La Russie rappelle des forces de la frontière ukrainienne, Scholz en mission au Kremlin

Le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz donnent une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Moscou. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz donnent une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Moscou. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 15 février 2022

La Russie rappelle des forces de la frontière ukrainienne, Scholz en mission au Kremlin

Le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz donnent une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Moscou. (Photo, AFP)
  • Leur réunion sera largement consacrée «à la sécurité et aux discussions qui sont en cours sur cette question, notamment en lien avec l'Ukraine», a relevé le président russe
  • Kiev a néanmoins salué l'union de l'Ukraine et de ses alliés occidentaux

MOSCOU: La Russie a ordonné mardi le retour dans leurs garnisons d'unités déployées près de la frontière ukrainienne, laissant entrevoir une détente après des semaines de tensions avec les Occidentaux, qui attendaient toutefois des signes concrets d'un retrait. 

Cette annonce est intervenue juste avant la rencontre à Moscou du chancelier Olaf Scholz avec Vladimir Poutine sur cette crise, nourrie depuis des semaines par le déploiement de plus de 100 000 hommes dans le voisinage immédiat de l'Ukraine, un pays pro-occidental que le Kremlin veut faire revenir dans sa sphère d'influence. 

Leur réunion sera largement consacrée « à la sécurité et aux discussions qui sont en cours sur cette question, notamment en lien avec l'Ukraine », a relevé le président russe, tandis que le dirigeant allemand prédisait « de bonnes discussions l'un avec l'autre » sur ce thème. 

Dans la matinée, le ministère russe de la Défense avait affirmé : les unités des districts militaires du Sud et de l'Ouest, des zones frontalières de l'Ukraine, « commenceront à retourner vers leurs garnisons » mardi.  

« Nous avons toujours dit qu'après l'achèvement des exercices (...), les troupes retourneraient dans leurs garnisons d'origine. C'est ce qu'il se passe là, c'est le processus habituel », a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a à cet égard exprimé un « optimisme prudent », tout en disant ne pas avoir vu de « signe de désescalade ». Pour le gouvernement français, il s'agit d'un « signal positif » si les annonces « sont confirmées ». 

La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock a jugé que l'annonce du retrait russe devait être « suivie de faits ». 

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a quant à lui assuré mardi que les renseignements dont il disposait n'étaient « toujours pas encourageants », même si « la Russie se montre ouverte au dialogue ». 

Moscou n'a donné aucune indication sur le calendrier et l'ampleur du retrait.  

L'armée a diffusé des images de chars chargés sur des wagons de fret ferroviaire. 

Poutine veut la négociation avec les Occidentaux, pas la guerre

Le président russe Vladimir Poutine a dit mardi vouloir « continuer le travail en commun » avec les Occidentaux sur la sécurité européenne pour désamorcer la crise autour de l'Ukraine.  

« Nous sommes prêts à continuer le travail en commun. Nous sommes prêts à aller sur le chemin de la négociation », a-t-il déclaré à Moscou au cours d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz. 

Il a cependant regretté une fois encore le rejet par les Occidentaux de ses principales exigences, déplorant ne pas avoir reçu « malheureusement de réponse constructive » à leur sujet. 

Ces revendications sont la fin de la politique d'élargissement de l'Alliance, l'engagement de ne pas déployer d'armes offensives à proximité du territoire russe et le retrait d'infrastructures de l'Otan sur les frontières de 1997, avant que l'organisation n'accueille d'ex-membres du bloc soviétique. 

Le président russe a d'ailleurs souligné qu'il ne renonçait pas à ces demandes et qu'elles feraient partie du « complexe » des pourparlers russo-occidentaux. 

« Voulons-nous (d'une guerre) ou pas ? Bien sûr que non. C'est pour cela qu'on a avancé nos propositions pour un processus de négociations », a-t-il encore dit. 

M. Poutine a aussi confirmé un « retrait partiel des militaires » de la frontière avec l'Ukraine, refusant cependant de le commenter.    

Il a également dit ne pas  « pouvoir fermer les yeux sur la manière dont les Etats-Unis et l'Otan traitent le principe d'indivisibilité de la sécurité », Moscou jugeant que les Occidentaux s’efforcent de renforcer leur propre sécurité aux dépens de celle de la Russie. 

« Ni malin, ni sage »  

Elle poursuit aussi ses manoeuvres au Bélarus, également voisin de l'Ukraine, jusqu'au 20 février. 

Kiev a néanmoins salué l'union de l'Ukraine et de ses alliés occidentaux. « Nous avons réussi à empêcher toute nouvelle escalade de la part de la Russie », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba. 

Dans les rues de la capitale, un optimisme prudent était là aussi de mise.  

« Il n'y a pas de panique dans la société », a relevé Artem Zalouzny, un avocat de 22 ans interrogé sur Khrechtchatyk, l'avenue centrale de Kiev.  

Mais « totalement croire (à une désescalade) ne serait ni malin, ni sage », a-t-il aussitôt tempéré.   

Lundi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait signifié une première éclaircie en recommandant à M. Poutine d'approfondir le dialogue avec les Occidentaux. 

Mais Washington, estimant une offensive probablement imminente, a abandonné son ambassade à Kiev pour l'installer à Lviv, plus à l'ouest. 

Des dizaines de pays ont exhorté leurs ressortissants à partir d'Ukraine, en dépit des appels du président ukrainien Volodymyr Zelensky à garder son sang-froid. 

Le porte-parole du Kremlin a pour sa part dénoncé une « hystérie qui ne repose sur rien ». 

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient des séparatistes prorusses dans un conflit dans l'est de l'Ukraine depuis huit ans, a constamment nié toute intention belliqueuse. 

Elle s'estime à l'inverse menacée par l'expansion de l'Otan et réclame des « garanties de sécurité », notamment l'assurance que l'Ukraine n'adhérera jamais à l'Alliance et que celle-ci retire ses infrastructures d'Europe de l'Est. 

Journée d'unité 

Ces exigences ont été rejetées par les Occidentaux, qui ont proposé en échange des pourparlers sur d'autres sujets comme le contrôle des armements, les visites réciproques d'installations sensibles ou des discussions sur les craintes russes en matière de sécurité. 

Malgré le rejet de ces revendications, M. Lavrov a recommandé à Vladimir Poutine de « prolonger et élargir » le dialogue.  

Alors que des médias américains avaient évoqué la date de mercredi comme jour potentiel d'une invasion russe, le président ukrainien n'a cessé de son côté d'appeler au calme la communauté internationale et ses compatriotes. 

Il a décrété le 16 février « journée de l'unité », appelant les Ukrainiens à manifester leur patriotisme en portant les couleurs bleue et jaune du drapeau ce jour-là. 

Au risque d'irriter le Kremlin, M. Zelensky a aussi répété lundi que Kiev voulait rejoindre l'Otan afin de « garantir sa sécurité ». 

Mais cette perspective n'est pas à l'ordre du jour, selon les Occidentaux qui, s'ils défendent l'ambition de l'Ukraine, n'ont jamais fixé de calendrier d'adhésion. Selon M. Lavrov, de nombreux Européens « soupireraient de soulagement » si Kiev y renonçait.   


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.