Nouvel opus majeur des experts climat de l'ONU sur les impact du réchauffement

Le président sud-coréen de Giec et un panel de chercheurs donnent une conférence de presse pour présenter leur rapport spécial sur l'océan et la cryosphère au Musée océanographique de Monaco, le 25 septembre 2019. (Photo, AFP)
Le président sud-coréen de Giec et un panel de chercheurs donnent une conférence de presse pour présenter leur rapport spécial sur l'océan et la cryosphère au Musée océanographique de Monaco, le 25 septembre 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Nouvel opus majeur des experts climat de l'ONU sur les impact du réchauffement

  • Les milliers d'études scientifiques sur lesquelles se base le consensus des centaines d'auteurs du Giec ne laissent en effet pas de place au doute
  • Les conséquences sur la sécurité alimentaire, la santé, les villes, les déplacements de population, ou encore sur la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que les mesures prises pour s'adapter à ces changements seront au cœur du nouveau rapport

PARIS : Près de 200 pays se réunissent à partir de lundi pour adopter le rapport des experts climat de l'ONU (Giec) sur les impacts du réchauffement, qui dressera très certainement un tableau funeste prouvant une fois encore l'urgence de réduire les émissions.

Les milliers d'études scientifiques sur lesquelles se base le consensus des centaines d'auteurs du Giec ne laissent en effet pas de place au doute.

"Oui, on va vers des risques de plus en plus élevés, dans tous les secteurs, quasi dans toutes les régions", explique à l'AFP l'un d'entre eux, Alexandre Magnan, chercheur à l'institut français IDDRI.

"Mais ça fait combien d'années que le Giec le dit ! Alors là on va le redire, mais est-ce que ça va changer radicalement la façon dont les acteurs économiques, les acteurs politiques, la population voient le futur ? Je ne sais pas. Est-ce que ça va réveiller les consciences ? J’espère que oui", poursuit-il, alors que les États sont appelés à renforcer leur ambition en matière de lutte contre le réchauffement d'ici la prochaine conférence climat de l'ONU (COP27) en novembre.

Après son opus d'août dernier mettant en lumière l'accélération du réchauffement, le Giec planche du 14 au 25 février sur les impacts du dérèglement climatique et la façon dont on s'y prépare ("l'adaptation"), avant un troisième volet prévu en avril sur les solutions pour réduire les gaz à effet de serre.

Les conclusions du rapport d'août étaient bien sombres : le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle – objectif le plus optimiste de l'accord de Paris – pourrait être atteint autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant de nouveaux désastres "sans précédents" l'humanité, "indiscutablement" responsable du réchauffement.

Les conséquences sur la sécurité alimentaire, la santé, les villes, les déplacements de population, ou encore sur la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que les mesures prises pour s'adapter à ces changements seront au cœur du nouveau rapport.

Alors que la planète a pour l'instant gagné environ 1,1°C et que les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, le monde voit de ses propres yeux les catastrophes déjà à l'œuvre. Comme l'an dernier avec les flammes ravageant l'Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d'Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50°C au Canada.

«Urgence»

Une version préliminaire du rapport du Giec sur les impacts, que l'AFP avait obtenue en juin dernier, montrait que la vie sur Terre telle que nous la connaissons va inéluctablement être transformée, à court terme.

Face à cette perspective et à la nécessité de réduire les émissions de près de 50% d'ici à 2030 pour rester sous +1,5°C, le monde a promis lors de la COP26 de Glasgow en novembre d'accélérer la lutte contre le réchauffement, évoquant pour la première fois la responsabilité du charbon. Des engagements trop mous et pas assez rapides, pour les experts et ONG.

Ainsi, alors que chaque dixième de degré multiplie les conséquences dramatiques, la planète se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de 2,7°C selon l'ONU.

Dans ce contexte, ce rapport arrive "à un moment très important", commente Kelly Levin, experte du Bezos Earth Fund. "Nous devons nous assurer de ne pas relâcher la pression cette année alors que les États vont, espérons-le, faire preuve de plus d'ambition".

C'est le 28 février que le Giec dévoilera sa nouvelle évaluation, après deux semaines de réunion virtuelle des 195 États membres qui passeront au crible, ligne par ligne, mot par mot, le "résumé pour les décideurs", condensé politiquement sensible des milliers de pages du rapport scientifique.

Outre la litanie des impacts catastrophiques et anxiogènes, une lueur d'espoir pourrait venir du volet adaptation qui devrait être plus orienté sur les solutions pour se préparer à l'impact.

Mais "il y a des limites à l'adaptation et le monde ne pourra pas s'adapter à un changement climatique hors de contrôle", souligne Rachel Cleetus, de l'organisation Union of concerned scientists.

"Nous n'avons qu'un éventail de choix limité nous permettant d'aller vers l'avenir de façon productive", souligne à l'AFP Ed Carr, chercheur à l'université américaine de Clark et un des auteurs du rapport.

"Avec chaque jour de retard, certains de ces choix deviennent plus difficiles, ou disparaissent (...) C'est ça, l'urgence".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.