Desert X AlUla: une deuxième édition où l’art monumental converse avec les sables

Alicja Kwade, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Alicja Kwade, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Desert X AlUla: une deuxième édition où l’art monumental converse avec les sables

  • À travers leurs œuvres, les artistes abordent les questions du progrès humain, de la migration, de l’histoire ancienne et, surtout, du changement climatique
  • L’expérience Desert X AlUla nous permet de ressentir l’ampleur du paysage désertique, ainsi que le vent et l’air sablonneux qui nous rappellent la force nécessaire pour habiter dans le désert

DUBAÏ: Ils ressemblent à des dizaines de châteaux de sable. Certains sont plus grands que les autres – vestiges de longues heures de jeux fondés sur l’imaginaire. Cependant, les 364 cercles concentriques de monticules de sable se situent dans les formations rocheuses à couper le souffle d’AlUla, cette ancienne région d’Arabie saoudite qui façonne les peuples et les civilisations depuis plus de 200 000 ans.

Le cercle de monticules de sable est le fruit du travail de l’artiste américain Jim Denevan. Intitulée Angle of Repose, cette œuvre est l’une des premières et des plus grandes que les visiteurs verront lorsqu’ils assisteront à la deuxième édition de Desert X AlUla, un événement lancé le 11 février et qui se poursuivra jusqu’au 30 mars.

Les travaux ont été réalisés avec l’aide de bénévoles d’AlUla. Au fur et à mesure que nous nous approchons et entrons dans le chantier, nous voyons les monticules de sable placés des plus grands aux plus petits. L’expérience est époustouflante et surréaliste, ce qui nous pousse à nous demander si les monticules existent vraiment sur la planète Terre ou plutôt dans une quelconque réalité alternative lointaine. C’est exactement le but de M. Denevan: façonner, comme ses nombreux châteaux de sable, l’expérience du visiteur dans le désert.

Ayman Zedani, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Ayman Zedani, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

L’œuvre de M. Denevan fait partie des quinze œuvres actuellement présentées à Desert X AlUla, l’exposition contemporaine propre au site d’art monumental dans le désert, lancée à AlUla au début de 2020. L’événement, qui a eu lieu pour la première fois dans la vallée de Coachella en Californie en 2017, porte sur la création d’art en harmonie avec la terre qui suscite également le dialogue interculturel et l’examen des enjeux actuels pertinents.

L’événement de cette année, qui est gratuit et ouvert à tous, est organisé sous la vision curatoriale de Reema Fadda, de Raneem Farsi et du directeur artistique de Founding Desert X, Neville Wakefield.

Il prend place dans un lieu plus vaste, la vallée d’Al-Mutadil, sous le thème «Sarab», qui signifie mirage en arabe. Les artistes, qui viennent du monde entier, y compris des États-Unis, d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Ghana, ont créé des œuvres sans aucune directive de la part des organisateurs, mais qui ont été consolidées dans des idées de littérature, de nature, d’histoire et de culture inhérentes à l’environnement désertique dans lequel elles ont été placées.

Les concepts désertiques de mirage et d’oasis sont, depuis belle lurette, associés aux idées de survie, de persévérance, de désir et de richesse», déclare Reema Fadda dans un communiqué. «L’oasis est liée à l’idée de trouver la prospérité ou le paradis, tandis que le mirage est un symbole universel des mystères de l’imagination et de la réalité. Tous deux évoquent également la beauté et l’abondance incompréhensibles de la nature dans son état le plus démuni – le désert – et le désir obsessionnel des humains de saisir la nature et de la contrôler», poursuit-elle.

Claudia Comte, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Claudia Comte, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

«Je pense que le désert suscite l’intérêt des gens parce que c’est un espace hétérotopique et non parce qu’il peut être englobé dans un seul thème, déclare M. Wakefield à Arab News. Pour moi, Desert X – que ce soit ici ou en Californie – n’est pas thématique. Il doit être organisé par le lieu.»

À travers leurs œuvres, les artistes abordent les questions du progrès humain, de la migration, de l’histoire ancienne et, surtout, du changement climatique.

«Il y a des tendances qui marquent les travaux et l’environnement est au premier plan», ajoute-t-il.

Dana Awartani, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Dana Awartani, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

L’oeuvre Sous le même soleil de l’artiste canadienne Stephanie Deumer en est un exemple. Elle y crée une serre souterraine qui fonctionne au croisement de la nature et de la technologie.

Les visiteurs peuvent traverser le désert jusqu’à la serre de l’artiste, comme s’ils allaient dans un bunker souterrain, mais avec une toiture solaire. L’énergie solaire projette de la nourriture vivante de l’extérieur sur les plantes enfermées dans un récipient en verre à l’intérieur et crée cette lumière artificielle qui imite ce que vous voyez à l’extérieur pour nourrir et faire pousser les plantes. «Elle a créé un système complètement autonome», souligne M. Wakefield.

Les deux formes sculpturales ressemblant à du corail de l’artiste britannique Shezad Dawood, intitulées Coral Alchemy I et II, se penchent de la même manière sur les utilisations anciennes et modernes de l’environnement, en particulier la relation d’AlUla avec l’eau jadis – il y a des centaines d’années, les formations rocheuses que l’on voit étaient toutes sous-marines.

Jim Denevan, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Jim Denevan, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

Les deux sculptures de M. Dawood – l’une, incontournable, sur une grande route sablonneuse et l’autre, placée en hauteur dans la formation rocheuse comme si elle était camouflée – explorent la relation géobiologique entre le sol du désert et la mer Rouge à proximité. Les surfaces des œuvres sont sensibles à la température et reflètent les effets du soleil puisque leur couleur change à certains endroits  – un moyen de refléter le résultat du changement climatique et la lutte de l’humanité pour trouver des solutions durables.

Les pièces les plus remarquables comprennent Gold Falls de l’artiste ghanéen Serge Attakwei Clottey, une œuvre d’un jaune flamboyant, semblable à une tapisserie faite de parties carrées de jerrycans d’eau trouvés dans toute l’Afrique et dont l’artiste s’est longtemps servi pour discuter des problèmes liés à la rareté de l’eau et à la migration en Afrique.

L’œuvre peut être aperçue en face de la multitude de monticules de sable de M. Denevan. M. Clottey, qui a participé à l’événement Coachella en 2021, est le premier et le seul artiste africain de l’édition de cette année à AlUla. Pour la plupart des Africains, explique-t-il, le désert évoque la peur puisqu’il est associé à la migration, à la perte et à la mort.

Serge Attukwei Clottey, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Serge Attukwei Clottey, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

 «Je suis un artiste qui crée avec son cœur et non avec sa tête. Je m’intéresse à la signification de certains objets pour les Africains, confie-t-il à Arab News. Ils utilisent ces jerrycans jaunes pour transporter l’huile de cuisine de l’Ouest. Après avoir utilisé l’huile, nous nous en servons pour stocker l’eau qui est devenue problématique pour notre santé. En tant qu’artiste, je m’intéresse à l’origine des contenants et à la façon dont ils revêtent une importance symbolique dans notre vie.»

Cependant, le titre de cette œuvre, Gold Falls, est censé évoquer l’espoir. M. Clottey veut montrer comment de nouveaux liens, moins menaçants, peuvent être tissés avec le désert à travers l’art.

Ailleurs sur le site, des œuvres moins majestueuses, réalisées par Shaikha al-Mazrou et Zeinab Alhashemi, toutes deux émiraties, interagissent avec l’environnement et sont presque dissimulées, compte tenu de leurs couleurs et formes similaires aux formations rocheuses.

Dans son œuvre intitulée Camouflage 2.0, l’artiste émiratie Alhashemi utilise des peaux de chameau sur des bases géométriques abstraites – leurs formes ressemblant à celles trouvées dans le paysage d’AlUla. Measuring the Physicality of Void de sa compatriote Al-Mazrou présente plusieurs structures gonflées en acier coincées dans le vide des roches qu’il faut chercher pour pouvoir localiser.

Shadia Alem, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Shadia Alem, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

Les artistes saoudiens  Shadia Alem, Abdallah al-Othman, Sultan ben Fahad, Ayman Zedani et Dana Awartani ont exploré en profondeur le paysage naturel d’AlUla et ses histoires anciennes à travers leur art.

La sculpture scintillante en forme d’origami de l’artiste Alem, I Have Seen Thousands of Stars and One Fell in AlUla, ressemble à un gigantesque joyau tombé du ciel, embellissant le paysage désertique.

La structure en boue de Sultan ben Fahad, réalisée avec l’aide de la communauté locale, a la forme d’un cerf-volant du désert que l’on traverse jusqu’à atteindre une pièce circulaire en plein air avec une grande urne en verre qui pointe vers le ciel. La forme, connue sous le nom de cerf-volant du désert, peut être trouvée dans tout le désert d’Arabie et les archéologues ne savent toujours pas si les anciennes structures sont des tombes ou des pièges au moyen desquels les Bédouins capturaient des animaux.

L’œuvre performative de l’artiste Zedani peut être observée lorsqu’on grimpe sur un monticule rocheux à l’aide de cordes jaunes et vertes. En atteignant la caverne rocheuse au sommet, les visiteurs entendent en arabe les noms des plantes du désert sur sons de paysage désertique environnant. L’expérience est obsédante et méditative. Le bruit des pas des visiteurs sur les rochers vient s’ajouter aux divers sons qui semblent résonner à l’unisson.

Shadia Alem, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)
Shadia Alem, Desert X AlUla, 2022. (Photo fournie)

Where the Dweller’s Lay de l’artiste Awartani – une œuvre qui a été prise en photo à maintes reprises – est fabriquée à partir de grès local. Sa sculpture géométrique concave s’inspire de l’architecture vernaculaire trouvée dans l’ancienne région d’AlUla, en particulier dans les motifs à paliers trouvés dans les tombes nabatéennes. Les spectateurs sont invités à s’asseoir à l'intérieur de la sculpture gigantesque, à faire une pause et à méditer sur l’histoire et la beauté environnantes.

Le trajet pour observer les œuvres de Desert X AlUla renforce l’expérience d’admirer l’art tout en se trouvant en pleine nature. On ressent l’ampleur du paysage désertique, ainsi que le vent et l’air sablonneux qui nous rappellent la force nécessaire pour habiter ici ou traverser de tels habitats pendant de longues périodes.

Geography of Hope de l’artiste Al-Othman se penche sur l’expérience de voir un mirage dans le désert après un voyage long et ardu. Une longue bande d’acier brillant en forme de plan d’eau reflète le paysage environnant.

«Il s’agit de la manière dont vous trouvez un mirage lorsque vous cherchez de l’eau dans le désert», déclare l’artiste à Arab News. L’œuvre reflète différentes couleurs selon l’heure de la journée à laquelle on la regarde et l’angle du soleil. «Grâce au mirage, l’espoir vous accompagne dans votre périple», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Festival de Jerash accueille le fleuron de l'art saoudien

 Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays. (AN)
Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays. (AN)
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  •  Musique, arts plastiques, théâtre et artisanat: l'Arabie Saoudite dévoile sa richesse culturelle en Jordanie
  • Sur la scène principale du festival, la Commission du Théâtre et des Arts du Spectacle fait revivre le patrimoine immatériel du Royaume

RIYAD : Du 24 juillet au 3 août, le 38e Festival de Jerash en Jordanie devient l’écrin des talents saoudiens. Une pléiade d'artistes, de photographes, d'artisans et de musiciens du Royaume y présente le meilleur de leur création.

Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays.

Sur la scène principale du festival, la Commission du Théâtre et des Arts du Spectacle fait revivre le patrimoine immatériel du Royaume. Des troupes venues des quatre coins de l'Arabie Saoudite interprètent des arts traditionnels tels que l'Al-Hajini, l'Al-Dahha, l'Al-Samri, l'Al-Khamari et l'Al-Rabash, véritables joyaux du folklore national.

La Commission du Patrimoine, quant à elle, inaugure un pavillon dédié à "L'Année du Chameau 2024". Les visiteurs y découvrent une exposition photographique numérique des sites saoudiens inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, ainsi qu'une immersion en réalité virtuelle dans l'architecture ancestrale du Royaume.

L'artisanat traditionnel y est également à l'honneur, avec des démonstrations de vannerie de palme, de poterie, de tissage Asiri, de perlage, de joaillerie et d'ébénisterie.

Sur le site de l'exposition internationale, la Commission de la Musique dévoile l'initiative "Turooq", un ambitieux projet de préservation du patrimoine musical saoudien. 

Point d’orgue de sa participation, le spectacle "Turooq rencontre le Monde" au Théâtre Son et Lumière du festival propose une fusion audacieuse entre mélodies saoudiennes et influences internationales.

Cette présence remarquée au Festival de Jerash s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Culturelle Nationale et de la Vision 2030 du Royaume. 
 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le monastère de Saint-Hilarion inscrit au patrimoine mondial en péril 

"Situés sur les dunes côtières de la municipalité de Nousseirat, les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l'un sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient, datant du IVe siècle", écrit l'Unesco sur son site internet. (AFP)
"Situés sur les dunes côtières de la municipalité de Nousseirat, les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l'un sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient, datant du IVe siècle", écrit l'Unesco sur son site internet. (AFP)
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  • "Première communauté monastique en terre sainte", fondée par saint Hilarion, "elle permit la diffusion des pratiques monastiques dans la région"
  • La Palestine a été admise comme membre à part entière de l'Unesco en 2011, ce qui avait provoqué dans un premier temps la suspension des contributions des Etats-Unis

PARIS: Le monastère de Saint-Hilarion, situé dans la bande de Gaza, a été inscrit au patrimoine mondial en péril de l'Unesco du fait de la guerre entre Israël et le Hamas, a annoncé vendredi l'organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture.

"Nouvelle inscription sur la Liste du #PatrimoineMondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril de l'Unesco: Monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer, en #Palestine", a fait savoir sur X l'Unesco, dont le Comité du patrimoine mondial se réunit actuellement à New Delhi.

"Cette décision vient reconnaître à la fois la valeur universelle exceptionnelle de ce site et le devoir de le protéger face aux dangers imminents", explique l'organisation onusienne dans un communiqué.

"Compte tenu des menaces imminentes qui pèsent sur ce patrimoine dans le contexte du conflit en cours dans la bande de Gaza, le Comité du patrimoine mondial a eu recours à la procédure d'urgence prévue dans les procédures de la Convention du patrimoine mondial", peut-on encore lire dans ce texte.

"Situés sur les dunes côtières de la municipalité de Nousseirat, les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l'un sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient, datant du IVe siècle", écrit l'Unesco sur son site internet.

"Première communauté monastique en terre sainte", fondée par saint Hilarion, "elle permit la diffusion des pratiques monastiques dans la région", "illustrant la prospérité des centres monastiques désertiques de la période byzantine", selon l'organisation.

"La demande (vient) de la Palestine", pour qui "c'est le seul recours pour protéger le site contre une destruction dans le contexte actuel", avait expliqué à l'AFP Lazare Eloundou, le directeur du Patrimoine mondial.

La Palestine a été admise comme membre à part entière de l'Unesco en 2011, ce qui avait provoqué dans un premier temps la suspension des contributions des Etats-Unis, qui avaient ensuite quitté l'organisation en 2017, sous Donald Trump, suivis par Israël.

Le département d'Etat américain avait alors justifié sa décision par les "partis pris anti-israéliens persistants" de l'Unesco.

En juin 2023, Washington a toutefois officiellement demandé à réintégrer l'Unesco, sous l'égide de Joe Biden. La Première dame américaine Jill Biden était présente en juillet 2023 à la cérémonie marquant le retour des Etats-Unis au sein de l'institution.

Israël n'est pas revenu au sein de l'Unesco.


Villa Hegra célèbre une année riche en échanges culturels au cœur d’AlUla

Villa Hegra relie deux éléments fondamentaux du paysage d'AlUla : l’urbain et l'oasis. (fourni)
Villa Hegra relie deux éléments fondamentaux du paysage d'AlUla : l’urbain et l'oasis. (fourni)
Villa Hegra présente ses premières retraites artistiques, un élément clé de son programme de préouverture, organisé par Wejdan Reda et Arnaud Morand. (fourni)
Villa Hegra présente ses premières retraites artistiques, un élément clé de son programme de préouverture, organisé par Wejdan Reda et Arnaud Morand. (fourni)
Villa Hegra a accueilli un Ciné-concert, en partenariat avec le Forum des images. La projection, à laquelle participait le violoncelliste Gatha, mêlait des films d'animation à de la musique en direct, pour a un jeune public. (fourni)
Villa Hegra a accueilli un Ciné-concert, en partenariat avec le Forum des images. La projection, à laquelle participait le violoncelliste Gatha, mêlait des films d'animation à de la musique en direct, pour a un jeune public. (fourni)
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  • Villa Hegra célèbre le premier anniversaire de son programme de préouverture, et une année marquée par un éventail d’activités culturelles et des concerts ouvert aux publics, des retraites artistiques, et des programmes de recherches, au cœur d’AlUla
  • L'édition inaugurale, qui s'étend jusqu'en décembre 2024, témoigne du dialogue entre les artistes internationaux et la communauté d’AlUla

DUBAÏ : Villa Hegra célèbre le premier anniversaire de son programme de préouverture, et une année marquée par un éventail d’activités culturelles et des concerts ouvert aux publics, des retraites artistiques, et des programmes de recherches, au cœur d’AlUla.

L'édition inaugurale, qui s'étend jusqu'en décembre 2024, témoigne du dialogue entre les artistes internationaux et la communauté d’AlUla.

Villa Hegra est une institution franco-saoudienne issue de l'accord intergouvernemental signé le 4 décembre 2021 par le prince Badr bin Abdullah Al-Saud, ministre de la culture d'Arabie saoudite, et Jean-Yves Le Drian, président de l'Af-AlUla, alors ministre français des affaires étrangères.

L’institution vise à favoriser le dialogue culturel entre l'Arabie saoudite et la France.

« Il ne s'agit pas d'une initiative privée. C'est une initiative entre États qui représente la volonté de deux parties de collaborer au niveau culturel", a déclaré Fériel Fodil.

Si la villa s'inscrit dans la tradition française des villas, à savoir la Villa Médicis à Rome, la Villa Casa Velasquez en Espagne et la Villa Kujoyama au Japon, la Villa Hegra, au cœur d'AlUla, symbolise la relation de longue date entre la France et le Royaume et la transformation de l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030.

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L'artiste américano-saoudienne Sarah Brahim et l'artiste français Ugo Schiavi ont été les premiers artistes de la Villa Hegra à se rendre à AlUla en juillet 2023, dans le cadre du premier cycle de pré-ouverture de la Villa. (fourni)

L'objectif, au niveau local et régional, est de favoriser le dialogue entre les artistes, les communautés locales et l'oasis, en réconciliant le patrimoine et la modernité à AlUla.

« Je pense aux architectes, je reviens à leur éthique qui consiste à travailler avec la nature plutôt que contre elle, quand je pense à la villa pour construire des programmes humbles ayant un impact », a-t-elle déclaré.

« Les architectes d'AlUla ajoutent, complètent et transforment. Ils s'inscrivent dans une perspective de construction autour des arbres pour préserver l'oasis", a-t-elle ajouté.

La Villa Hegra comprendra des résidences d'artistes et un centre culturel qui comprendra un studio de danse, une bibliothèque, un studio numérique, un espace d'exposition, et un espace de yoga.

« L'objectif principal du centre culturel est de s'engager auprès de la communauté. Nous travaillons sur le programme culturel pour la préouverture, afin d'atteindre l'ambition locale et internationale de la villa", a déclaré Fériel Fodil.

L'institution proposera dix résidences d'artistes lors de l'ouverture, ainsi qu'un espace de recherche. La Villa Hegra a lancé un programme de recherche sur l'impact de l'activation culturelle de l'UCR sur la communauté locale, ainsi que des outils pour mesurer l'impact socio-économique sur les communautés locales.

« La villa sera un ensemble de trois composantes - le centre culturel avec les résidences d'artistes, y compris une école de tourisme et d'hôtellerie (Firendi AlUla), un hôtel d'appartements de 80 chambres et la villa elle-même », a déclaré Fériel Fodil.

Les étudiants sont censés favoriser l'interaction entre les différents atouts de la villa.

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Des artistes de l'Opéra national de Paris ont rencontré des étudiants du AlUla Music Hub, dans le cadre du récent partenariat de la Villa avec l'Opéra national de Paris. (fourni)

Grâce à la richesse de ses offres et à la multiplication des activités et des programmes au cours des cycles de préouverture qui mèneront à l'ouverture de la Villa Hegra vers la fin de 2026 - pour le centre culturel et les résidences d'artistes - la villa vise à attirer les jeunes, les personnes âgées, la communauté locale, les artistes et les chercheurs.

La villa est actuellement dans son deuxième cycle de pré-ouverture. « Nous essayons d'avoir un nombre de programmes de pré-ouverture - des expositions pour les résidences d'artistes, et des activités de sensibilisation du public, autour de podcasts, de publications, de cinéma », a déclaré Fériel Fodil.

Après un événement réussi à Maraya en janvier 2024, l'Opéra national de Paris sera de retour à AlUla pour une performance contemporaine au sein de la communauté, et pour une formation à l'art de la performance.

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La Villa Hegra a présenté "Une nuit avec l'Opéra national de Paris", un spectacle d'opéra et de ballet qui a eu lieu à Maraya, AlUla, le 17 janvier 2024. (fourni)

Dans le cadre du deuxième cycle de pré-ouverture, la villa accueillera également un atelier de sciences et d'arts pour les enfants et les adolescents, une semaine d'initiation au cinéma et à la réalisation de films.

« L'hôtel et l'école ouvriront en 2027, et la régénération de la partie oasis est prévue pour 2028 », a-t-elle déclaré.

Le site composé à 80 % d'oasis et à 20 % de zones urbaines est un autre élément d'activation et d'interaction avec l'environnement naturel de la villa, grâce à l'oasis et à l'accès au jardin.

Le site de 10 hectares de la Villa Hegra se trouve dans le centre d'AlUla. « Nous ne sommes pas au sommet de Hegra, nous sommes ancrés dans la ville. Il s'agit d'un terrain très dense et très dispersé dans la partie oasis. C'est un retour à l'héritage d'AlUla où il y a une ferme d'hiver et une « rihla », ou voyage, entre la ferme d'hiver et la ferme d'été", a-t-elle ajouté.

La particularité de la villa réside dans sa dualité : elle est à la fois saoudienne et française, urbaine et oasis, ouverte aux enfants et aux adultes, avec un rayonnement local et international.

Les partenariats sont essentiels au dialogue culturel et à l'identité de la Villa Hegra. Qu'il s'agisse d'un programme d'échange d'étudiants, de recherche ou d'événements artistiques, l'objectif est de créer une dynamique autour de l'art dans la région.

Le partenariat de la Villa avec l'Opéra national de Paris est en phase avec les ambitions du Royaume, l'Opéra de Riyad devant ouvrir ses portes en 2026.

« Nous essayons également de trouver des partenaires du côté saoudien, comme Hayy Jameel (centre artistique) à Djeddah. Nous cherchons des partenariats qui ont un aspect de dialogue et une composante de formation, tout en apportant le meilleur de l'expertise française et le meilleur de l'expertise saoudienne", a déclaré Fériel Fodil.