Rencontre historique, à Berlin, des ministres des AE israélien et émirati

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi, à droite, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdulah Bin Zayed al Nahyan, à gauche, et le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, au centre, lors d'une conférence de presse après leur rencontre devant la Villa Borsig, le 6 octobre 2020 , à Berlin (AP)
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi, à droite, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdulah Bin Zayed al Nahyan, à gauche, et le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, au centre, lors d'une conférence de presse après leur rencontre devant la Villa Borsig, le 6 octobre 2020 , à Berlin (AP)
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Publié le Mercredi 07 octobre 2020

Rencontre historique, à Berlin, des ministres des AE israélien et émirati

  • Berlin a souhaité que cette rencontre permette de relancer le processus de paix au Moyen-Orient
  • Cheikh Abdallah a affirmé que l’accord change la manière traditionnelle d’envisager des solutions aux problèmes de la région

 

 

DUBAI, BERLIN : Le Moyen-Orient fait les premiers pas vers une nouvelle ère de sécurité et de prospérité, et cela rejoint la vision des EAU pour une région stable, a affirmé le ministre émirati des Affaires étrangères Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane.

Le ministre a tenu ces propos lors d’une conférence de presse, à Berlin, avec ses homologues allemand et israélien, Heiko Maas et Gabi Ashkenazi.

Cette rencontre historique, inédite et symbolique des chefs de la diplomatie émiratie et israélienne est la première depuis la signature par les deux pays d’un accord de normalisation parrainé par les États-Unis en septembre dernier.

Cheikh Abdallah a également déclaré que cet accord change la manière traditionnelle d’envisager des solutions qui répondent aux problèmes de la région, et ouvrent la voie vers une approche plus pratique qui aboutirait à des résultats concrets.

Le chef de la diplomatie émiratie a remercié son homologue allemand d’avoir organisé cette réunion avec celui qu’il a qualifié de « nouvel ami», Gabi Ashkenazi. « Il y a trois décennies, le peuple allemand s’est réuni à Berlin pour écrire l’histoire, aujourd’hui nous sommes réunis dans cette ville avec l’espoir d’écrire l’histoire », a enchainé le ministre des AE des EAU.

Le plus important, selon Cheikh Abdallah reste cet « espoir de voir Israéliens et Palestiniens travailler ensemble pour parvenir à un accord sur deux États qui ouvrirait la voie d’un avenir meilleur pour les jeunes générations de la région », et de conclure que les « EAU s’impatientent de voir s’ouvrir de nouveaux horizons de coopération, d’opportunités et de paix dans la région ».

Pour leur toute première entrevue, Al-Nahyane et son homologue israélien ont choisi de se rencontrer au Mémorial de la Shoah à Berlin, ce monument de la capitale allemande qui commémore le génocide juif par les nazis.

« Ce fut une visite très émouvante pour moi, en tant que représentant, ancien chef d'état-major et fils de survivant de l'Holocauste », a confié M. Ashkenazi lors de la conférence de presse, se félicitant de la présence d'un responsable arabe « pour la première fois dans l'Histoire ».

« Notre présence ici ensemble symbolise le début d'une nouvelle ère », a pour sa part écrit en hébreu Ashkenazi, célébrant « une ère de paix entre les peuples » a-t-il ajouté. Heiko Maas a également parlé d'une « étape historique » dans la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis, preuve selon lui qu'une « coexistence pacifique au Moyen-Orient est possible ».

« Plus jamais ça »

Il a souhaité que cette rencontre permette de relancer le processus de paix au Moyen-Orient, « qui est dans l'impasse », exprimant la volonté de l'Union européenne d'apporter son aide. L'Allemagne préside jusqu'à la fin de l'année le Conseil de l'UE.

Un peu plus tôt, les dirigeants israélien et émirati avaient déambulé au cœur du Mémorial de la Shoah, un labyrinthe d'environ 2 700 blocs de béton de toutes tailles symbolisant l'anéantissement de 6 millions de juifs par le régime d'Adolf Hitler.

Les deux hommes ont écrit des messages dans le Livre du souvenir du Mémorial, le ministre émirati inscrivant notamment en anglais Never again, ou « plus jamais ça », selon une photo tweetée par une diplomate israélienne.

« Notre présence ici ensemble symbolise le début d'une nouvelle ère », a pour sa part écrit en hébreu Ashkenazi, célébrant « une ère de paix entre les peuples ».

« Notre signature commune dans le Livre du souvenir est comme un cri et un serment : se souvenir et ne pas oublier, être fort et promettre “plus jamais ça” », a-t-il aussi écrit.


Le roi du Maroc, Mohammed VI, reçoit le prince Turki, ministre d’État saoudien

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a reçu, mardi à Casablanca, le prince Turki ben Mohammed ben Fahd ben Abdelaziz, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres. (Agence de presse saoudienne)
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a reçu, mardi à Casablanca, le prince Turki ben Mohammed ben Fahd ben Abdelaziz, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres. (Agence de presse saoudienne)
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  • Lors de sa rencontre avec le roi Mohammed VI, le prince Turki a transmis les salutations du roi Salmane et du prince héritier, Mohammed ben Salmane
  • Le prince Turki a également remis une lettre au roi du Maroc

CASABLANCA: Le roi du Maroc, Mohammed VI, a reçu, mardi à Casablanca, le prince Turki ben Mohammed ben Fahd ben Abdelaziz, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres.

Lors de sa rencontre avec le roi Mohammed VI, le prince Turki a transmis les salutations du roi Salmane et du prince héritier, Mohammed ben Salmane.

Le prince Turki a également remis une lettre au roi Mohammed VI.

Le roi du Maroc a remercié le ministre saoudien pour la lettre et «a insisté sur les relations exceptionnelles qui unissent les deux pays et peuples frères dans tous les domaines», rapporte l’Agence de presse saoudienne.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Washington suspend une livraison de bombes à Israël face aux «inquiétudes» sur Rafah

Cette image prise par le satellite WorldView-1 le 7 mai 2024 montre une vue aérienne de tentes et d'abris dans le nord de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, alors que le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit dans le territoire palestinien. (Photo par image satellite ©2024 Maxar Technologies AFP)
Cette image prise par le satellite WorldView-1 le 7 mai 2024 montre une vue aérienne de tentes et d'abris dans le nord de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, alors que le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit dans le territoire palestinien. (Photo par image satellite ©2024 Maxar Technologies AFP)
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  • «Nous avons suspendu la livraison d'une cargaison d'armes la semaine dernière. Elle se compose de 1.800 bombes de 2.000 livres (907 kg) et de 1.700 bombes de 500 livres», a déclaré un haut responsable de l'administration Biden sous couvert de l'anonymat
  • Washington a clairement indiqué qu'il ne soutenait pas une offensive sans un plan crédible pour protéger les civils qui s'y abritent

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont suspendu la livraison d'une cargaison de bombes la semaine dernière après l'absence de réponse d'Israël face aux «inquiétudes» de Washington concernant une offensive annoncée sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré mardi un haut responsable américain.

«Nous avons suspendu la livraison d'une cargaison d'armes la semaine dernière. Elle se compose de 1.800 bombes de 2.000 livres (907 kg) et de 1.700 bombes de 500 livres (226 kg)», a déclaré ce haut responsable de l'administration du président américain Joe Biden sous le couvert de l'anonymat.

«Nous n'avons pas pris de décision définitive sur la façon de procéder concernant cette expédition», a-t-il ajouté.

Cette décision a été prise alors que Washington s'oppose à une offensive d'ampleur préparée par les troupes israélienne à Rafah.

Washington a clairement indiqué qu'il ne soutenait pas une offensive sans un plan crédible pour protéger les civils qui s'y abritent. Joe Biden a «réitéré sa position claire» au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lundi.

Les responsables israéliens et américains ont discuté d'alternatives, mais «ces discussions sont en cours et n'ont pas pleinement répondu à nos inquiétudes», a déclaré le haut responsable américain.

«Alors que les dirigeants israéliens semblaient se rapprocher d'une décision sur une telle opération, nous avons commencé à examiner attentivement les propositions de transfert d'armes particulières à Israël qui pourraient être utilisées à Rafah. Cela a commencé en avril», a expliqué ce haut responsable.

Il ajouté que Washington était «particulièrement concentré» sur l'utilisation des bombes les plus lourdes de 2.000 livres «et l'impact qu'elles pourraient avoir dans des environnements urbains denses comme nous l'avons vu dans d'autres parties de Gaza».

Le département d’État américain examine également d'autres transferts d’armes, y compris l’utilisation de bombes de précision connues sous le nom de JDAM (bombe guidée à distance), a ajouté le responsable.

L'armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah (sud), pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte et fermé les deux principaux points d'accès à l'aide humanitaire (Rafah et Kerem Shalom), une mesure jugée «inacceptable» par les Etats-Unis.

Les Républicains ont critiqué cette décision. Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson a dénoncé mardi toute mesure visant à limiter l’aide militaire à Israël.

«Juste au moment où nous pensions que seuls les présidents d’université cédaient aux demandes absurdes des étudiants pro-Hamas, le président lui-même aurait à présent interrompu les livraisons de munitions à Israël», a déclaré M. Johnson aux journalistes avant l’annonce officielle des États-Unis.

 


Irak: les barrages se remplissent après des pluies abondantes

Photo montrant le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak. L'Irak a souffert de quatre années consécutives de sécheresse, les précipitations irrégulières affectant gravement les ressources en eau, ce qui a contraint de nombreux agriculteurs à abandonner leurs terres. (AFP)
Photo montrant le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak. L'Irak a souffert de quatre années consécutives de sécheresse, les précipitations irrégulières affectant gravement les ressources en eau, ce qui a contraint de nombreux agriculteurs à abandonner leurs terres. (AFP)
Photo montrant le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak. L'Irak a souffert de quatre années consécutives de sécheresse, les précipitations irrégulières affectant gravement les ressources en eau, ce qui a contraint de nombreux agriculteurs à abandonner leurs terres. (AFP)
Photo montrant le barrage de Darbandikhan dans le nord-est de l'Irak. L'Irak a souffert de quatre années consécutives de sécheresse, les précipitations irrégulières affectant gravement les ressources en eau, ce qui a contraint de nombreux agriculteurs à abandonner leurs terres. (AFP)
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  • « La capacité de stockage du barrage est de trois milliards de mètres cubes. Aujourd'hui avec les réserves disponibles, il ne manque que 25 centimètres d'eau pour pouvoir dire que le barrage est plein», confirme Saman Ismaïl, directeur du barrage
  • Outre des précipitations en recul et une hausse des températures, Bagdad fustige la construction de barrages chez ses voisins en amont, en Iran et en Turquie, qui réduisent fortement le débit des fleuves arrivant en territoire irakien

DARBANDIKHAN, Irak : Les récentes pluies en Irak ont augmenté les réserves en eau des principaux barrages qui ont retrouvé un niveau inédit depuis 2019, ont indiqué des responsables dans le pays, frappé par quatre années de sécheresse consécutives.

Au milieu d'un paysage vallonné de montagnes rocailleuses du nord-est de l'Irak, l'immense réservoir du barrage de Darbandikhan, construit sur le fleuve Sirwan, est quasi-plein: l'eau arrive à quelques mètres seulement en deçà de la route longeant le bassin.

«La capacité de stockage du barrage est de trois milliards de mètres cubes. Aujourd'hui avec les réserves disponibles, il ne manque que 25 centimètres d'eau pour pouvoir dire que le barrage est plein», confirme dimanche à l'AFP Saman Ismaïl, directeur du barrage dans le Kurdistan autonome, au sud de Souleimaniyeh.

«Dans les prochains jours on pourra dire qu'il est rempli», pronostique-t-il rappelant que la dernière fois où Darbandikhan a été «totalement plein», c'était en 2019.

«Après 2019, nous n'avons eu que des années de sécheresse et de pénuries», poursuit M. Ismaïl, citant «les changements climatiques dans la région, mais aussi la construction de barrages hors des frontières du Kurdistan».

Outre des précipitations en recul et une hausse des températures, Bagdad fustige la construction de barrages chez ses voisins en amont, en Iran et en Turquie, qui réduisent fortement le débit des fleuves arrivant en territoire irakien.

Cet hiver, toutefois, les précipitations sont venues quelque peu soulager un Irak considéré comme un des cinq pays au monde les plus exposés à certaines répercussions du changement climatique.

Dans un pays immensément riche en hydrocarbures mais aux infrastructures en déliquescence, les pluies torrentielles ont aussi provoqué des inondations dans les rues d'Erbil, capitale du Kurdistan, ainsi que dans la province agricole de Diyala (centre), où des habitations ont été détruites. Quatre randonneurs ont également péri au Kurdistan.

- «L'eau est une bénédiction» -

Directeur de l'Autorité des barrages au ministère des Ressources hydriques, Ali Radi Thamer confirme que la plupart des six principaux barrages irakiens affichent des réserves d'eau en hausse.

Au barrage de Mossoul, «le plus grand» avec une capacité d'environ onze milliards de mètres cubes, «le niveau de stockage est très bon, nous avons profité des pluies et des inondations», indique M. Thamer, rappelant que l'été dernier «les réserves d'eau» du pays «ont atteint un plus bas historique».

«Les réserves disponibles aujourd'hui auront des impacts positifs sur tous les secteurs», ajoute le responsable, citant «l'agriculture, le plus gros consommateur, les stations d'épuration qui fournissent l'eau potable» ou encore l'irrigation des mythiques marais dans le sud du pays.

Lui aussi confirme que l'année 2019 avait été marquée par «une forte hausse des réserves en eau», avant «quatre saisons de pénuries successives».

Le dossier de l'eau représente un enjeu de taille pour l'Irak, pays de 43 millions d'habitants, confronté à une grave crise environnementale. Les étés sont particulièrement rudes, avec des températures caniculaires frôlant les 50 degrés Celsius.

«Certes aujourd'hui nous avons des pluies et des inondations, des réserves en eau qui se sont relativement améliorées, mais cela ne signifie pas la fin des pénuries», avertit M. Thamer. «De fait nous pouvons avoir des années humides et d'autres marquées par la sécheresse ou les pénuries».

A environ cinq kilomètres au sud de Darbandikhan, les terrasses près des cabanons d'un petit établissement touristique construit sur le fleuve Sirwan ont été englouties par les eaux. Toutefois, le propriétaire Aland Salah préfère voir le verre à moitié plein.

«L'eau de la rivière Sirwan est une bénédiction, quand le débit augmente la région embellit», confie le jeune homme à l'AFP. «Certes nous avons quelques dégâts, mais nous allons continuer à travailler».