Immigration: Zemmour veut un «mur» aux «frontières européennes»

«Moi je ferai basculer la majorité européenne en faveur du mur, qui sera financé sur fonds européens», a-t-il lancé sur BFMTV. (Photo, AFP)
«Moi je ferai basculer la majorité européenne en faveur du mur, qui sera financé sur fonds européens», a-t-il lancé sur BFMTV. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 10 février 2022

Immigration: Zemmour veut un «mur» aux «frontières européennes»

  • «Les pays qui ont fait un mur comme la Hongrie défendent la civilisation européenne», a estimé le candidat Reconquête! à la présidentielle
  • Réclamer un mur aux frontières européennes rappelle aussi la politique de l'ancien président américain Donald Trump, avec l'érection d'un mur à la frontière mexicaine

PARIS : Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a réclamé mercredi soir la construction d'un "mur" à "toutes les frontières" extérieures de l'Union européenne pour lutter contre l'immigration et veut soutenir financièrement les pays prêts à en bâtir. 

"J'y suis favorable, la France et l'Allemagne refusent. La commissaire européenne suédoise (Ylva) Johansson refuse", mais "moi je ferai basculer la majorité européenne en faveur du mur, qui sera financé sur fonds européens", a-t-il lancé sur BFMTV.

"Les pays qui ont fait un mur comme la Hongrie défendent la civilisation européenne", a estimé le candidat Reconquête! à la présidentielle. Favorable à "l'immigration zéro", Eric Zemmour veut un mur à "toutes les frontières européennes" extérieures terrestres. La France, du fait de sa géographie, ne serait pas concernée, a-t-il précisé.

Et "on fera une police spéciale" avec des "garde-frontières aux frontières françaises"', a-t-il ajouté, sans préciser le coût de la mesure.

Fin janvier, la Pologne avait indiqué entamer la construction d'une nouvelle clôture à sa frontière avec le Bélarus pour bloquer la pénétration de migrants illégaux, à l'origine d'une crise entre Varsovie et Minsk l'an dernier. Le mur doit coûter quelque 353 millions d'euros et doit être achevé au mois de juin.

Réclamer un mur aux frontières européennes rappelle aussi la politique de l'ancien président américain Donald Trump, avec l'érection d'un mur à la frontière mexicaine.

Durant l'émission sur BFMTV, un échange tendu a en outre eu lieu entre Eric Zemmour et une habitante d'Aubervilliers. L'ancien polémiste a fustigé la "société multiculturelle", "ça veut dire la guerre de civilisations et ça veut dire que ce sont les plus nombreux qui gagnent, en l’occurrence l'islam", a-t-il lancé.

"Arrêtons de stigmatiser une population, arrêtez avec l'islam", a réagi son interlocutrice.

"Madame, je dis ce que je veux, vous dites ce que vous voulez, maintenant ça suffit, OK…", s'est agacé M. Zemmour. "Si vous m'interrompez tout le temps, il n'y a pas de dialogue possible".

Cette émission d'échange avec des Français était organisée à Saint-Denis et pas à Montreuil, où l'équipe du studio envisagé s'est opposée à la venue du candidat d'extrême droite. Un rassemblement contre Eric Zemmour avait d'ailleurs lieu à Montreuil mercredi.

Le candidat a par ailleurs évoqué le pass vaccinal face à la Covid-19 et l'espoir du gouvernement de pouvoir le lever "fin mars-début avril". Eric Zemmour a ironisé sur ce "hasard" de calendrier avant la présidentielle des 10 et 24 avril.

"Je ne suis pas du tout suspicieux mais je soupçonne quand même le gouvernement d'avoir inventé cette machine qui ne sert à rien, parce qu'on savait qu'Omicron (le variant) était un virus de fin d'épidémie, si j'ose dire, pour pouvoir faire ce cadeau électoral. Mais vous allez dire que j'ai mauvais esprit", a-t-il conclu sur ce point.


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Short Url
  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Short Url
  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Short Url
  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".