Berlin fait le ménage dans la police et l’armée suite à leur infiltration par l’extrême droite

Des partisans du parti d'extrême droite AfD en Allemagne marchent derrière un barrage de policiers anti-émeute lors d'une manifestation à Chemnitz, le 1er septembre 2018 (Photo, AFP)
Des partisans du parti d'extrême droite AfD en Allemagne marchent derrière un barrage de policiers anti-émeute lors d'une manifestation à Chemnitz, le 1er septembre 2018 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 06 octobre 2020

Berlin fait le ménage dans la police et l’armée suite à leur infiltration par l’extrême droite

  • L'ensemble de ces services pourraient compter « plus de 350 cas suspects »
  • Les enquêteurs avaient annoncé l'interpellation d'un ancien policier et de son épouse soupçonnés d'avoir envoyé des mails de menaces

BERLIN : Inventaire avant le grand ménage? Le gouvernement allemand, accusé jusqu'ici de minimiser l'ancrage de réseaux d'extrême droite dans la police et les forces armées, dévoile mardi un état des lieux inédit.

Les scandales se sont en effet multipliés ces derniers mois, avec la mise au jour de plusieurs groupes de policiers échangeant des propos racistes. Dans l'armée, un commando d'élite noyauté par des néo-nazis a été en partie dissous cet été. 

Le ministre de l'Intérieur, le conservateur bavarois Horst Seehofer, va présenter mardi une estimation du nombre de militants extrémistes dans la police, les services de renseignements et le contre-espionnage militaire.

Les quelque 300.000 membres de ces forces de sécurité ont notamment dû remplir des questionnaires anonymes sur les cas éventuels impliquant des collègues, dans l'espoir de rompre l'omerta qui règne, selon syndicats et experts, dans la police.

Tournant

Selon de premiers chiffres dévoilés en septembre par le quotidien Die Welt et couvrant la période allant de janvier 2017 à mars 2020, l'ensemble de ces services pourraient compter « plus de 350 cas suspects ». 

Il s'agit d'un tournant pour le gouvernement allemand, qui se refusait jusqu'à présent à diligenter une enquête globale qui risquait, selon lui, de jeter l'opprobre sur l'ensemble des policiers et privilégiait une approche au cas par cas.

« Nos agences de sécurité sont un joyau », assurait encore en juillet M. Seehofer, niant notamment toute pratique de contrôles au faciès. Changement radical de ton le 1er octobre, le ministre assurant que le gouvernement « ne dissimule rien ».

La pression était devenue trop forte ces derniers mois, y compris de la part du parti social-démocrate, partenaire des conservateurs au sein de la coalition d'Angela Merkel, pour faire la lumière sur l'ampleur réelle de ces groupes.

Le chef de l'Etat allemand, Frank-Walter Steinmeier, une autorité morale en Allemagne, a lui-même appelé fin septembre à combattre « plus résolument » les réseaux d'extrême droite dans le pays.

La porosité entre l'extrême droite et une partie de la police est pourtant avérée. Le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) est ainsi le groupe au Bundestag qui compte dans ses rangs le plus d'agents de police - 5 sur 89. 

Indignation

Plusieurs affaires récentes, que les investigations du gouvernement n'ont pas pu intégrer dans le décompte, ont suscité l'indignation en Allemagne, où le terrorisme d'extrême droite est érigé au premier rang des menaces pesant sur la sécurité du pays.

En Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d'Allemagne, une trentaine de policiers, suspendus depuis, échangeaient sur la messagerie Whatsapp des photos d'Adolf Hitler et de croix gammées, ainsi que des drapeaux du IIIe Reich et un montage montrant un réfugié dans une chambre à gaz d'un camp de concentration.

Un groupe similaire a été démantelé fin septembre à Berlin.

En juillet, les enquêteurs avaient annoncé l'interpellation d'un ancien policier et de son épouse soupçonnés d'avoir envoyé des mails de menaces à des responsables politiques et des personnalités publiques dans toute l'Allemagne.

Leurs messages étaient signés « NSU 2.0 », une référence au groupuscule néonazi allemand dont les membres ont commis une dizaine d'assassinats racistes pendant la décennie 2000 et ont bénéficié de la passivité coupable de policiers.

L'été a aussi été marqué par la démission d'un responsable régional de la police allemande en raison de liens supposés entre ses services et l'extrême droite.

L'affaire faisait suite à la découverte de l'utilisation d'un ordinateur de la police de l'Etat régional de Hesse, où se trouve Francfort, pour trouver des données privées sur les personnes ayant fait l'objet de menaces de mort et d'insultes de la part de l'ultra-droite par courrier ou emails.

L'armée est elle aussi concernée. Le KSK, un commando d'élite, a ainsi été en partie dissous avant l'été. Une vingtaine de ses membres étaient soupçonnés d'appartenir à la mouvance néo-nazie, une proportion cinq fois plus élevée que dans l'ensemble de la Bundeswehr, selon le service de contre-espionnage allemand.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.