Les Houthis doivent être désignés comme terroristes, affirme un diplomate US

Dans cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo distribuée mardi, un drone militaire est lancé depuis un lieu inconnu au Yémen (Photo, Reuters).
Dans cette capture d'écran obtenue à partir d'une vidéo distribuée mardi, un drone militaire est lancé depuis un lieu inconnu au Yémen (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Les Houthis doivent être désignés comme terroristes, affirme un diplomate US

  • Gerald Feierstein affirme que Washington n'a d'autre choix que de mettre à nouveau la milice houthie sur la liste des organisations terroristes
  • «Il s’agit d’une réelle occasion pour les parties yéménites de passer à la vitesse supérieure et de tracer une voie pacifique»

AL-MUKALLÂ, Yémen: Un ancien ambassadeur des États-Unis au Yémen et analyste chevronné a exhorté l'administration Biden à redésigner la milice Houthi comme organisation terroriste pour avoir résisté aux efforts de paix visant à mettre fin à la guerre et avoir organisé des attaques contre les pays voisins.

Écrivant mardi pour la plate-forme américaine War on the Rocks, Gerald Feierstein a déclaré que l'administration Biden devrait envisager de redésigner les Houthis comme une organisation terroriste étrangère, car c'est la seule option disponible pour faire pression sur les Houthis afin qu'ils cessent les hostilités sur le terrain et se conforment aux initiatives de paix.

L'ancien ambassadeur, qui jusqu'à présent s'était opposé à la désignation proposée, a ajouté: «Mais, en l'absence d'autres options viables pour faire pression sur les Houthis pour qu'ils abandonnent leur campagne militaire et recherchent une issue politique pacifique à la guerre, il serait imprudent de ne pas envisager l'utilisation éventuelle d'une désignation terroriste comme outil entre les mains de Washington.»

Le vice-président principal et chercheur principal au Middle East Institute de Washington, DC, faisait partie des 100 anciens diplomates et responsables militaires américains qui ont signé en 2020 une lettre adressée au secrétaire d'État américain de l'époque, Mike Pompeo, s'opposant à l'ajout des Houthis à la liste des terroristes.

Feierstein s'est également opposé à cette désignation dans une interview accordée à Arab News en mars 2020, soutenant que la milice devait être traitée et «vaincue comme un mouvement anti-yéménite».

Mais après une recrudescence des combats au cours de l'année passée et de nouvelles attaques de missiles houthis sur les pays voisins, Feierstein a fait valoir que Washington n'avait d'autre choix que de redésigner la milice en tant qu’organisation terroriste.

«Bien que la désignation n'ait toujours pas d'effets tangibles et immédiats sur les dirigeants houthis, elle enverrait néanmoins un message symbolique puissant qui délégitimera les Houthis en tant que participant à l'avenir politique du Yémen», a-t-il signalé, ajoutant: «L'année passée a démontré que les Houthis ne retourneront pas à la table des négociations tant qu'ils n'auront pas accepté qu'il n'y a pas d'alternative à une résolution politique.»

en bref

Gerald Feierstein a déclaré que l'administration Biden devrait envisager de redésigner les Houthis comme une organisation terroriste étrangère, car c'est la seule option disponible pour faire pression sur les Houthis afin qu'ils cessent les hostilités sur le terrain et se conforment aux initiatives de paix.

Feierstein fait partie des nombreux experts et responsables du gouvernement yéménite qui ont mis en garde contre la tolérance du puissant et radical mouvement Houthi soutenu par Téhéran. L'arsenal de missiles balistiques avancés et de drones à longue portée de la milice est utilisé pour tuer des civils yéménites et viser les pays voisins, ont averti des analystes.

«En tant que membre de l'«axe de la résistance» de l'Iran, le contrôle incontesté du Yémen par les Houthis constituerait un défi durable non seulement pour le bien-être du peuple yéménite, mais aussi pour les intérêts vitaux des États-Unis, notamment la stabilité dans la péninsule arabique, la liberté de navigation dans la mer Rouge et à Bab al-Mandeb, et même la sécurité d’Israël, car les Houthis étendent leurs capacités de missiles et de drones pour atteindre le sud d'Israël», a avisé Feierstein.

Pour faire face aux répercussions possibles de la désignation des Houthis comme organisation terroriste, les États-Unis devraient s'entretenir avec les organisations d'aide internationales qui opèrent au Yémen, les institutions monétaires internationales, les entreprises et les autres parties qui pourraient être affectées par la décision, a ajouté Feierstein.

«Si l'administration Biden décide de poursuivre cette option, elle devrait discuter des termes de la désignation avec les organisations humanitaires internationales, les banques, les entreprises commerciales et d'autres qui pourraient être affectées par celle décision, afin de s'assurer qu'elle est conçue de manière à minimiser les conséquences involontaires», a-t-il déclaré.

L'ancien ambassadeur américain est intervenu au moment où les Houthis ont exigé mercredi que la coalition arabe mette fin aux opérations militaires et «au blocus et à l’agression» afin que des pourparlers de paix puissent commencer.

En réponse à l'appel de l'envoyé de l'ONU au Yémen demandant à toutes les factions du pays d'accepter les efforts de paix négociés par l'ONU, Hossein al-Azi, un responsable houthi, a déclaré que la coalition arabe devrait lever les restrictions sur les aéroports et les ports maritimes, et arrêter les frappes aériennes sur le territoire houthi.

«Oui, aborder l'aspect humanitaire et économique représente la seule porte d'entrée vers une paix sérieuse et réelle au Yémen», a posté Al-Azi sur Twitter.

S'adressant au Conseil de sécurité de l'ONU mardi soir, l'envoyé spécial pour le Yémen, Hans Grundberg, a affirmé qu'il travaillait sur un plan pour relancer les efforts de paix dans le but de parvenir à un règlement politique au Yémen qui tiendrait compte des intérêts et des préoccupations des parties belligérantes du pays.

«Je compte sur le soutien de ce Conseil pour encourager tous les acteurs à participer de manière constructive sans délai. Il s’agit d’une réelle occasion pour les parties yéménites de passer à la vitesse supérieure et de tracer une voie pacifique», a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.