Présidentielle: Pécresse et Le Pen à l'offensive, Mélenchon pour le «vote utile»

Le député et candidat à l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Melenchon, à Montpellier, dans le sud de la France, le 13 février 2022 (Photo, AFP).
Le député et candidat à l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Melenchon, à Montpellier, dans le sud de la France, le 13 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 février 2022

Présidentielle: Pécresse et Le Pen à l'offensive, Mélenchon pour le «vote utile»

  • Ces derniers jours ont été laborieux pour Valérie Pécresse après un premier grand rassemblement jugé raté dimanche
  • Au sein d'une gauche divisée, le leader de La France Insoumise, qui faisait campagne dans les Hautes-Alpes vendredi, réussit à tirer son épingle du jeu

PARIS: Après une semaine difficile, la candidate de droite Valérie Pécresse et sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen sont repassées vendredi à l'offensive tandis que le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon compte sur le "vote utile" à gauche à moins de deux mois du premier tour.

"Aujourd'hui on tourne la page, je veux que mon projet se fasse connaitre", a insisté la candidate LR Valérie Pécresse à Cannes. "Le bilan d'Emmanuel Macron "ressemblerait, s'il était chef d'entreprise, à un dépôt de bilan". "Cinq ans c'était trop, dix ans ce sera trop tard", a-t-elle attaqué ensuite lors d'un meeting au Cannet (Alpes-Maritimes).

« président zig-zag »

"M. Macron va présenter sa candidature, il ferait mieux de présenter ses excuses", a-t-elle lancé devant 2.000 personnes avant de vilipender le bilan d'un "président zig-zag": "Berézina migratoire", "école à bout de souffle", justice "noyée et abandonnée"... Elle a aussi promis d'organiser, si elle est élue, des référendums sur la sécurité et sur l'immigration.

Ces derniers jours ont été laborieux pour Valérie Pécresse après un premier grand rassemblement jugé raté dimanche qui s'est traduit par une baisse dans les sondages.

Mais vendredi soir, moins solennelle et plus naturelle, marchant micro à la main et sans notes, elle a affiché sa détermination et sa combativité: "Il y a des tempêtes et des bourrasques. Mais je suis sereine (...) et je garderai le cap jusqu'à l'Elysée".

Face au président Emmanuel Macron, toujours pas officiellement candidat mais donné autour de 25% dans les intentions de vote, la bataille n'a jamais été aussi rude à droite pour décrocher le ticket pour le second tour.

La candidate LR et ses deux rivaux de l'extrême droite sont dans un mouchoir de poche, autour de 15% selon les enquêtes. Les prochains jours seront décisifs pour faire la différence et prendre l'ascendant au sein de l'électorat conservateur avant que la campagne ne s'électrise avec l'entrée en lice du président-candidat.

« Pas un jeu de téléréalité »

Semaine difficile aussi pour Marine Le Pen après une nouvelle défection au sein du Rassemblement national. L'eurodéputé et membre dirigeant du parti Nicolas Bay a bruyamment rallié l'autre candidat de l'extrême droite Eric Zemmour qui n'exclut pas, en cas de victoire, de prendre comme Premier ministre Marion Maréchal, nièce de la candidate RN, si elle fait campagne avec lui.

En meeting à Vienne (Isère), Marine Le Pen, a défendu ses propositions sur la sécurité ou le pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français. "Ma candidature est aujourd’hui la seule capable d’aboutir à la défaite d'Emmanuel Macron", a-t-elle lancé devant quelque 700 militants qui criaient "Marine présidente" ou "on est chez nous".

"Une élection présidentielle n’est pas un jeu de téléréalité. Nous n'entendons pas seulement témoigner mais agir, nous n’entendons pas seulement nous faire les interprètes d’une nostalgie française mais inventer et édifier la France de demain", a ajouté Marine Le Pen dans une allusion à l'ancien polémiste.

Pendant ce temps, au sein d'une gauche divisée, le leader de La France Insoumise, qui faisait campagne dans les Hautes-Alpes vendredi, réussit à tirer son épingle du jeu. Avec 10-11% des intentions de vote, il est loin devant ses adversaires à gauche.

Le tribun de LFI a qualifié de "bienvenu" l'appui inopiné cette semaine de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, selon qui "le vote utile à gauche, c'est le vote Mélenchon".

Le représentant de la gauche radicale est dans la situation qu'il espérait il y a quelques mois: distancer l'écologiste Yannick Jadot qui le concurrençait un temps et se trouve désormais aux alentours des 5%. 

« Tout schuss »

Mais vendredi soir, l'écologiste ne s'est pas privé d'ironiser sur le soutien de l'ex-candidate PS, affirmant qu'"en politique, (il) préférait la ligne droite et le tout schuss", plutôt que le slalom. "Il y a dix jours, paraît-il, Ségolène Royal voulait rejoindre Valérie Pécresse, il y a un an elle voulait rejoindre Emmanuel Macron. Maintenant, elle rejoint Jean-Luc Mélenchon".

Quant à la candidate socialiste Anne Hidalgo, créditée de 1,5 à 3% dans les sondages, elle a fustigé une "campagne très moche, vulgaire, violente", mais compte néanmoins aller "jusqu'au bout". Le PS est pourtant "plus proche de l'enterrement que de la résurrection", a ironisé le ministre des Affaires étrangères et ex-responsable socialiste Jean-Yves Le Drian.

La course à l'Elysée est déjà finie pour Florian Philippot, ancien bras droit de Marine Le Pen, figure médiatique des manifestants les plus radicaux contre le pass sanitaire. Il a jeté l'éponge après n'avoir recueilli qu'un seul parrainage d'élu, très loin des 500 nécessaires avant le 4 mars pour se présenter à la présidentielle.


Expulsion vers l'Algérie d'un imam officiant en France

Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
Un agent de sécurité se tient à l'entrée de la Grande Mosquée dans le quartier d'Empalot à Toulouse, le 23 juin 2018, lors de son inauguration après 13 ans de rénovation. (Photo Eric Cabanis AFP)
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  • Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien
  • Il a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités

PARIS : L'imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse dans le sud de la France, a été expulsé vendredi soir vers l'Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive, ont annoncé les autorités.

Dans un message posté sur le réseau social X, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir qu'«une nouvelle fois, la loi immigration (avait permis) d'expulser dans son pays d'origine en moins de 24 heures un +imam+ de Toulouse, prêcheur de haine et condamné par la justice».

L'un des avocats de l'imam a dénoncé une «expulsion manu militari». «Il n'y avait pas d'urgence, il est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, il n'a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l'Algérie», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Iglesis.

Une audience pour examiner une requête en référé des avocats de l'imam à l'encontre de cet arrêté d'expulsion était prévue lundi au tribunal administratif de Paris, a ajouté Me Iglesis.

«Ce qui se passe est d'une certaine gravité (...) C'est une défiance à l'égard de la défense et de l'autorité judiciaire», a poursuivi le conseil de l'imam, affirmant notamment qu'il n'avait pas pu avoir accès à son client lorsqu'il était en instance d'expulsion à l'aéroport de Toulouse.

Mohamed Tataïat était arrivé en France en 1985 comme imam détaché algérien. Il avait rejoint Toulouse deux ans plus tard pour exercer au sein de la mosquée du quartier Empalot.

En juin 2018, le préfet du département de Haute-Garonne avait signalé des propos tenus lors d'un prêche le 15 décembre à la mosquée En Nour, caractérisant, selon lui, «une provocation à la haine et à la discrimination à l'égard des juifs».

Le 31 août 2022, l'imam avait été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4 mois de prison avec sursis pour ce prêche.

Le 19 décembre dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de M. Tataïat, rendant ainsi sa condamnation définitive.

Le 5 dernier avril, le ministre de l'Intérieur avait signé son arrêté d'expulsion.


Consulat d'Iran à Paris: un homme interpellé après une alerte

La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
La police française a bouclé vendredi le consulat iranien à Paris suite à des informations selon lesquelles un homme menaçait de se faire exploser. (Reuters)
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  • En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé «ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule» du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention)
  • «Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran», a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti de lui-même du consulat

PARIS: Un homme a été interpellé vendredi après une alerte lancée par le consulat d'Iran à Paris. Un individu aurait été vu dans ses locaux "porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", selon l'intitution.
En réalité, aucun explosif n'a été retrouvé "ni dans les locaux du consulat, ni dans le véhicule" du suspect, a annoncé la Préfecture de police de Paris, après l'interventionde la BRI (brigade de recherche et d'intervention), une unité d'élite de la police
Le parquet de Paris a également affirmé à l'AFP qu'"aucune matière explosive" n'avait été retrouvée "à ce stade, ni sur lui, ni sur place".
"Selon les premiers éléments, il s'agit d'un homme né en 1963 en Iran", a poursuivi le parquet, ajoutant qu'il était sorti "de lui-même" du consulat et qu'il "aurait proféré des menaces de passage à l'acte violent".
"Les vérifications et comptes-rendus se poursuivent afin de préciser la situation judiciaire", selon la même source.
L'affaire avait débuté vers "11H00" avec le signalement d'un homme qui "aurait été aperçu par un seul témoin entrant dans le consulat, rue de Fresnel, porteur d'une grenade ou d'un gilet explosif", avait rapporté un peu auparavant la PP à l'AFP.
En début d'après-midi un périmètre de sécurité avait été mis en place tout autour du consulat, situé dans le 16e arrondissement de Paris près du Trocadéro.
Le trafic sur les lignes de métro 9 et 6 desservant la station Trocadéro, la plus proche du consulat d'Iran, a été interrompu, pour des raisons de sécurité, comme l'a annoncé la RATP sur X.
Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a mobilisé, outre la BRI, d'importantes forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Le préfet répondait à une "demande d'intervention" du consulat.
Le consulat et l'ambassade d'Iran partagent le même bâtiment, mais ont des entrées différentes: le 4 avenue d'Iena pour l'ambassade et le 16 rue Fresnel pour le consulat.
Après l'interpellation du suspect, le dispositif sécuritaire était toujours bien en place et une vingtaine de journalistes étaient présents, notamment des journalistes étrangers, selon le journaliste de l'AFP.
Deux camions de police bloquaient le croisement de la rue de la Manutention et de la rue Fresnel où se trouve le consulat d’Iran.
La France a relevé son dispositif Vigipirate en urgence attentat, son plus haut niveau, après l'attentat survenu en mars à Moscou dans une salle de spectacle.

 


JO-2024: environ 50 000 agents mobilisés dans la fonction publique d'Etat

Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
Des pigeons survolent les anneaux olympiques installés sur l'esplanade du Trocadéro près de la tour Eiffel suite à la nomination de Paris comme hôte des Jeux olympiques de 2024, sont photographiés le 14 septembre 2017 à Paris. (Photo de LUDOVIC MARIN / AFP)
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  • Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police, 25 000 agents déployés, et de l'armée 20 000, a affirmé une source proche du dossier
  • Le ministère de la Transition écologique «aurait dépêché environ 1 500 agents» pour le plus grand événement sportif au monde

PARIS: Un peu moins de 50 000 agents de la fonction publique d'Etat, qui en compte 2,5 millions au total, seront particulièrement mobilisés pendant les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), a-t-on appris vendredi.

Le gros des effectifs mobilisés viendra de la police (25.000 agents déployés) et de l'armée (20.000), a affirmé une source proche du dossier au lendemain d'une réunion de préparation des JO qui a réuni l'administration et les syndicats de fonctionnaires.

Selon les estimations présentées par l'administration au cours de cette réunion, le ministère de la Transition écologique "aurait dépêché environ 1.500 agents" pour le plus grand événement sportif au monde, poursuit cette source.

"Quelques centaines" seraient mobilisés à la Répression des fraudes (DGCCRF), "500 pour les Affaires étrangères", "500 à 600 agents pour les ministères sociaux et environ 700 agents pour le ministère de la Justice", a-t-elle énuméré.

Les chiffres "quasiment cristallisés" sont "encore susceptibles de bouger à la hausse", a-t-elle ajouté.

Dans une instruction envoyée en mars aux ministères, la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) leur demandait de recenser avant le 31 mars les agents "dont la présence est indispensable pendant la période de préparation ou de déroulement des Jeux".

Au cours de la réunion de jeudi, quatre points ont été abordés: l'organisation des Jeux, le dialogue social, les modalités d'organisation du travail pendant les JO et les mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés (places en crèche, garde d'enfants...).

La CGT et FO, les deux premiers syndicats de la fonction publique qui ont tous deux déposé des préavis de grève couvrant la période des Jeux olympiques et paralympiques (28 août-8 septembre), n'étaient pas présents à la réunion.

Dans un message à l'AFP, la patronne de la CGT des agents de l'Etat, Céline Verzeletti, demande à rencontrer le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, "pour échanger sur un socle commun et contraignant" de mesures d'accompagnement pour les agents mobilisés, dans les trois branches du secteur public (Etat, hôpitaux, collectivités locales).

Mécontent de la politique salariale du gouvernement pour les fonctionnaires, FO a suspendu sa participation aux réunions avec le gouvernement et l'administration jusqu'à la fin avril, où le syndicat doit être reçu par le cabinet du Premier ministre Gabriel Attal.