L’Iran et quatre pays s’affrontent au sujet des réparations du crash de 2020

Les équipes de secours travaillent au milieu des débris d'un avion ukrainien abattu par les forces de sécurité iraniennes à Téhéran, le 8 janvier 2020. Toutes les personnes présentes à bord de l’appareil ont été tuées. (AFP)
Les équipes de secours travaillent au milieu des débris d'un avion ukrainien abattu par les forces de sécurité iraniennes à Téhéran, le 8 janvier 2020. Toutes les personnes présentes à bord de l’appareil ont été tuées. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

L’Iran et quatre pays s’affrontent au sujet des réparations du crash de 2020

  • En 2020, dans des rapports préliminaires relatifs à la catastrophe, les autorités iraniennes avaient accusé un opérateur de défense aérienne
  • L’Iran a finalement reconnu, face aux preuves qui s’accumulaient, que les Gardiens de la révolution avaient abattu par erreur l’avion de ligne ukrainien

NATIONS UNIES: L'Iran affronte trois pays occidentaux et l'Ukraine au sujet d’une demande de réparations après l'attaque au missile perpétrée par l'armée iranienne contre un avion de ligne ukrainien au mois de janvier 2020. L’offensive a provoqué la mort des cent soixante-seize personnes qui se trouvaient à bord – passagers et membres d’équipage.

Le mois dernier, des ministres du Canada, de Suède, d'Ukraine et de Grande-Bretagne rassemblés au sein du Groupe international de coordination et d’intervention pour les victimes du vol PS752 ont annoncé dans une déclaration conjointe avoir reçu le 27 décembre une «réponse sans équivoque» de l’Iran: ce dernier «ne voyait pas la nécessité de négocier avec le groupe […] au sujet de notre demande collective de réparations».

Dans la déclaration qu’ils ont transmise au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, les quatre pays soulignent que la question des réparations devrait être étudiée de manière collective «afin que toutes les victimes soient traitées de manière juste et équitable».

Ils accusent l’Iran de se soustraire à ses responsabilités juridiques internationales, notamment en refusant de poursuivre les négociations avec le groupe de coordination. «Nous ne tolérerons pas cet affront à la mémoire des cent soixante-seize victimes innocentes», déclarent-ils.

Après trois jours de déni, au mois de janvier 2020, l’Iran a finalement reconnu, face aux preuves qui s’accumulaient, que les Gardiens de la révolution – son groupe paramilitaire – avaient abattu par erreur l’avion de ligne ukrainien avec deux missiles sol-air peu après son décollage de Téhéran. Le même jour, l’Iran avait lancé une attaque aux missiles balistiques contre les troupes américaines en Irak en représailles à la frappe aérienne américaine qui avait coûté la vie à un général iranien de premier plan.

En 2020, dans des rapports préliminaires relatifs à la catastrophe, les autorités iraniennes avaient accusé un opérateur de défense aérienne qui aurait, selon elles, confondu le Boeing 737-800 avec un missile de croisière américain.

Le groupe de coordination fait savoir que, malgré tous les efforts déployés au cours des deux dernières années ainsi que les nombreuses tentatives pour résoudre cette question par la négociation, il a déterminé qu’il serait «vain» de tenter de négocier avec l’Iran sur la question des réparations au sujet du vol PS752. «Nous allons maintenant nous concentrer sur les mesures à prendre pour résoudre cette question dans le cadre du droit international», indiquent-ils sans donner plus de détails.

L’ambassadeur de l’Iran auprès des Nations unies, Majid Takht-Ravanchi, a répondu dans une lettre adressée au secrétariat général de l’organisation et diffusée jeudi dernier que la demande de négociations conjointes du groupe de coordination «n’avait aucun fondement ni aucun effet sur l’Iran».

Il déclare que l’Iran avait proposé des négociations bilatérales à chacun des quatre pays et que Téhéran «exprime une fois de plus sa volonté de tenir de nouvelles négociations bilatérales avec le Canada, la Suède, l’Ukraine et le Royaume-Uni».

Takht-Ravanchi qualifie d’«ironique» le fait que les quatre gouvernements «aient conclu que toute tentative de négociation avec l’Iran était vaine» alors qu’ils ont refusé de s’engager dans des négociations bilatérales.

Il précise que l’Iran avait participé à trois séries de pourparlers bilatéraux avec l’Ukraine à Kiev en juillet 2020 et en juin 2021, ainsi qu’à Téhéran en octobre 2020, et que le pays a pris «toutes les mesures possibles pour s’acquitter de ses responsabilités internes et internationales».

Le gouvernement iranien «condamne fermement toute tentative qui consiste à politiser l’accident et les incidents techniques objectifs par l’utilisation de n’importe quel outil susceptible de faire pression sur le gouvernement iranien à des fins politiques», poursuit l’ambassadeur.

Takht-Ravanchi affirme que le gouvernement iranien a publié une directive le 5 janvier 2021 «pour le déboursement à titre gracieux de 150 000 dollars [1 dollar = 0,88 euro] destinés aux héritiers de chaque personne qui a perdu la vie dans l’accident». Il ajoute que le gouvernement a jusqu’à présent effectué des paiements «à un certain nombre de familles».

«La République islamique d’Iran répète une fois de plus que le paiement sera versé à toutes les familles, quelles que soient leurs nationalités et sans discrimination aucune, tout en rejetant catégoriquement les affirmations sans fondement du groupe autoproclamé», souligne-t-il.

Le 21 novembre 2021, l’Agence de presse officielle iranienne (Irna) a rapporté qu’une audience qui impliquait dix militaires – des suspects de «différents grades» – avait débuté au sujet de l’attentat contre l’avion ukrainien commis par l’armée et que les familles des victimes et leurs avocats étaient également présents.

Takht-Ravanchi rappelle dans sa lettre que le procès «est en cours» et que «les familles des victimes ont été invitées et publiquement informées qu’elles pouvaient porter plainte contre les accusés devant les tribunaux compétents d’Iran». Il ajoute que, jusqu’à présent, plusieurs audiences se sont tenues en présence des familles des victimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.