Washington annonce un accord avec le Japon sur l'acier

Les Etats-Unis ont décidé de supprimer leurs droits de douane sur un quota d'importations d'acier japonais, ont annoncé lundi des responsables américains, dernière initiative de Washington visant à résoudre les différends commerciaux hérités de l'ère Trump. (AFP)
Les Etats-Unis ont décidé de supprimer leurs droits de douane sur un quota d'importations d'acier japonais, ont annoncé lundi des responsables américains, dernière initiative de Washington visant à résoudre les différends commerciaux hérités de l'ère Trump. (AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Washington annonce un accord avec le Japon sur l'acier

  • La secrétaire au Commerce a souligné que cela contribuerait à résoudre «une friction majeure» avec le Japon, un des alliés «les plus importants» des Etats-Unis
  • Le Japon faisait partie des nombreux pays qui s'étaient vus imposer, en juin 2018, des droits de douane additionnels de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium par Donald Trump

 

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont décidé de supprimer leurs droits de douane sur un quota d'importations d'acier japonais, ont annoncé lundi des responsables américains, dernière initiative de Washington visant à résoudre les différends commerciaux hérités de l'ère Trump.


"Cet accord va renforcer l'industrie sidérurgique américaine et va garantir que sa main-d'œuvre reste compétitive, tout en offrant un meilleur accès à de l'acier moins cher", a estimé la secrétaire au Commerce Gina Raimondo.


Elle a de plus souligné que cela contribuerait à résoudre "une friction majeure" avec le Japon, un des alliés "les plus importants" des Etats-Unis.


Le Japon faisait partie des nombreux pays qui s'étaient vus imposer, en juin 2018, des droits de douane additionnels de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium par Donald Trump. 


Le président républicain avait alors justifié cette décision par la nécessité de défendre une industrie sidérurgique américaine "décimée par des décennies de commerce inéquitable".


Il avait eu recours à la "section 232" du Trade Expansion Act de 1962 permettant de limiter les importations qui mettent en danger la "sécurité nationale".


Ces tarifs douaniers avaient suscité l'ire des alliés de Washington, qui avaient pris des mesures en représailles.


Concrètement, l'accord annoncé lundi, qui doit entrer en vigueur le 1er avril, autorise un quota annuel de 1,25 million de tonnes métriques d'acier japonais sans droit de douane, a expliqué à des journalistes une responsable du ministère du Commerce, ayant requis l'anonymat.


Au-delà de ce volume, les surtaxes de 25% seront imposées.


Ce quota est substantiel puisqu'il est supérieur au 1,1 million de tonnes que le Japon a exporté vers les Etats-Unis en 2019, selon des données du ministère américain du Commerce. Avant l'imposition des tarifs douaniers, en 2017, le Japon exportait toutefois davantage: 1,8 million de tonnes.

Pas d'accord sur l'aluminium
Cet accord "maintient l'intégrité de la section 232" et ne concerne que l'acier, pas l'aluminium, a précisé la responsable américaine.


Scott Paul, le président de la fédération regroupant les producteurs américains d'acier (Alliance for American Manufacturing ou AAM), a rappelé dans un communiqué que l'AAM avait soutenu Donald Trump dans l'utilisation des droits de douane qui ont permis de soutenir ce secteur "vital".


Il a néanmoins salué la disposition de l'accord annoncé lundi qui doit "garantir que les produits en acier importés du Japon y aient effectivement été produits", et ce, pour empêcher d'autres pays d'expédier leur propre acier via ce pays, échappant ainsi aux droits de douane.


La US Chamber, le patronat américain, a souligné de son côté que cet accord allait "soulager" les industriels américains confrontés à la hausse des prix de l'acier et aux pénuries, mais estime que le gouvernement "doit aller plus loin".


"Les droits de douane et les quotas au titre de la section 232 restent en place sur les importations en provenance de nombreux autres pays", déplore le patronat, exhortant à abandonner "l'accusation infondée selon laquelle les importations de métaux en provenance du Royaume-Uni, de Corée et d'autres alliés proches représentent une menace pour la sécurité nationale".


Mi-novembre, Washington et Tokyo avaient annoncé des pourparlers en vue de réduire les droits de douane sur l'acier et l'aluminium.


Lundi, l'administration Biden a souligné que les deux pays devaient relever ensemble le "défi commun" que représente la surcapacité mondiale d'acier, "largement stimulée par la Chine".


Cela "nous oblige à travailler avec nos alliés, et non contre eux", a fait valoir la responsable du ministère du Commerce.


La représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, a estimé que cet accord "allait protéger une industrie américaine vitale" tout en uniformisant les règles du jeu contre la Chine.


"Cet accord, combiné à l'accord trouvé l'année dernière avec l'Union européenne, nous aidera à lutter contre les actions commerciales anticoncurrentielles et non marchandes de la Chine dans le secteur de l'acier, tout en nous aidant à atteindre l'ambitieux programme climatique mondial du président Biden", a-t-elle également commenté.


Le Japon et les Etats-Unis figurent parmi les premiers producteurs d'acier au monde, derrière la Chine, l'Union européenne et l'Inde, selon les données de la World Steel Association.


L'administration Biden a clairement signalé ces derniers mois sa volonté de résoudre les différends commencés sous l'administration Trump.


Le 30 octobre, elle était parvenue à un accord sur l'acier et l'aluminium avec l'Union européenne. Et elle avait annoncé le 19 janvier le lancement de discussions bilatérales avec le Royaume-Uni en vue de résoudre rapidement leur contentieux dans ce même secteur.


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».