Un colonel américain accomplit l’Omra et rencontre ses homologues saoudiens

Le colonel Khalid Shabbaz avec des homologues et d’autres militaires. (Fournie)
Le colonel Khalid Shabbaz avec des homologues et d’autres militaires. (Fournie)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Un colonel américain accomplit l’Omra et rencontre ses homologues saoudiens

  • Pratiquer sa foi est un élément essentiel du rôle du colonel Khalid Shabbaz au sein de l’armée américaine où il officie en tant qu’aumônier chargé de prodiguer un soutien et des conseils religieux à des milliers de soldats américains
  • La mission du colonel Khalid Shabbaz consiste également à assurer un soutien émotionnel à un grand nombre de soldats de toutes confessions

LOS ANGELES: Le colonel Khalid Shabazz est le soldat musulman le plus gradé de l’armée américaine qui compte plus de cinq mille soldats musulmans.
M. Shabazz s’est récemment rendu en Arabie saoudite pour y accomplir l’Omra.

«Mon impression de l'Arabie saoudite était presque hypnotique», déclare Khalid Shabazz à Arab News. «J’y ai tout aimé. Je me sentais en paix et j'avais l'impression que ma vie tout entière avait été un cheminement pour me mener jusqu’ici. J'ai fait ce voyage pour accomplir mon destin et me rapprocher de Dieu.»

Pratiquer sa foi est un élément essentiel du travail du colonel Khalid Shabbaz dans l'armée américaine, où il officie en tant qu’aumônier, prodiguant un soutien et des conseils religieux à des milliers de soldats américains.

Alors que la plupart des aumôniers sont issus de diverses confessions chrétiennes, certains représentent le judaïsme, l'islam et d'autres religions.
Actuellement, l’armée américaine compte six aumôniers musulmans; les forces de l’air en comptent trois et la marine, un seul.

En tant que représentants de leurs différentes confessions, les aumôniers portent des insignes qui reflètent leur appartenance religieuse – pour les aumôniers musulmans, cet insigne est un croissant.
Prodiguer des conseils religieux n’est toutefois qu’une infime partie du rôle des aumôniers lorsqu’ils portent l’uniforme militaire.

La mission du colonel Shabbaz consiste également à assurer un soutien émotionnel à un grand nombre de soldats de toutes confessions. Vu son rang et son ancienneté, Khalid Shabbaz est responsable des besoins spirituels de milliers de soldats. Il supervise également d’autres aumôniers moins gradés que lui.

En plus d’accomplir l’Omra à La Mecque et de visiter Médine, le colonel Shabazz a également organisé d'importantes réunions avec ses homologues saoudiens pour renforcer la coopération militaire entre les deux alliés.

«Les Saoudiens sont professionnels, stratégiquement alignés avec nous et pragmatiques lorsqu’il s’agit de garantir le plus haut niveau d’éducation à leurs imams afin que ces derniers mènent le combat contre l'intolérance et l’extrémisme», souligne-t-il.
Ce n'était pas sa première rencontre avec des Saoudiens. Fin décembre, une délégation saoudienne s'est rendue à Fort Jackson, en Caroline du Sud.

Le groupe de sept officiers saoudiens était dirigé par le général Musfer Hassan M. al-Qahtani, directeur adjoint de l'Administration générale des affaires religieuses.
La visite a permis de tisser des liens et de discuter des moyens de lutter contre l'extrémisme ainsi que de promouvoir la tolérance religieuse.

Khalid Shabazz était l'un des officiers américains ayant accueilli la délégation et prié avec ses membres.
«Les équipes de l’Administration générale des affaires religieuses du royaume d'Arabie saoudite élaborent un programme pour combattre et traiter les manifestations de l’extrémisme et du terrorisme. Le programme vise également à inculquer une culture de modération au sein du ministère saoudien de la Défense, en coopération avec le ministère américain de la Défense et d'autres entités concernées», a indiqué le major Joshua Levine, du commandement central des forces de l’air américaines, dans un communiqué de presse.

Le parcours qui a fait du colonel Shabazz le musulman le plus gradé de l'armée américaine est assez atypique. Élevé en tant que chrétien, il a fréquenté une université chrétienne au Texas. C’était un basketteur prometteur, mais il avait à l’époque de mauvaises fréquentations.
Un soir, lors d’une violente altercation, il est battu à coups de pelle et il reçoit une balle dans le dos. Une fois rétabli, il a été contraint de quitter l’université. C’est alors qu’il a rejoint l’armée.

Dans les années 1990, en tant que soldat, Khalid Shabazz s'est intéressé aux idées et à la vie du leader islamique afro-américain, Malik el-Shabazz, mieux connu sous le nom de «Malcolm X».
Il se convertit alors à l'islam et se fait appeler «Shabazz» en hommage à son héros.

Une rencontre fortuite avec un aumônier chrétien l’inspire. Il réoriente alors sa carrière militaire et commence à se concentrer sur les études islamiques. Il s’inscrit au séminaire et étudie l'arabe en Jordanie. Lors de son récent voyage en Arabie saoudite, il a d’ailleurs fait escale en Jordanie.

Le colonel Shabazz est également une star de l’application TikTok avec près de quarante-trois mille abonnés.

«Après vingt-six ans de foi musulmane, j'ai enfin mérité le nom “Shabazz”», a-t-il déclaré depuis La Mecque, en référence à Malcolm X.

Khalid Shabazz confie qu'après avoir vu «toutes les couleurs – des blonds aux yeux bleus aux Africains à la peau noire –, accomplissant ensemble les actes de pèlerinage», il a compris que les obstacles érigés par les préjugés raciaux pouvaient être surmontés grâce à l'islam.
 


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.