Washington demande à Trudeau d'intervenir contre les blocages aux frontières

Des manifestants et des partisans bloquent le pied du pont Ambassador reliant Windsor, en Ontario, à Détroit, bloquant le flux de trafic commercial. (Cole Burston/Getty Images/AFP)
Des manifestants et des partisans bloquent le pied du pont Ambassador reliant Windsor, en Ontario, à Détroit, bloquant le flux de trafic commercial. (Cole Burston/Getty Images/AFP)
Des manifestants et des partisans bloquent le pied du pont Ambassador reliant Windsor, en Ontario, à Détroit, bloquant le flux de trafic commercial. (Cole Burston/Getty Images/AFP)
Des manifestants et des partisans bloquent le pied du pont Ambassador reliant Windsor, en Ontario, à Détroit, bloquant le flux de trafic commercial. (Cole Burston/Getty Images/AFP)
Des manifestants et des partisans bloquent le pied du pont Ambassador reliant Windsor, en Ontario, à Détroit, bloquant le flux de trafic commercial. (Cole Burston/Getty Images/AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Washington demande à Trudeau d'intervenir contre les blocages aux frontières

  • Les manifestants ont en effet décidé de frapper maintenant l'économie en paralysant des voies commerciales essentielles ce qui perturbe déjà certains secteurs
  • En Europe, les autorités ont pris les devants: des rassemblements prévus pour la fin de semaine ont été interdits, notamment à Paris et Bruxelles

 

OTTAWA: Les Etats-Unis ont appelé jeudi le Canada à employer les "pouvoirs fédéraux" pour mettre fin aux convois de manifestants anti-mesures sanitaires qui bloquent des axes frontaliers majeurs entre les deux voisins américains depuis plusieurs jours et menacent l'économie.


Avec le blocage d'un troisième axe frontalier avec les Etats-Unis, la contestation s'est encore étendue jeudi au Canada au moment où le mouvement inspire ailleurs dans le monde, de la France à la Nouvelle-Zélande.


Les manifestants ont en effet décidé de frapper maintenant l'économie en paralysant des voies commerciales essentielles ce qui perturbe déjà certains secteurs comme l'industrie automobile des deux côtés de la frontière, depuis le blocage il y a quatre jours du pont Ambassador, entre l'Ontario et Detroit aux Etats-Unis.


Washington a proposé son "aide pleine et entière", ont fait savoir jeudi des responsables de la Maison Blanche précisant que plusieurs ministres américains étaient en contact régulier avec leurs homologues canadiens à ce sujet. Ils ont aussi assuré que l'administration Biden était "mobilisée 24 heures sur 24 pour mettre fin rapidement" à la crise.


Le Premier ministre Justin Trudeau avait de nouveau appelé jeudi à la fin des manifestations: "Il est temps que cela finisse car cela fait mal aux Canadiens" mais sans proposer un plan d'action concret.


Son gouvernement s'est contenté d'indiquer que des renforts policiers seraient envoyés aux endroits de blocage mais sans plus de précisions.

L'industrie automobile touchée au cœur par le blocage d'un pont au Canada

En bloquant un pont entre le Canada et les Etats-Unis, les manifestants anti-mesures sanitaires ont touché un nerf central pour l'industrie automobile et forcé les géants du secteur à suspendre ou ralentir temporairement les chaînes de fabrication dans plusieurs usines.


General Motors, Ford, Stellantis et Toyota ont dû soit dire à des travailleurs de ne pas venir à l'usine mercredi ou jeudi, soit réduire leur production, faute d'avoir à disposition certaines pièces détachées.


Le pont Ambassador qui relie Windsor, côté Canada, à Detroit, côté américain, est en effet le pont transfrontalier accueillant le plus de trafic en Amérique du Nord, avec plus de 40 000 travailleurs et touristes l'empruntant chaque jour.


Des camionneurs y font traverser quotidiennement 323 millions de dollars de marchandises en moyenne.


Et la zone autour du pont "est une sorte de cluster géant pour l'industrie automobile", explique Jason Miller, expert en chaîne d'approvisionnement à l'université d'Etat du Michigan. "Certaines pièces peuvent traverser jusqu'à cinq, six ou sept fois le pont."


Detroit est le berceau de l'industrie automobile américaine et de nombreux sous-traitants se sont installés dans les environs.


Or "depuis les années 1960, l'industrie automobile prend pour acquis que le trafic transfrontalier sera facile et fiable, et elle fonctionne en flux tendu avec des usines qui n'ont parfois des stocks que pour quelques heures ou quelques jours", signale Fraser Johnson, spécialiste des chaînes d'approvisionnement à l'école de commerce canadienne Ivey.


"Dès qu'on a des perturbations de ce genre, cela met en péril la continuité des opérations", ajoute-t-il.

Viser haut 
General Motors a dû annuler la vacation du soir mercredi ainsi que les deux vacations jeudi à son usine de Lansing Delta Township, et la vacation du matin jeudi à l'usine de Flint a dû être raccourcie d'environ deux heures.


Ford a dû réduire jeudi la capacité de ses usines canadiennes d'Oakville et Windsor.


Plusieurs sites de Stellantis aux Etats-Unis et au Canada ont dû raccourcir la deuxième vacation mercredi soir avant de rouvrir jeudi. L'usine de Windsor a dû de nouveau raccourcir la vacation du matin jeudi.   


Toyota a pour sa part indiqué que le blocage du pont affectait ses usines au Canada et son usine dans le Kentucky, aux Etats-Unis, sans préciser depuis quand ni avec quelle ampleur.


Mais l'entreprise s'attend d'ores et déjà à "des perturbations jusqu'au week-end". 


En faisant de ce pont un point central de leurs protestations, les chauffeurs-routiers canadiens "visent haut pour relayer leurs revendications en frappant au coeur de l'industrie automobile", résume Karl Brauer, du site spécialisée ISeeCars. 

Contournement compliqué 
Il serait compliqué d'emprunter un autre chemin dans cette région parsemée de grands lacs. 


Le pont est conçu pour relier directement des autoroutes majeures des deux côtés de la frontière.


Et passer par Buffalo, un peu plus à l'est, près des chutes du Niagara, "est problématique car ils n'y ont pas les infrastructures pour gérer le trafic des camions", souligne Fraser Johnson.


Il n'est pas non plus envisageable de s'approvisionner facilement auprès d'autres sous-traitants, nombre d'entre eux fabriquant des pièces très spécifiques, voire configurées pour un véhicule particulier.


Et "il ne faut pas oublier que cette crise arrive dans un contexte déjà pas facile, avec la pénurie de semi-conducteurs qui ne semble pas s'arranger", relève Karl Brauer.


Le secteur automobile est en effet secoué depuis plus d'un an par le manque de ces éléments devenus indispensables dans la fabrication des voitures, obligeant périodiquement certains constructeurs à suspendre temporairement les chaînes d'assemblage. 


La situation pourrait rapidement s'aggraver si le pont reste bloqué, avec éventuellement le licenciement temporaire de salariés chez les constructeurs.


"Pour un poste sur une chaîne d'assemblage, 10 postes environ sont touchés dans l'ensemble de l'économie", rappelle Bernard Swiecki, du centre de recherche spécialisé CAR, en mentionnant les sous-traitants ou les restaurants les accueillant.


Le blocage pourrait progressivement affecter les usines plus éloignées, vers lesquelles des camions étaient déjà en route avant le blocage du pont, souligne-t-il aussi. 


Les prix des voitures d'occasion, qui ont grimpé à des records l'an dernier aux Etats-Unis, pourraient continuer à monter, avance de son côté Jason Miller.


Et "l'impact pourrait s'étendre à d'autres secteurs si les matières premières viennent à manquer", ajoute-t-il en faisant remarquer que les Etats-Unis importent beaucoup d'aluminium et le Canada de plastique.

L'inquiétude est montée d'un cran ces derniers jours car en bloquant le pont Ambassador, les manifestants ont touché un nerf central pour l'industrie automobile et forcé les géants du secteur - Ford, Stellantis et Toyota - à suspendre ou ralentir temporairement les chaînes de fabrication dans plusieurs usines.


Estimant que la situation représentait une "crise nationale", le maire de la ville de Windsor Drew Dilkens a annoncé son intention d'"expulser" les manifestants par la force s'il obtient l'autorisation d'un tribunal.


"Le préjudice économique que cette occupation cause au commerce international ne peut pas durer et doit cesser", a-t-il ajouté. 


La zone autour du pont est cruciale pour l'industrie automobile, explique Jason Miller, expert en chaîne d'approvisionnement à l'université d'Etat du Michigan. "Certaines pièces peuvent traverser jusqu'à cinq, six ou sept fois le pont."


Ce pont transfrontalier voit passer chaque jour plus de 40 000 travailleurs et touristes et les camionneurs y font traverser quotidiennement 323 millions de dollars de marchandises en moyenne.


"Il est impératif que les gouvernements locaux, provinciaux et nationaux du Canada désamorcent ce blocus économique", a déclaré jeudi la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, les appelant à prendre "toutes les mesures nécessaires".

«Nous n'aimons pas faire d'histoires»
Le mouvement s'étend sur les routes et semblait dans une impasse dans les rues de la capitale fédérale Ottawa, a constaté une journaliste de l'AFP. Des centaines de camions bloquent toujours les rues, installés devant le Parlement et les bureaux de Justin Trudeau.


La police de la ville a une nouvelle fois expliqué qu'elle n'était "pas en mesure" de "mettre un terme" à la manifestation sans renforts. Son chef Peter Sloly a expliqué "ne pas avoir les ressources suffisantes" pour "empêcher l'approvisionnement en essence des camions" qui bloquent les rues, ou pour "procéder à des arrestations".


De fait, malgré un avertissement lancé mercredi aux manifestants, la police n'a procédé qu'à deux nouvelles arrestations portant le nombre à 25 depuis le début du mouvement. 


"Vous savez que vous avez fait quelque chose de mal lorsque les Canadiens s'en indignent. Nous sommes connus pour être très pacifiques, nous n'aimons pas faire d'histoires", estime Naomi Gilman, habitante d'Ottawa d'une trentaine d'années.


Pour Ed Humphrey, tatouages dans le cou, boucle d'oreille et chapeau sur la tête, qui nettoie les rues occupées, "les gens ordinaires parlent enfin, c'est exactement ça ce mouvement!". Venu du Manitoba, cet ouvrier se réjouit "du soutien qui grandit".


En Europe, les autorités ont pris les devants: des rassemblements prévus pour la fin de semaine ont été interdits, notamment à Paris et Bruxelles.


Ce mouvement, baptisé comme au Canada "convois de la liberté", semble prendre de l'ampleur, notamment dans l'Hexagone pour protester contre le pass vaccinal.


Ses partisans se réclament des "gilets jaunes", la mobilisation populaire de 2018-2019, déclenchée par une hausse des prix de l'essence qui avait tourné à la révolte contre le président Emmanuel Macron.


En Nouvelle-Zélande, où des manifestants anti-vaccin sont rassemblés depuis trois jours près du Parlement à Wellington, des heurts ont éclaté jeudi entre la police et les manifestants. Plus de 120 personnes ont été arrêtées.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com