n'y a ni gratte-ciel, ni cafés branchés comme dans la métropole hightech de Tel-Aviv, mais le premier incubateur technologique de cannabis médical du pays. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

En Israël, une ville du désert veut devenir «la capitale» du cannabis médical

  • Dans l'espoir de devenir le centre incontournable de l'or vert en Israël, la mairie de Yeruham a aussi alloué 50 hectares à la culture du cannabis médical
  • «Ce n'est pas tous les jours qu'un nouveau marché voit le jour en Israël, je me suis dit qu'il fallait tout faire pour être à l'avant-garde», déclare la maire de Yeruham

YERUHAM: A Yeruham, petite ville perdue entre les dunes de l'immense désert israélien du Néguev, il n'y a ni gratte-ciel, ni cafés branchés comme dans la métropole hightech de Tel-Aviv, mais le premier incubateur technologique de cannabis médical du pays.


Tel un mirage, l'incubateur Canneguev se dresse sur la route principale, dans un bâtiment ultramoderne qui fait face au désert, dans un contraste saisissant. Il dénote aussi des blocs d'immeubles à bas étages typiques des villes créées dans les années 50 en Israël pour absorber l'afflux d'immigrants.


"Nous avons décidé de faire du cannabis médical le coeur de notre activité, ici, à Yeruham, une des villes les plus périphériques d'Israël, une ville oubliée", confie le fondateur de Canneguev, Ziv Bet Or, dans le laboratoire de l'incubateur qui héberge quatre startups.


"Mon rêve est de faire de Yeruham la capitale du cannabis médical en Israël", déclare à l'AFP la maire, Tal Ohana, 37 ans, à l'origine du projet. "Ce n'est pas tous les jours qu'un nouveau marché voit le jour en Israël, je me suis dit qu'il fallait tout faire pour être à l'avant-garde".


Elue en 2018 à la tête de cette localité de 12 000 habitants, elle mise sur l'industrie technologique pour transformer l'image de Yeruham dont le taux de chômage (7,8%) est supérieur à la moyenne nationale. 


"Mon objectif est de créer des emplois de qualité" et de proposer des revenus élevés pour attirer une nouvelle population d'actifs, explique-t-elle.

Premier importateur mondial 
La consommation récréative de cannabis est illégale en Israël, quoique souvent tolérée, mais l'Etat encourage depuis une dizaine d'années son usage thérapeutique pour traiter un certain nombre de maladies graves, dégénératives ou encore le stress post-traumatique chez les militaires.


En octobre, le Parlement a approuvé en lecture préliminaire un projet de loi visant à assouplir l'industrie du cannabis, pour en faciliter l'accès et favoriser l'essor d'un marché florissant qui attire de plus en plus d'entrepreneurs en Israël parmi lesquels des figures politiques comme les ex-Premiers ministres Ehud Olmert, conseiller spécial de la firme Univo, et Ehud Barak, président de la société InterCure.


"L'écosystème du cannabis médical a bénéficié de 60 millions de dollars (environ 53 millions d'euros) d'investissements ces dernières années, il compte 220 chercheurs et environ 100 startups dont un quart ont été créées en 2019", souligne Dana Gourevich, directrice de la technologie à l'Autorité israélienne de l'innovation.


L'importation massive notamment du Canada, pays ayant légalisé le cannabis récréatif, a permis au secteur de se développer, poursuit-elle. 


Selon les données du ministère de la Santé, l'Etat hébreu a importé 22 tonnes de cannabis médical en 2021 (contre un peu plus de 14 tonnes en 2020), ce qui en fait le premier importateur mondial, note le Israeli Cannabis Magazine.


En revanche, l'exportation, autorisée en théorie, est aujourd'hui limitée en raison du processus de standardisation aux normes internationales, souligne Dana Gourevich.

CBD pour tous 
Il y a quelques semaines, le ministère de la Santé israélien a indiqué examiner la possibilité de retirer le cannabidiol (CBD) de la liste des drogues dangereuses, une mesure attendue par les acteurs du marché qui pourront alors commercialiser des produits contenant cette substance à plus large échelle.


"Environ 110.000 patients ont des licences (pour du cannabis médical) aujourd'hui en Israël, mais lorsque le CBD sera accessible à tous, des millions de personnes pourront l'utiliser dans des produits cosmétiques et du quotidien", espère Dvir Taler, 50 ans et agronome en chef de B.O.L Pharma.


Dans le sud d'Israël, près de la ville d'Ashdod, B.O.L Pharma fait pousser chaque année sur 3,5 hectares 400.000 plants de cannabis destinés exclusivement à un usage thérapeutique. 


L'entreprise, la plus importante à l'heure actuelle dans le domaine du cannabis médical en Israël, est partenaire de l'incubateur de Yeruham auquel elle fournit notamment les fleurs pour les diverses expériences scientifiques.


Canneguev développe en outre un robot capable de récolter de façon autonome les fleurs. Pour Dvir Taler, pas de doute, la maire Tal Ohana voit juste en misant sur la technologie, "la valeur ajoutée" d'Israël surnommé la "startup nation".


Dans l'espoir de devenir le centre incontournable de l'or vert en Israël, la mairie de Yeruham a aussi alloué 50 hectares à la culture du cannabis médical, soutenant que le climat ensoleillé du désert israélien était idéal. Et deux usines fabriquant des produits non médicaux à base de cannabis s'installeront à Yeruham dans les prochaines années.


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.