Aux Emirats, la tradition des combats de taureaux loin des gratte-ciel

Des entraîneurs émiratis séparent deux taureaux avec une corde à la fin d'une corrida traditionnelle à al-Qurayyah, au nord de l'émirat du Golfe d'Al-Fujairah, le 16 avril 2016. (Photo, AFP)
Des entraîneurs émiratis séparent deux taureaux avec une corde à la fin d'une corrida traditionnelle à al-Qurayyah, au nord de l'émirat du Golfe d'Al-Fujairah, le 16 avril 2016. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 février 2022

Aux Emirats, la tradition des combats de taureaux loin des gratte-ciel

  • Le combat dure une à deux minutes, d'autres suivent pendant plus d'une heure
  • Quand certains taureaux se rapprochent dangereusement du public, des personnes quittent précipitamment leurs chaises

AL QURAYYAH, Emirats arabes unis : Loin des gratte-ciel de Dubaï et des courses de chameaux dans le désert, la tradition des combats de taureaux se perpétue depuis des décennies à Fujairah, une coutume méconnue des Emirats arabes unis, dénoncée par des ONG.

"Regardez comme ils se battent", s'écrie le commentateur lors d'un combat dans le village d'Al Qurayyah (nord-est). Tête contre tête, deux taureaux chargent, entourés chacun de trois ou quatre "assistants" prêts à intervenir en tirant une corde, attachée à leur cou ou à une patte.

Le combat dure une à deux minutes, d'autres suivent pendant plus d'une heure. Quand certains taureaux se rapprochent dangereusement du public, des personnes quittent précipitamment leurs chaises.

Quelque 200 spectateurs sont au rendez-vous, les hommes assis autour de l'arène, les femmes majoritairement restées à l'abri dans les voitures stationnées juste derrière, les enfants juchés sur les toits de 4X4 et pick-up.

Des camions chargés de bovins ont convergé de toute la région. Le silence a laissé place aux beuglements d'une cinquantaine de taureaux dispersés autour de l'arène, large terrain de terre battue coincé entre des montagnes rocailleuses et les eaux du Golfe d'Oman.

Dans une ferme proche, Issa explique la tradition. Il retrousse une manche de sa kandoura, robe traditionnelle portée par les hommes, pour plonger le bras dans une gigantesque marmite, brassant un mélange bouilli de blé, dates, herbes et poisson.

"C'est ce qui donne leur force aux taureaux", assure tout sourire cet Emirati de 34 ans, dans la ferme familiale où il aide son père "depuis tout petit".

«Divertissement»

Comme il l'a appris, Issa prépare avec l'aide de six employés une partie des 17 taureaux de la ferme aux combats hebdomadaires entre bovins, après la grande prière musulmane du vendredi.

"Nous allons voir les animaux et nous regardons s'ils vont bien (...) On prend leur température, puis on les nourrit".

Contrairement à la tauromachie populaire dans des pays comme l'Espagne et le Mexique, où les taureaux sont généralement tués par des matadors, à Fujairah deux bêtes à cornes s'affrontent avec des conséquences bien moins fatales.

Des ONG critiquent néanmoins ces combats, à l'image du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW): "l'Histoire est marquée de mauvaises traditions, ce n'est pas pour cela qu'il faut continuer de les suivre", déclare à l'AFP Elsayed Mohamed, directeur régional de l'ONG.

Mais Issa et sa famille tiennent à perpétuer cette tradition et assurent la pérennité de leur élevage en accouplant les taureaux avec des vaches locales.

"Si on voit un taureau qui nous plaît, on peut l'acheter aussi", précise Khatam, l'oncle d'Issa. Le prix va de 1 000 à 1 500 euros pour un taureau de quelques mois, et il grimpe pour un adulte, souligne-t-il, se remémorant son "très brave Golden", acheté quelque 9 500 euros.

Autrefois importés d'Asie, notamment d'Inde et du Pakistan, les taureaux étaient utilisés dans la région pour les travaux agricoles mais l'arrivée des nouvelles technologies a rendu leur rôle obsolète.

"Nous avons eu l'idée d'organiser des combats de taureaux et d'en faire un divertissement, un moment de rassemblement. C'est une tradition qui se transmet de père en fils depuis des décennies", explique Issa, qui dit l'inculquer à ses six enfants.

"Le taureau qui gagne est celui qui montre le plus de courage et ne fuit pas", explique Issa. Les propriétaires n'obtiennent pas de prix, selon lui.

TikTok et Instagram

A Abou Dhabi et Dubaï, autres émirats du pays, les courses de chameaux sont populaires, "mais ici ce sont les combats de taureaux" observe Majid, un Emirati de 36 ans, dont le bovin a terminé à égalité avec son adversaire.

"Ce sport est une tradition ancienne", populaire de Fujairah jusqu'aux environs de Mascate, la capitale du sultanat d'Oman voisin, explique Mohammed al-Souraidi, un autre spectateur.

Mais la réputation des combats à Fujairah va désormais au-delà grâce aux réseaux sociaux, assure Issa, dont les neveux diffusent en direct les combats sur Instagram et TikTok.

Dans le public, l'Allemand Gunter Beelitz et sa femme sont les seuls touristes présents à ces combats qu'ils ont découvert dans un "guide touristique alternatif": "C'est inhabituel pour nous. Et ce n'est pas comme les combats à mort des corridas espagnoles, là c'est juste un combat entre deux taureaux", estime Gunter qui travaille dans le domaine du théâtre.

L'absence de "combats sanglants" ne peut toutefois justifier cette pratique pour Elsayed Mohamed: "Même si certaines précautions sont prises, les taureaux peuvent toujours être blessés".


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.