Manifestations anti-mesures sanitaires: «assiégée», la ville d'Ottawa demande de l'aide à Trudeau

Un chauffeur de camion regarde de son camion couvert de messages de soutien, alors que les manifestants continuent de protester contre les mandats de vaccination mis en œuvre par le premier ministre Justin Trudeau le 7 février 2022 à Ottawa. (AFP)
Un chauffeur de camion regarde de son camion couvert de messages de soutien, alors que les manifestants continuent de protester contre les mandats de vaccination mis en œuvre par le premier ministre Justin Trudeau le 7 février 2022 à Ottawa. (AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Manifestations anti-mesures sanitaires: «assiégée», la ville d'Ottawa demande de l'aide à Trudeau

  • Les protestations rappellent sur la forme celles des «gilets jaunes» qui avaient paralysé le centre de nombreuses villes françaises tous les week-ends pendant plusieurs mois à partir de l'hiver 2018
  • Arrivés en nombre le 29 janvier devant le Parlement et sous les fenêtres du Premier ministre Justin Trudeau, entre 400 et 500 camions bloquaient toujours le centre-ville lundi

 

OTTAWA: Débordé par des centaines de camions qui font le "siège" de la capitale canadienne, le maire d'Ottawa a appelé lundi les autorités fédérales à l'aide pour mettre un terme à la démonstration de force des routiers contre les mesures sanitaires qui dure depuis plus de dix jours.


Arrivés en nombre le 29 janvier devant le Parlement et sous les fenêtres du Premier ministre Justin Trudeau, entre 400 et 500 camions bloquaient toujours le centre-ville lundi.


Une situation "hors de contrôle", selon le maire Jim Watson, qui a déclaré dimanche l'état d'urgence. La capitale fédérale a besoin de renforts pour mettre fin à l'état de "siège" dans lequel elle se trouve, a-t-il expliqué dans une lettre au gouvernement, plaidant pour l'envoi de 1 800 policiers supplémentaires.


"Nous devons mettre fin à cette manifestation, mais nous ne pouvons pas le faire seuls", a reconnu lundi le chef de la police Peter Sloly, appelant lui aussi "à l'aide".


Certaines rues du centre-ville, encombrées de poids lourds, sont toujours bloquées à la circulation, les commerces sont fermés et des abris de fortune ont été installés par les manifestants qui passent jour et nuit à klaxonner, au grand dam des habitants, pris dans le bruit et les vapeurs de diesel.


Ces derniers ont toutefois gagné lundi une première bataille: la Cour supérieure de l'Ontario a ordonné aux protestataires de cesser de klaxonner. Certains résidents avaient en effet lancé un recours collectif contre les organisateurs et le chaos engendré par le mouvement, réclamant quelque 10 millions de dollars canadiens (7 millions d'euros).


Les protestations, qui ont débuté à Ottawa le 29 janvier, se sont étendues ce week-end à d'autres villes canadiennes (Toronto, Winnipeg, Québec...). Elles rappellent sur la forme celles des "gilets jaunes" qui avaient paralysé le centre de nombreuses villes françaises tous les week-ends pendant plusieurs mois à partir de l'hiver 2018.


Les politiciens "ne savent pas quoi faire de nous. Mais tout ce qu'ils ont à faire, c'est de revenir à la raison. C'est à eux de résoudre ça", estime auprès de l'AFP John Lambert, 59 ans, camionneur et manifestant.


Le gouvernement canadien a proposé lundi une concertation avec les autorités municipales et provinciales mais sans lancer d'invitation aux manifestants, comme le demandait le maire d'Ottawa.


"Nous ne pouvons pas permettre à une foule en colère" de dicter sa loi, a déclaré Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique. "Cela pourrait créer un précédent sur la façon d'élaborer des politiques au Canada", a-t-il dit.

«Pourparlers»
Insensibles aux déclarations politiques, les manifestants continuent de réclamer "la levée des obligations vaccinales, des restrictions, et le rétablissement des droits et des libertés des Canadiens", a déclaré lundi Tamara Lich, l'une des organisatrices du mouvement, lors d'un live sur YouTube.


"Nous essayons, en ce moment, de tendre la main à tous les partis fédéraux afin que nous puissions commencer des pourparlers et voir comment nous pouvons avancer", a-t-elle ajouté.


Elle a par ailleurs dénoncé les tentatives d'étouffer le mouvement. La police d'Ottawa, critiquée pour n'avoir pas su prévenir la paralysie du centre de la capitale, empêche en effet depuis dimanche le ravitaillement des protestataires, en carburant notamment.


Malgré une situation de plus en plus chaotique, Justin Trudeau, logé depuis dix jours dans un lieu tenu secret, n'est pas intervenu après les manifestations du week-end, laissant ses ministres monter au front. Jeudi dernier, il avait écarté la possibilité de déployer l'armée.


"Trudeau n'a rien à gagner en allant parler aux manifestants", a estimé auprès de l'AFP Geneviève Tellier, politologue de l'université d'Ottawa.


Mais tout cela pourrait "se transformer en crise politique", a jugé son confrère Frédéric Boily, de l'université de l'Alberta.


"Justin Trudeau a eu au départ une mauvaise réaction. Il a réagi trop fortement et trop abruptement lorsque les manifestations ont commencé, en essayant de dépeindre l'ensemble de la manifestation comme une manif d'extrême-droite."


Depuis le début du mouvement, le Premier ministre n'a en effet eu de cesse d'en minimiser la représentativité.


Et il a jeté de "l'huile sur le feu", poursuit Frédéric Boily, en "politisant la vaccination" notamment pendant la période électorale cet été.


Mais sur le plan politique, le mouvement a également mis l'opposition dans une situation complexe. Les conservateurs, qui voteront prochainement pour élire un nouveau chef, sont en effet divisés sur cette question.


"Ils ont peur qu'une partie de leurs partisans soient tentés par l'extrême-droite mais c'est un pari risqué pour eux", a commenté Daniel Béland, analyste politique.


Même si la mobilisation des camionneurs n'est soutenue que par une minorité des Canadiens, 32% d'après un récent sondage, cela représente tout de même une frange plus large de la population que les 10% d'adultes canadiens non-vaccinés.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.