Numérique: comment l'équipe Zemmour fait feu de tout bois

Eric Zemmour, candidat à la présidence du parti d'extrême droite français Reconquete. (AFP).
Eric Zemmour, candidat à la présidence du parti d'extrême droite français Reconquete. (AFP).
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Numérique: comment l'équipe Zemmour fait feu de tout bois

  • Peser dans les tendances Twitter et dénigrer ses concurrents sur les réseaux sociaux: l'équipe du candidat d'extrême droite Eric Zemmour mène une stratégie numérique très offensive
  • Une enquête vidéo du Monde a récemment affirmé que l'équipe du candidat à la présidentielle «gonfle artificiellement» la présence de Zemmour sur Twitter

PARIS: Peser dans les tendances Twitter, les conversations Facebook ou les pages Wikipedia et dénigrer ses concurrents sur les réseaux sociaux: l'équipe du candidat d'extrême droite Eric Zemmour mène une stratégie numérique très offensive, quitte à indigner ses adversaires.

Un tandem de trentenaires gère tout particulièrement cette campagne d'influence: le "directeur de la stratégie numérique" Samuel Lafont et le responsable de la "cellule riposte" Damien Rieu. Le premier est un ex-militant LR et du Printemps français, l'aile dure du mouvement "La Manif pour Tous" qui a défilé contre le mariage homosexuel en 2012 et en 2013. Le second est un ancien identitaire, transfuge du Rassemblement national.

Samuel Lafont est omniprésent sur le réseau social Twitter pour des appels à la mobilisation numérique. Son objectif, faire monter dans les tendances Twitter les plus en vue des mots clés (hashtag) favorables à Eric Zemmour ou dénigrant ses adversaires, surtout Valérie Pécresse (LR) et Emmanuel Macron (LREM).

Une enquête vidéo du Monde a récemment affirmé que l'équipe du candidat à la présidentielle "gonfle artificiellement" la présence d'Eric Zemmour sur Twitter avec "retweets massifs", "automatisation" et "coordination" des comptes de partisans.

"On fait tout à la main, on n'a pas besoin de robots", balaie Samuel Lafont, interrogé par l'AFP. "Le seul système automatique, c'est en interne, pour des tâches bêtes d'organisation", assure cet ancien "gamer", qui enchaînait plus jeune les heures de "Street Fighter", un jeu vidéo de combat.

«Vérifications»

Twitter indique à l'AFP prendre "très au sérieux l'enquête du journal Le Monde et procède actuellement à des vérifications".

"Si nous disposons de preuves manifestes" de comportements "visant à perturber l'expérience des utilisateurs" et de "manipulation de la plateforme et de spam", "nous prendrons des sanctions à l'encontre des comptes impliqués", souligne un porte-parole.

Dans l'équipe de Valérie Pécresse, on s'est par ailleurs indigné de campagnes "nauséabondes" accusant des lieutenants de la candidate LR d'accointances avec l'islamisme. Patrick Karam, conseiller politique de Valérie Pécresse, a affirmé porter plainte.

Du "trolling" pour polluer la campagne? "Non, les mots ont un sens. Ce sont les jaloux qui disent ça. On fait de la com' sur internet, c'est pareil que du militantisme, mais sur internet", répond Samuel Lafont.

Autres terrains d'influence clés, Facebook et Wikipedia comme le raconte le journaliste Vincent Bresson dans un livre "Au coeur du Z" (éditions Goutte d'Or), pour lequel il a infiltré les jeunes partisans d'Eric Zemmour.

Les militants seraient invités à participer à des groupes de discussion Facebook qui n'ont rien à voir avec la politique pour y poster des "contenus, des infographies ou des questions" favorables au candidat, affirme Vincent Bresson. "On m'a dit de choisir des groupes qui me convenaient en termes d'affinités, sur le foot ou la musique".

«Visibles»

"De manière générale, on cherche à être visibles le plus possible à plein d'endroits différents", répond Samuel Lafont.

Contactée, Meta (Facebook) ne souhaite pas s'exprimer sur ce cas précis mais rappelle les "normes de sa communauté" d'interdiction des faux comptes et sa volonté de protection de "l'intégrité des élections".

Sur Wikipedia, la stratégie d'influence de l'équipe Zemmour

PARIS: Dans la panoplie numérique d'Eric Zemmour, une dizaine de ses militants tentent de relayer ses positions sur des pages Wikipedia, dont l'un des plus gros contributeurs français de cette encyclopédie en ligne, selon un livre publié jeudi et comme a pu le constater l'AFP.

Cette tentation est fréquente chez des militants politiques de tous bords et les modifications, si elles sont tendancieuses, sont en général aussitôt corrigées par la communauté Wikipedia. Mais la particularité de cette équipe est de compter dans ses rangs Gabriel alias "Cheep", 64e plus gros contributeur de Wikipedia en français, inscrit depuis plus de 15 ans, avec plus de 150.000 contributions au compteur.

Jeudi matin, cette information suscitait une série de réactions indignées chez des contributeurs administrateurs de Wikipedia, qui réclament le "bannissement" de "Cheep" et de six autres comptes. Selon une source interne, la sanction pourrait être prononcée dans les heures ou dans les jours qui viennent.

Parmi ses tentatives de modifications, il essaye en octobre 2021 de descendre plus bas dans la page d'Eric Zemmour l'expression "classé à l'extrême droite" et de la nuancer ainsi: "Classé à l'extrême droite en France par la plupart des médias français ou au sein de la +droite hors les murs+ par des historiens et politologues".

En décembre 2021, il a également tenté d'enlever de la page la polémique sur l'utilisation d'images non autorisées de films ou de chaînes de télévision dans le clip d'entrée en campagne du candidat. "Cheep" a aussi légendé une photo de Pétain et Laval en estimant que leur "responsabilité dans la Shoah en France est sujette à débat". Supprimées depuis, ces modifications lui ont valu des séries de critiques, un contributeur réclamant son blocage pendant une semaine.

Un compte LeFrançais2022 a par ailleurs été identifié comme un membre de la campagne d'Eric Zemmour et bloqué par les administrateurs.

Le responsable du numérique d'Eric Zemmour, Samuel Lafont, ne confirme pas la présence de "Cheep" mais évoque plusieurs "boucles" dédiées à Wikipedia afin "d'améliorer la page d'Éric Zemmour qui était très orientée contre lui avec des changements de page tenus par la gauche. C'est le jeu de Wikipedia, c'est une encyclopédie participative. C'est normal que chacun apporte sa pierre à l'édifice", estime-t-il.

Concernant l'encyclopédie numérique Wikipedia, Vincent Bresson évoque une équipe "wikizedia", qui tenterait d'influencer les contenus des pages consacrées à Eric Zemmour, son parti ou ses soutiens.

Il est fréquent que des militants politiques de tous bords essayent d'apporter des modifications à des pages, qui sont d'ailleurs en général aussitôt corrigées par la communauté Wikipedia. La particularité de cette équipe est toutefois de compter dans ses rangs Gabriel alias "Cheep", 64e plus gros contributeur de Wikipedia en français, inscrit depuis plus de quinze ans.

L'AFP, via une capture d'écran, a pu constater qu'il se présentait dans des boucles internes comme étant dans "l'équipe du Z", ce que Samuel Lafont ne confirme pas. Contacté, "Cheep" n'a pas donné suite.

D'autres partis sont aussi très actifs sur le numérique, notamment LFI ou LREM. Les partisans de Jean-Luc Mélenchon arrivent régulièrement à faire monter des mots-clés dans les "tendances" Twitter du jour. Une efficacité pas étrangère début février au "nuage de mots" élogieux après la prestation du candidat devant la Fondation Abbé-Pierre, tout comme aux mauvaises critiques associées ensuite à celle de l'écologiste Yannick Jadot…


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.